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Entretien avec Fabrice Don de Dieu

Le 20 Juil 2014
Fabrice Don de Dieu dans Kuakuakulangue, chorégraphie Fabrice Don de Dieu avec Lydie Muanji et Aniche B
Fabrice Don de Dieu dans Kuakuakulangue, chorégraphie Fabrice Don de Dieu avec Lydie Muanji et Aniche B
Fabrice Don de Dieu dans Kuakuakulangue, chorégraphie Fabrice Don de Dieu avec Lydie Muanji et Aniche B
Fabrice Don de Dieu dans Kuakuakulangue, chorégraphie Fabrice Don de Dieu avec Lydie Muanji et Aniche B
Article publié pour le numéro
Couverture du 121-122-123 - Créer à Kinshasa
121 – 122-123

Bernard Debroux : Com­ment est née ta voca­tion artis­tique et quelles ont été les étapes mar­quantes de ton par­cours ?

Fab­rice Don de Dieu : Je suis artiste comé­di­en et danseur orig­i­naire du sud Kivu où je suis né en 1977. Mon père et ma mère sont con­go­lais. J’ai fait mes pre­miers pas au théâtre en pre­mière année sec­ondaire, à Bukavu (sud Kivu), dans une troupe qui s’appellait Van­gu théâtre dirigée par Jean­not Musingilwa. Je n’oublie pas cette pre­mière expéri­ence, bien qu’elle remonte à plus de vingt ans. C’est là que j’ai pris goût à ce qu’on appelle le « théâtre en français ». L’Étudiant de Sowe­to a été la pre­mière pièce que j’ai jouée. Elle par­lait de l’apartheid en Afrique du Sud. C’était déjà à l’époque un théâtre engagé. Ensuite, j’ai con­tin­ué mes études à Kin­shasa où j’ai obtenu mon bac­calau­réat en péd­a­gogie générale et je me suis inscrit à l’Institut Nation­al des Arts de Kin­shasa. J’y ai étudié cinq ans, suiv­ant une for­ma­tion en comédie, inter­pré­ta­tion et danse, et obtenu mon diplôme avec « dis­tinc­tion ». En 2008, j’ai créé ma pro­pre struc­ture : Kon­go Dra­ma Com­pag­nie. Le nom provient du Roy­aume Kon­go, qui sig­nifi­ait le Roy­aume de paix. Je voulais met­tre en place une struc­ture artis­tique qui fasse de l’art au ser­vice de la paix. Je mène aus­si des activ­ités cul­turelles dans des écoles. Je donne des stages comme met­teur en scène, et comme inter­prète. Je me bats pour qu’on puisse recon­naître le méti­er d’acteur et d’artiste à Kin­shasa et au Con­go. Mon cre­do c’est « la per­sévérance mène à la réus­site ».
Ma toute pre­mière pièce avec Kon­go Dra­ma Com­pag­nie a été créée en 2010 : Procès Ngun­gi. C’était une pal­abre où on ame­nait un mous­tique en jus­tice. Elle par­le du palud­isme sous forme de comédie. La deux­ième créa­tion, Elykia, était un spec­ta­cle de danse, créé fin 2010 et qui a tourné en 2011. En 2012 j’ai col­laboré avec d’autres struc­tures. On a créé et joué un spec­ta­cle sur les vio­lences faites aux femmes, pour la remise du trophée au doc­teur Muk­wege à Kin­shasa. Il est une icône de la lutte con­tre la vio­lence faite aux femmes dans l’Est du pays. Nous avons ensuite créé Trop c’est trop qui traitait des déplacés de guerre et qui a été joué en direct à la radio et à la télévi­sion nationale. Plus récem­ment, en 2013, nous avons fait une grande cam­pagne qui était aus­si le titre d’un spec­ta­cle, Wan­gu Muto­to ni Mali que nous avons joué dans la province du Katan­ga avec un camion mobile : trente-deux représen­ta­tions, chaque fois devant mille à trois mille per­son­nes. Pour ter­min­er l’année nous avons mon­té un spec­ta­cle de danse qui s’appelle Kua Kua Kua Kulangue qui sig­ni­fie « trop trop trop par­ler » avec lequel nous con­tin­uons à tourn­er (Kin­shasa, Lubum­bashi). Nous espérons le mon­ter ailleurs aus­si, peut-être en Bel­gique. Ce spec­ta­cle est une recherche d’équilibre entre ce qu’on écoute, ce qu’on dit et ce qu’on fait.

Je col­la­bore comme opéra­teur cul­turel avec le KVS depuis leur venue à Kin­shasa en 2005. En 2007 j’ai été l’assistant de Paul Ker­stens. En 2012 j’ai par­ticipé à l’organisation des ate­liers de Tap Jazz Ensem­ble, une com­pag­nie améri­caine de danse de cla­que­ttes qui a tra­vail­lé en lien avec une ving­taine de danseurs con­go­lais.

B. D. : As-tu un espace à Kin­shasa pour ta com­pag­nie ?

F. D. D.: Non. Nous avons un petit bureau à Kasa-vubu (com­mune du cen­tre ville) et nous répé­tons dans un quarti­er périphérique, à Ndjili, au siège d’un bal­let tra­di­tion­nel, Konono Inter­na­tion­al qui met à notre dis­po­si­tion des espaces de répéti­tion qua­tre jours par semaine.

B. D. : Où présen­tez-vous vos spec­ta­cles ?

F. D. D. : Partout ! Nous étions la pre­mière struc­ture con­go­laise qui a fait de la danse con­tem­po­raine sur une place publique, sur un rond-point à Ndjili, un endroit où les gens ne pou­vaient pas s’imaginer voir cela !

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Bernard Debroux
Bernard Debroux
Fondateur et membre du comité de rédaction d'Alternatives théâtrales (directeur de publication de 1979 à...Plus d'info
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