Parce que c’est une FEMME… !

Théâtre
Réflexion

Parce que c’est une FEMME… !

Création au féminin en Algérie aujourd’hui

Le 26 Juil 2016
Malika Belbey dans Bleu Blanc Vert de Maïssa Bey, adaptation Christophe Martin, mise en scène Kheireddine Lardjam, Compagnie El Ajouad, Comédie de Valence, 2009. Photo Vincent Dumangin.
Malika Belbey dans Bleu Blanc Vert de Maïssa Bey, adaptation Christophe Martin, mise en scène Kheireddine Lardjam, Compagnie El Ajouad, Comédie de Valence, 2009. Photo Vincent Dumangin.

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Malika Belbey dans Bleu Blanc Vert de Maïssa Bey, adaptation Christophe Martin, mise en scène Kheireddine Lardjam, Compagnie El Ajouad, Comédie de Valence, 2009. Photo Vincent Dumangin.
Malika Belbey dans Bleu Blanc Vert de Maïssa Bey, adaptation Christophe Martin, mise en scène Kheireddine Lardjam, Compagnie El Ajouad, Comédie de Valence, 2009. Photo Vincent Dumangin.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 129 - Scènes de femmes
129

« J’écris parce que je suis femme.
J’écris parce que je dois dire le silence des femmes.
J’écris pour « l’Autre »
qui me regarde et qui se tait.

J’écris pour par­tir sans quit­ter mon pays,
voy­ager sur la mer voiles pleines et libre. »

Myr­i­am Ben

Bien que la lit­téra­ture fémi­nine d’expression française soit en pleine expan­sion ces trente dernières années, elle demeure néan­moins con­damnée à évoluer en dehors des fron­tières du ter­ri­toire algérien. Des dizaines de romans, de recueils de nou­velles et de poèmes sont pub­liés chaque année en Europe et au Québec. Cepen­dant, leurs auteures sont très mal con­nues du lecteur algérien. Force est de con­stater que le déni est encore plus grand s’agissant de la créa­tion dra­maturgique fémi­nine. Une mise à l’index qui se traduit con­crète­ment par une absence qua­si totale de pièces de femmes à l’affiche du TNA1 et des théâtres régionaux de l’Indépendance à la fin des années 1990. Excep­tion faite pour Rouge l’aube (Ihmirār al-fajr), texte d’Assia Djeb­bar coécrit avec son ex-mari Walid Garn. Ayant pour objet la Guerre de Libéra­tion Nationale, cette pièce est mon­tée par Mustapha Kateb au TNA en 1969 à l’occasion du pre­mier fes­ti­val cul­turel pan­africain à Alger, après l’avoir traduite en langue arabe. Il faut atten­dre 20032, pour qu’une pièce, écrite et réal­isée par une femme, Safī­nat al-’alhān (Le Vais­seau des mélodies) de Samia Abderrabou, voie le jour sur les planch­es du TNA. Deux créa­tions orig­i­nales3 unique­ment, à par­tir de textes de femmes, ont été mon­tées au TNA en plus de trente ans. Con­traire­ment à ce que l’on pour­rait croire face à ce mai­gre con­stat, plusieurs dra­maturges algéri­ennes se sont fait con­naître à l’étranger et leurs pièces mis­es en scène plusieurs fois. 

La ques­tion de la langue

« J’espère qu’un théâtre algérien mon­tera l’une de mes pièces »4 dis­ait Fati­ma Gal­laire en 2005 lors d’un entre­tien avec la jour­nal­iste Habi­ba Ghrib. Mais son his­toire, celle de Myr­i­am Ben, de Hawa Dja­bali, de Maïs­sa Bey, de Leïla Seb­bar, de Lat­i­fa Ben Man­sour et de Ray­hana5, sem­ble être celle d’une ren­con­tre impos­si­ble avec le pub­lic algérien. Toutes ces femmes s’expriment en langue française. Il en est de même, d’ailleurs, pour d’Assia Djeb­bar, dont la pièce Rouge l’aube fut traduite et jouée en arabe lit­téraire, tan­dis que les œuvres de Fouzia Aït al-Hadj et de Nad­jet Taïbouni, pour ne citer qu’elles, se vivent en arabe dialec­tal. D’emblée se pose le prob­lème de la langue. 

Dans son ouvrage al-Mas­rah wa al-jumhūr (Le théâtre et le pub­lic, 2002), Makhlouf Boukrouh pro­pose une bib­li­ogra­phie des spec­ta­cles créés au TNA de 1963 à 1997, ain­si que deux tableaux à qua­tre colonnes où sont clas­si­fiées les œuvres en fonc­tion de la langue de représen­ta­tion : l’arabe lit­téraire, l’arabe dialec­tal et le français. Il ressort des élé­ments présen­tés que la dernière pièce jouée au TNA en langue française date de 1967. Il s’agit de Le Foehn de Mouloud Mam­meri dans une mise en scène de Jean-Marie Boëglin. 

Aucun spec­ta­cle ne sera plus jamais créé en langue française dans les théâtres algériens jusqu’en 2008 avec at-Tam­rīn (L’Exercice) de Benguettaf6 au TNA. Les textes appar­tenant au pat­ri­moine uni­versel sont « algéri­an­isés » et joués en arabe dialec­tal. […]

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