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Être désorienté - prix à payer lorsqu'un ordre faux s'écroule et qu'un autre, nouveau, malgré les illusions, tarde à vraiment s'imposer. Conclusion de ces dix ans qui, depuis la chute du Mur, ont soumis les gens de théâtre aux épreuves de la liberté. Elle a suscité autant d'espérances que de désarrois. C'est de cette transition, plus longue que prévue, que parle ce numéro où, pour la première fois, se croisent les témoignages des artistes invités à Avignon, les analyses des observateurs de l'intérieur, confrontés aux contradictions qui agitent aujourd'hui le territoire dévasté de l'ancien Est, et, enfin, les regards de l'extérieur qui cherchent, malgré tout, les signes d'une régénération à venir. Ici, chaque parole porte la marque d'une aventure biographique, d'une pratique scénique ou d'une découverte artistique. Tour se conjugue à la première personne. Et cela afin que l'expérience des théâtres de l'Est soit restituée dans son entière vérité. De l'espoir au désenchantement - le numéro révèle le trouble de cet état «post-euphorique». Il finit par rappeler les vertus de l'attente comme horizon et de la lenteur comme possible guérison. Malgré le ras-le-bol des gens de l'Est pour les programmes à long terme, il faut se résigner à la patience de la durée. Les blessures restent ouvertes et, en dépit des espoirs précipités, la cicatrisation exige du temps. L'Est désorienté - aveu choral qui fait le point d'une décade sans rideau de fer. Georges Banu.