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« Nous sommes faits de la matière des spectacles que nous voyons », pourrait-on dire en paraphrasant Shakespeare. Et les dernières années nous avons vu LE MAHABHARATA et LE SOULIER DE SATIN, véritables imago mundi, oeuvres-sommes qui accumulaient le savoir d'une vie et l'expérience d'une carrière. Plus encore, Strehler, se livre depuis deux ans à l'entreprise géante de Faust si chère à Antoine Vitez tout comme à Stein ou Peyman. Dans cette volonté de conclure des grands metteurs en scène des années 60-70, nous avons reconnu l'expression d'un théâtre testamentaire que, d'une manière symptomatique, cette génération affectionne aujourd'hui. Ce théâtre, Kantor, pour qui chaque spectacle était un épitaphe, l'incarnait à lui seul. D'un autre côté se dessine l'attrait pour l'oeuvre ultime d'un écrivain, plus précaire, fragile et en même temps plus libre. Lluis Pasqual et Jacques Lassalle témoignent de leur goût pour ces textes «sans précautions». D'OEDIPE À COLONE et LES BACCHANTES, de LA TEMPÊTE à SURÉNA, d'UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES DE CARNAVAL à QUAND NOUS NOUS RÉVEILLERONS D'ENTRE LES MORTS, de la PIÈCE SANS TITRE à HELDENPLATZ, autant de repères pour le territoire de l'oeuvre ultime dont nous esquissons ici la carte. Théâtre testamentaire et oeuvre ultime. Cérémonie ou adieu: combat indécis entre deux réponses face à la question de la fin au théâtre. Doute sur la meilleure manière de disparaître ou quête de renaissance? Une génération artistique réfléchit ici sur son destin à l'heure de la relève. Cette radicalité traverse l'ensemble du cahier que nous proposons avant de consacrer le suivant à la mise en scène des années 80. Nous sommes au carrefour des générations. Qu'allons-nous voir demain?