« Quand nous étions enfants », ou quand le rêve devient réalité.
Théâtre
Réflexion

« Quand nous étions enfants », ou quand le rêve devient réalité.

Le 8 Déc 2025
Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot assisté de Maryama Sylla chorégraphie équestre de Camille & Manolo, d’après leur histoire véritable. Chevaux Indra et Gaïa, 2017, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse ©
Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot assisté de Maryama Sylla chorégraphie équestre de Camille & Manolo, d’après leur histoire véritable. Chevaux Indra et Gaïa, 2017, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse ©

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Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot assisté de Maryama Sylla chorégraphie équestre de Camille & Manolo, d’après leur histoire véritable. Chevaux Indra et Gaïa, 2017, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse ©
Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot assisté de Maryama Sylla chorégraphie équestre de Camille & Manolo, d’après leur histoire véritable. Chevaux Indra et Gaïa, 2017, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse ©
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« Moi, je veux vivre dans un château avec des artistes et des chevaux. 1 » 

Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot assisté de Maryama Sylla chorégraphie équestre de Camille & Manolo, d’après leur histoire véritable, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Centre international de création, partenaire de l’enfance et la jeunesse ©
Texte et mise en scène de Fab­rice Melquiot assisté de Marya­ma Syl­la choré­gra­phie équestre de Camille & Manolo, d’après leur his­toire véri­ta­ble, Genève, Théâtre Am Stram Stram Gram – Cen­tre inter­na­tion­al de créa­tion, parte­naire de l’enfance et la jeunesse ©

Implan­tée depuis 1995 à Mar­seille, la com­pag­nie de Manolo et Camille tra­vaille, entre théâtre et cirque, une forme autonome spé­ci­fique : l’acteur-centaure. L’hybridation, mais aus­si la tech­nic­ité de ce cou­ple homme-ani­mal, en fait un élé­ment poé­tique et sin­guli­er dans le paysage des spec­ta­cles met­tant en scène des chevaux. Dans la revue Arts de la piste2, ce duo d’artistes définit sa recherche artis­tique comme celle d’une gestuelle hybride dont la final­ité est de dépass­er la prouesse tech­nique du dres­sage équestre au prof­it d’images poé­tiques que l’on pour­rait définir d’entre-deux. En effet, Camille et Manolo cherchent de nou­velles manières de con­sid­ér­er la rela­tion homme-cheval sur scène : un homme qui par­le sur un cheval en mou­ve­ment.

Dans leur réper­toire théâ­tral, on compte notam­ment Les Bonnes de Jean Genet, créé en 1998, Mac­beth de William Shake­speare en 2002, ou encore Otto Witte de Fab­rice Melquiot en 2009. Leurs spec­ta­cles ne par­lent pas de chevaux, mais ils les utilisent pour par­ler d’autre chose. Avant la mise à jour de leur site en 2013, on pou­vait lire ceci : « On peut mon­ter toutes les pièces, sauf celles qui par­lent de chevaux. » 

L’utilisation du texte comme matière au spec­ta­cle coex­iste avec les mou­ve­ments du corps. Le réper­toire gestuel qui est présen­té est celui de l’équitation académique asso­ciée à la voltige, la haute école ou par­fois le tra­vail en lib­erté. C’est l’hybridation des espèces, de l’homme et de l’animal, qui leur per­met de pro­duire de nou­velles formes.

J’ai ren­con­tré Manolo le 9 juin 2014 lors d’une per­for­mance pour la tran­sHu­mance de Mar­seille cap­i­tale cul­turelle. Le soir, sous le chapiteau, il fait une représen­ta­tion de l’Obser­va­toire du bout du monde3. Manolo appa­raît au grand galop der­rière le pub­lic par une cour­sive longeant les gradins jusqu’à la piste. Les spec­ta­teurs étaient  assis sur un plan incliné, parsemé de petits coussins. De prime abord, nous pou­vions songer  à une salle d’exposition, mais la sobriété du lieu nous fai­sait davan­tage songer à un tem­ple boud­dhiste, prop­ice à la médi­ta­tion. En fond de scène, une con­stel­la­tion est pro­jetée : et Manolo sur son cheval noir, face à la pro­jec­tion, est devenu cen­tau­re. Le cheval noir cabre au bord de l’écran et Manolo, sur son dos, tente de touch­er les étoiles immatérielles. Puis, par un jeu d’acteur, les rênes attachées à la cein­ture, Manolo et son cheval s’emballent, tournoient dans l’espace, les gestes des mains de l’homme suiv­ant les jambes de l’animal ; le rythme s’emballe, mar­quant des arrêts syn­chro­nisés ; l’illusion du cen­tau­re est bien là. L’espace que Manolo et Camille ont imag­iné pour que nais­sent ces cen­tau­res fonc­tionne par sa taille : la piste englobe le pub­lic et nous per­met d’observer des change­ments de hau­teur au cours desquels un corps de femme se dresse sur un corps de cheval ou encore des chevaux se couchent sur des corps d’hommes. Les mou­ve­ments qu’ils ont trou­vés pour les chevaux coex­is­tent avec ceux des humains. Camille, debout sur son cheval, prend la forme d’un hybride. Lors de leurs per­for­mances urbaines, nom­mées Sur­gisse­ments, elle arpente les rues de Mar­seille d’un air naturel, provo­quant des hétéro­topies. 

À l’occasion de son 25ᵉ anniver­saire, en 2017, la com­pag­nie imag­ine le spec­ta­cle Quand nous étions enfants4, né d’une propo­si­tion de Fab­rice Melquiot, dra­maturge avec lequel elle col­la­bore régulière­ment. 

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