« Le théâtre est une institution pleine de mystère »

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« Le théâtre est une institution pleine de mystère »

Le 29 Juin 1994

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Le monologue-Couverture du Numéro 45 d'Alternatives ThéâtralesLe monologue-Couverture du Numéro 45 d'Alternatives Théâtrales
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Tous nos remer­ciements à Peter Stein qui nous a aimable­ment autorisés à repro­duire ici cet entre­tien et à Vera Neu­roth, pour son aide.

« La chose la plus déter­mi­nante est la vio­lence, provenant de l’in­cer­ti­tude, de l’ig­no­rance, de la bêtise, que l’on exerce sur les choses. »
«Ce n’est que dans l’écroule­ment que nous avons accédé à la grandeur. »
«Il nous faut chercher encore l’u­nité enfouie dans tout texte artis­tique. Cette unité est la prémisse. »
«Il est tout à fait indif­férent pour le théâtre qu’une guerre soit livrée au sabre ou à la bombe atom­ique. »
«Le comé­di­en (…) est habil­ité à pro­duire un con­tact immé­di­at avec quelque chose qui a existé il y a2500 ans (…) mir­a­cle du théâtre européen(…) il y a là quelque chose de mys­tique. »
«Nous autres, gens de théâtre, ne sommes pas là pour refléter les atro­phies et les infir­mités des temps où nous vivons (…) Nous devons chercher ce que l’on peut encore en représen­ter avec nos corps défor­més. Et c’est sou­vent bien plus qu’on ne pense. »
«On ne peut jamais décrire le théâtre en le détachant des êtres qui le font. »
«Je ne procède jamais à par­tir de moi-même. »
«J’ai besoin d’un comé­di­en dont le corps et l’in­car­na­tion sont pour moi les seuls pos­si­bles. »
«J’éprou­ve le besoin d’ap­préhen­der une pièce comme un tout (…) on doit rêver aus­si longtemps que pos­si­ble d’un texte total, sans muti­la­tion (…) Le texte est la con­quête fon­da­men­tale du théâtre européen. »
«Qu’on veuille soulign­er la vio­lence par la vio­lence m’a tou­jours sem­blé une niais­erie. »
«Dis­ci­pline et déon­tolo­gie devi­en­nent des ver­tus de survie. Mais qui nous les enseign­era ? »
«J’e­spère pou­voir mon­tr­er bien­tôt mes cica­tri­ces avec fierté. »

Ces quelques apho­rismes vien­nent de l’en­tre­tien que nous pub­lions ici, entre­tien où Peter Stein s’at­taque à son passé et avoue sa quête actuelle. Quête non dis­simulée du Grand comme domaine de son théâtre appelé à con­tester le manque d’en­ver­gure de nos émo­tions présentes. À Salzbourg, de même qu’à Moscou, Stein cherche à restau­r­er l’am­pleur per­due de la scène, sa dimen­sion mon­u­men­tale que per­son­ne n’ose plus approcher. Stein est un soli­taire.

Dans ce texte qui mélange la con­fes­sion et la per­spec­tive glob­ale, Stein, tel un lyrique con­trar­ié, laisse paraitre la rai­son de son acharne­ment : aider à la survie des formes men­acées d’ex­tinc­tion. Défendre le théâtre prend pour lui le sens d’un com­bat d’é­colo­gie cul­turelle. Il ne se pose ni en guer­ri­er, ni en archange, mais en archi­tecte con­sterné par l’am­pleur du désas­tre.

Parce qu’il ne se pro­tège pas lui-même, Stein se per­met de ne pas pro­téger les autres. Ici il ose clamer ses aver­sions et recon­naitre ses pas­sions. Sans la pro­tec­tion de l’anony­mat, car cha­cun est appelé par son nom : Pey­mann ou Müller, Grüber ou Wil­son.

Refu­sant lesstraté­gies habituelles de la parole publique, Stein par­le comme un autre Cori­olan, sans nulle pré­cau­tion. Il y a de l’éthique là­ dedans. Au prix des cica­tri­ces à venir.

Georges Banu

Jules Cesar de Shake­speare, mise en scène de Peter Stein, scéno­gra­phie de Dionis­sis Fotopou­los, cos­tumes de Moidele Bick­el, aux Salzburg­er Fest­spiele, 1993. Pho­tos Ruth Walz.

Le théâtre est une institution pleine de mystères

Peter von Beck­er : Lorsque vous avez reçu le prix Gœthe de la ville de Franc­fort en 1988, le lau­da­teur Ivan Nagel fit presque exclu­sive­ment — peut-être à votre pro­pre éton­nement, peut-être sim­ple­ment à cause de la renom­mée de Gœthe — l’éloge de votre mise en scène de Torqua­to Tas­so à Brême, un tra­vail qui remon­tait à 1969.

Peter Stein : Sans doute pen­sait-il que c’é­tait au fond ma seule bonne mise en scène et que le reste était à jeter au panier !

P. v. B.: Vous-même portez à l’év­i­dence un regard plutôt cri­tique sur quelques-unes de vos pre­mières œuvres à Brême et à la Schaubühne am Halleschen Ufer de Berlin : Torqua­to Tas­so, Peer Gynt ou Le Prince de Hom­bourg. Cette atti­tude exprime-t-elle une dis­tance par­ti­c­ulière à l’é­gard de ces travaux, une dis­tance plus large que la mesure ordi­naire des années qui ont passé et de l’ex­péri­ence acquise ?

P. S.: C’est un proces­sus tout à fait nor­mal. Je cri­tique tout ce que je fais, en per­ma­nence. Cela vaudrait aus­si pour les « dernières œuvres ».

P. v. B.: Et qu’est-ce qui vous dérange, de façon pour ain­si dire posthume, dans une mise en scène comme celle de Torqua­to Tas­so : une trop grande part de com­men­taire, un excès d’in­ter­pré­ta­tion dans l’e­sprit du temps ?

P. S.: La chose la plus déter­mi­nante est la vio­lence, provenant de l’in­cer­ti­tude, de l’ig­no­rance, de la bêtise, que l’on exerce sur les choses. C’est ce qui est le plus grave : quand on ne sait pas encore très bien ce que sig­ni­fie vrai­ment un texte, que l’on s’y immisce n’im­porte com­ment, avec ses petites obses­sions qui, elles aus­si juste­ment, ne sont guère plus assurée. Tout ce bavardage que l’on pro­duit autour d’une pièce de théâtre, parce que l’on n’a encore aucune idée, que l’on n’éprou­ve encore en soi aucune dimen­sion pro­fonde. Aujour­d’hui encore, je n’ai rien con­tre ces jeunes qui, ne sachant plus com­ment avancer, man­i­fes­tent soudain leur indi­vid­u­al­ité, font enten­dre leur disque favori sur la bande-son et vendent cela comme une chose de leur temps. Chez des êtres jeunes, toute cette naïveté a un effet absol­u­ment char­mant. Chez des gens plus âgés, ce n’est plus pareil. Et ça, je l’ai remar­qué rel­a­tive­ment tôt. On ‚développe alors un sen­ti­ment de honte sur le plan intel­lectuel.

P. v. B.: Vous aviez pour­tant déjà presque trente ans lors de vos débuts légendaires avec Sauvésd’Ed­ward Bond, en 1967, aux Kam­mer­spiele de Münich. De plus, vous n’avez tout de même jamais été, par la suite, un met­teur en scène vrai­ment effron­té.

P. S.: Eh bien, je crois pour­tant l’avoir été pour le Tas­so !

P. V. B.: À l’époque, vous vous êtes exprimé poli­tique­ment à Brême, vous avez dévelop­pé l’idée d’un Tas­so « clown exis­ten­tiel » : l’artiste comme fou empha­tique dans une société trop puis­sante, somptueuse­ment pédante. Quoi que cela puisse sig­ni­fi­er, ce n’é­tait pas, pour le moins, une vio­lence super­fi­cielle…

P. S.: (Rires) Si, si !

P. v. B.: Cela pre­nait tout de même en compte une part de la sit­u­a­tion trag­ique de Tas­so.

P. S.: Ça oui. J’avais pour cela mon instinct de théâtre, qui veille chez moi à ce que la polémique ne me con­duise jamais trop loin du gou­ver­nail. Pour­tant, cer­tains aspects tout à fait essen­tiels de la pièce ne sont pas du tout apparus dans la mise en scène de Brême. Je l’ai beau­coup regret­té. J’avais déjà cette sen­sa­tion au moment-même d’y tra­vailler et j’ai un peu révisé le tir dans la sec­onde par­tie du spec­ta­cle.

P. v. B.: C’é­tait en gros une surenchère ironique du texte, avec beau­coup de mim­iques et de pré­ciosité formelle.

P. S.: Ven­du aux enchères en dessous de sa valeur. Non, on nour­rit naturelle­ment, quand on est un assez jeune homme, une oppo­si­tion tout à fait fon­da­men­tale à la sup­posée per­fec­tion, à la pro­fondeur et la maîtrise des formes de Gœthe. Nous avions remar­qué qu’il’s’agis­sait de la comédie de salon clas­sique peut-être la plus par­faite, nous avons donc exagéré ce dia­logue mondain par­tielle­ment écrit en vers. Cette atti­tude est tout à fait car­ac­téris­tique des jeunes gens de théâtre : on pense avoir décou­vert quelque chose et on le rend alors par­ti­c­ulière­ment explicite, on pavoise, on hisse tous les dra­peaux. Cela pro­duit aus­sitôt un déséquili­bre. Ce n’est que dans la dernière demi­ heure du spec­ta­cle que j’ai vrai­ment ten­té de faire réson­ner le texte de Gœthe dans toutes ses con­tra­dic­tions. Plutôt que d’y appli­quer à la colle n’im­porte quel mod­èle d’ex­pli­ca­tion.

P. v. B.: Rétro­spec­tive­ment, que pensez-vous qu’il man­quait dans ce tra­vail ?

P. S.: L’essence de la pièce : la con­fronta­tion entre Anto­nio et Tas­so. Elle a été totale­ment écrasée dans notre mise en scène, et cela n’é­tait pas seule­ment dû au con­cept. Il y avait aus­si des raisons internes au théâtre, une ques­tion de dis­tri­b­u­tion. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas vu ce con­flit exis­ten­tiel, ou nous n’avons pas su le représen­ter. C’est cela que je cri­tique aujour­d’hui, sans regret­ter pour autant le tra­vail. Les répéti­tions ont été extrême­ment intéres­santes et c’est là que j’ai ren­con­tré les êtres avec lesquels il m’a été ensuite per­mis de tra­vailler pen­dant des années, Jut­ta Lampe, Edith Clever, Bruno Ganz, Wern­er Rehm : un groupe qui con­sti­tua par la suite le noy­au de la fon­da­tion de la Schaubühne à Berlin. Grâce à eux, j’ai aus­si appris cer­taines choses sur ce que peut être au fond le théâtre aujour­d’hui.

P.v. B.: Vous étiez tous issus d’une ten­dance refu­sant une cer­taine forme de vieux théâtre clas­sique alle­mand qui se rap­por­tait encore à l’héritage de l’époque nazie et à une restaura­ tion cul­turelle de la République Fédérale ; et vous faisiez donc d’un per­son­nage comme Tas­so, par arro­gance ou par pitié, un poète de cour sot­te­ment maniéré et vic­time du prince. Vous réduisiez aus­si par là sa dimen­sion trag­ique…

P. S. : Voilà le point décisif !

P.v. B.: … et, à la fin des années soix­ante, vous reculiez en même temps d’ef­froi devant ce Sign­er Anto­nio : un représen­tant, ni totale­ment antipathique ni tout à fait déraisonnable, du pou­voir éta­tique et du principe de réal­ité.

P. S.: Juste­ment. Gœthe inscrit ici son pro­pre con­flit, sa dichotomie. La divi­sion de soi dans les deux per­son­nages de Tas­so et d’An­to­nio con­stitue au fond toute la dra­maturgie de la pièce. Je m’en étais éloigné, et c’est cela qui est regret­table, même si vous me répétez dix fois que ça cor­re­spondait à une ten­dance de l’époque et qu’elle exerçait sur moi sa tyran­nie : nous autres, gens de théâtre, ne sommes pas là pour refléter les atro­phies et les infir­mités des temps où nous vivons ! Pas dans un texte qui nous arrive d’une tout autre époque. Il est vrai qu’il faut du temps avant que l’on s’af­fran­chisse des idées en vogue. Mais notre théâtre a le devoir d’ex­am­in­er quelles sont les dif­férentes formes de vie qui ont existé, les autres formes d’in­fir­mités et, aus­si peut-être, quels étaient les modes d’ex­is­tence où l’on pou­vait vivre un peu moins débil­ité. Nous devons chercher ce que l’on peut encore en représen­ter avec nos corps défor­més. Et c’est sou­vent bien plus qu’on ne pense !

P. v. B.:A Berlin, en 1972, avec la col­lab­o­ra­tion dra­maturgique de Botho Strauss, vous avez mis en scène Le rêve de Kleist du Prince de Hom­bourg. Vous affir­miez dans ce titre une auto-pro­jec­tion de l’au­teur. Avez-vous rat­trapé une part de la réflex­ion exis­ten­tielle et biographique que vous aviez nég­ligée trois ans aupar­a­vant chez Gœthe ?

P. S.: C’est tout à fait prob­a­ble, incon­sciem­ment. Parce que naturelle­ment, lorsque nous avons mon­té Tas­so, nous nous étions fig­urés être totale­ment gœthéens. On ne peut jamais décrire le théâtre en le détachant des êtres qui le font. Tas­so avait été souhaité par Bruno Ganz. Ce n’é­tait pas moi qui avais pro­posé la pièce. Bruno Ganz est une per­son­nal­ité très par­ti­c­ulière, c’est lui qui a dom­iné le spec­ta­cle. En tant que met­teur en scène, je ne procède d’ailleurs jamais à par­tir de moi-même. J’es­saie plutôt de tra­vailler à par­tir des ques­tion­nements que m’ap­por­tent les autres, de les amen­er à ce point où ils devi­en­nent acces­si­bles au plus grand nom­bre. Dans Torqua­to Tas­so, Bruno Ganz voulait jouer le jeune Gœthe ; mais cela prit une dimen­sion indi­vidu­elle telle­ment exces­sive que les autres aspects dra­maturgiques de la pièce n’ont pas été mis en valeur.

P. v. B.: Bruno Ganz don­nait de Tas­so une inter­pré­ta­tion déli­cieuse­ment névro­tique. Est-ce qu’il s’é­tait par­ti­c­ulière­ment intéressé à la psy­chopatholo­gie de l’artiste ?

P. S.: Je n’ai jamais réus­si à le savoir exacte­ment. C’est sou­vent par pur instinct que les comé­di­ens savent ce qui con­viendrait ici ou serait beau là. Ils n’en don­nent aucun com­men­taire explicite. Et de plus, il me fal­lait une fois encore régler d’autres prob­lèmes com­pliqués, dans la pièce, au sein de la troupe — il y avait aus­si Edith Clever par exem­ple, qui n’est pas non plus une per­son­ne sans esprit, ou Jut­ta Lampe. Le tra­vail ne se ramène jamais exclu­sive­ment à un seul per­son­nage. Quoi qu’il en soit, cette moti­va­tion égo­cen­trique du comé­di­en n’ex­is­tait pas a pri­ori lorsque nous avons mon­té Kleist.

P. v. B.: …dans le rôle-titre, Bruno Ganz à nou­veau…

P. S.: Oui, mais dans Le Prince de Hom­bourg, il impor­tait d’abord de faire enten­dre claire­ment qu’il ne s’agis­sait pas d’un drame nation­al prussien. Mais plutôt du con­traire. On peut dif­fi­cile­ment saisir cela sur la seule base du texte. Comme trop de pas­sages de la pièce indiquent cette « direc­tion prussi­enne », il fal­lait inviter les comé­di­ens à trou­ver une lec­ture et un style de jeu qui lais­sât devin­er que, dans ce texte, les choses peu­vent tou­jours se retourn­er en leur con­traire. Kleist n’en­tendait cer­taine­ment pas glo­ri­fi­er l’obéis­sance mil­i­taire, il inscrit aus­si son trag­ique per­son­nel dans la pièce, dans l’aspect sui­cidaire de ce prus­sian­isme. Il y a vingt ans, pareille atti­tude à pro­pos de Kleist n’é­tait pas si habituelle, c’é­tait quelque chose de nou­veau au théâtre. Depuis, nous avons eu ces imi­ta­teurs à la queue leu leu qui ont ter­ri­ble­ment exagéré la chose ; Kleist est devenu une fig­ure-culte, sem­blable à celle de Hôlder­lin. Mais cela ne sig­nifi­ait pas con­sciem­ment pour nous une réac­tion à notre défail­lance chez Gœthe.

P. v. B.: Pour Le Prince de Hom­bourg, il y a eu l’in­flu­ence dra­maturgique de Botho Strauss. En 1969, Strauss avait fait l’éloge de Torqua­to Tas­so, il écriv­it dans The­ater­heuteque le spec­ta­cle était un chef d’œu­vre.

P. S.: Strauss était encore sur l’autre bord en 1969. Mais par la suite, dès qu’il fut au théâtre, il exerça naturelle­ment une influ­ence sur le tra­vail. À Brême, il y avait Yaak Kar­sunke, je ne sais pas si vous le con­nais­sez, il vit encore, vous savez… (Rires. ) — c’é­tait un rad­i­cal de gauche authen­tique­ment berli­nois, et sur Tas­so, il avait joli­ment traîné ses galoches de dra­maturge. Cela plai­sait bien aux comé­di­ens, à moi aus­si par­fois. Je me laisse volon­tiers influ­encer. Encore faut-il que ce ne soit pas trop stu­pide ! Le dra­maturge Dieter Sturm est par exem­ple quelqu’un qui peut à tout moment, au terme d’une dis­cus­sion qui aura duré dix min­utes, ren­vers­er toutes mes posi­tions esthé­tiques fon­da­men­tales en leur con­traire absolu.

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Georges Banu
Écrivain, essayiste et universitaire, Georges Banu a publié de nombreux ouvrages sur le théâtre, dont...Plus d'info
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