A l’occasion de l’étude Premesse alle Troiane, mise en scène par Thierry Salmon pour le Festival de Santarcangelo en 1986, j’ai commencé une recherche pour un environnement visuel du projet Les Troyennes. À la base de cette étude — comme pour les réalisations précédentes de Thierry Salmon — il y a une recherche de tous les signes dramaturgiques qui permettent de définir des hypothèses d’illumination de l’espace scénique. C’est ainsi que tous les deux, chacun avec ses compétences propres, NOUS avons décidé de travailler sur l’élément feu.

Mais notre projet d’éclairage ne veut pas reproposer le modèle faussement naturaliste que l’iconographie nous a transmis : le stéréotype de la tragédie grecque, présentée dans des théâtres moanumentaux, avec la scène délimitée par des « periaktoi », éclairée par des torches et des brasiers.
Nous voulions au contraire utiliser tous les éléments employés pour créer une suggestion visuelle à travers les différentes époques, avant que l’utilisation de la lumière électrique, avec son côté indiscutablement pratique, n’élimine toutes les autres formes d’éclairage. C’est pourquoi nous avons choisi l’éclairage au gaz et la flamme libre comme réponse à nos interrogations sur l’environnement visuel.
Pour l’extérieur, donc, ce feu « civilisé ». Les projecteurs au gaz conçus et réalisés pour le spectacle seront, pour d’évidentes raisons de sécurité, convertis à l’électricité pour les représentations en lieu clos. Ils séront alors équipés de petits vibreurs, afin de rappeler cette lumière « vivante », particulière, des projecteurs au gaz.
Enrico Bagnoli




