Issue d’une famille de musi­ciens, elle com­mence par faire des études clas­siques au Con­ser­va­toire de Rome. En 1960, la ren­con­tre d’un groupe d’in­tel­lectuels, par­mi lesquels fig­urent Ita­lo Calvi­no et Pier Pao­lo Pasoli­ni, boule­verse sa vie. Elle s’en­gage alors poli­tique­ment, et entre­prend des recherch­es sur l’his­toire du mou­ve­ment ouvri­er en Ital­ie. Par­al­lèle­ment, elle se détourne de la musique clas­sique pour revenir aux sources musi­cales pop­u­laires et tra­di­tion­nelles. Son activ­ité intense dans ce domaine (pub­li­ca­tion d’un recueil de chants pop­u­laires, réal­i­sa­tion du spec­ta­cle Bel­la Ciao, etc…) la fait con­naître du grand pub­lic, ain­si que le groupe d’écrivains, de soci­o­logues et de musi­ciens avec qui elle tra­vaille (Nuo­vo Can­zoniere Ital­iano). Elle com­mence alors à com­pos­er elle-même, en puisant tou­jours son inspi­ra­tion dans le fonds pop­u­laire, pub­lie un grand nom­bre de dis­ques, com­pose des musiques pour le ciné­ma et pour la scène. De retour à Rome après deux ans de recherch­es dans les Pouilles, elle invente un sys­tème de nota­tion orig­i­nal pour la lit­téra­ture musi­cale orale. À par­tir de 1971, elle tra­vaille beau­coup en France, notam­ment avec ! Gon­za­lès, Viviane Théophilidès et Peter Brook. En 1974, elle par­ticipe à la créa­tion de l’Ecole de musique de Tes­tac­cio, à Rome, et se con­sacre dès lors entière­ment à l’en­seigne­ment et à la com­po­si­tion. Ensuite s’amorce pour elle un cer­tain retour aux struc­tures musi­cales clas­siques : en 1977, elle con­stitue un quatuor pour lequel elle écrit en 1983 son opéra Il rega­lo del­l’im­per­a­tore, créé en Avi­gnon. En 1985, elle com­pose un Requiem pour le Fes­ti­val der Frauen de Ham­bourg. En util­isant d’une part les extra­or­di­naires richess­es des musiques tra­di­tion­nelles de son pays, et en y mêlant d’autre part des élé­ments mod­ernes, issus de la musique « savante », Gio­van­na Mari­ni pro­pose dans son tra­vail une syn­thèse orig­i­nale et dynamique entre cul­ture clas­sique et cul­ture pop­u­laire, entre sci­ence et tra­di­tion.