L’espoir aura raison

Théâtre
Critique

L’espoir aura raison

Le 11 Nov 2013
Vincent Sornaga, Philippe Grand’Henry, Christophe Lambert, Marie Lecomte, Julien Jaillot et Pierre Verplancken dans L.E.A.R. d’Antoine Laubin et Thomas Depryck d’après Shakespeare, Théâtre Varia, Bruxelles, novembre 2013. Photo Alice Piemme / AML.
Vincent Sornaga, Philippe Grand’Henry, Christophe Lambert, Marie Lecomte, Julien Jaillot et Pierre Verplancken dans L.E.A.R. d’Antoine Laubin et Thomas Depryck d’après Shakespeare, Théâtre Varia, Bruxelles, novembre 2013. Photo Alice Piemme / AML.

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Vincent Sornaga, Philippe Grand’Henry, Christophe Lambert, Marie Lecomte, Julien Jaillot et Pierre Verplancken dans L.E.A.R. d’Antoine Laubin et Thomas Depryck d’après Shakespeare, Théâtre Varia, Bruxelles, novembre 2013. Photo Alice Piemme / AML.
Vincent Sornaga, Philippe Grand’Henry, Christophe Lambert, Marie Lecomte, Julien Jaillot et Pierre Verplancken dans L.E.A.R. d’Antoine Laubin et Thomas Depryck d’après Shakespeare, Théâtre Varia, Bruxelles, novembre 2013. Photo Alice Piemme / AML.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 119 - Le grand format
119

ANTOINE LAUBIN et Thomas Depryck n’ont pas voulu met­tre en scène LEAR, le réécrire, le malmen­er. Ils en ont fait leur matéri­au. Que ce soit Patrick Decler­ck ou William Shake­speare, ce qui sem­ble importer à ce bril­lant duo est l’impact qu’une œuvre provoque sur leurs sen­si­bil­ités artis­tiques. Ils livrent avec hon­nêteté et pas­sion leur regard sur une œuvre et sur leur monde. L’œuvre n’est pas un but, elle est pré­texte.

Lear entre en scène. À ces mots « mon père était un con, soli­taire et bar­bare », le spec­ta­cle dresse d’emblée sa per­spec­tive. Quel rôle jouer face au con­stat d’échec d’une généra­tion dont les mod­èles de fonc­tion­nement humain et social ont échoué ? Le L.E.A.R.d’Antoine Laubin et Thomas Depryck1 est une réflex­ion sur l’échec. Les deux pre­miers actes de la tragédie shake­speari­enne sont joués sur un rythme dense, dans une énergie de jeu remar­quable. La nar­ra­tion est au cœur du pro­pos. Le théâtre est ici con­te trag­ique, épopée élis­abéthaine aux nom­breuses réso­nances con­tem­po­raines. His­toire éter­nelle d’un temps dont l’ordre des choses s’effondre. Chaque généra­tion si elle veut avancer doit bous­culer celle qui la précède, la ques­tion­ner. La péren­nité de l’ordre des choses est un frein pour l’humanité. La péren­nité doit être celle du mou­ve­ment. Et ce mou­ve­ment s’exprime ici par l’engagement des comé­di­ens, par une scéno­gra­phie lumineuse de Stéphane Arcas où les comé­di­ens juchés sur un canapé Chester­field aux pro­por­tions démesurées sem­blent sans cesse en déséquili­bre. Estrade mou­vante et cadre de jeu dans lequel les acteurs entrent et sor­tent, util­isant les bor­ds de cet hyper-canapé comme bor­ds de ring. Scènes jouées et réc­its d’actions s’enchaînent comme des rounds. Les per­son­nages se dis­tribuent entre les six comé­di­ens bril­lants. Une seule femme sur le plateau, peut-être un moyen de racon­ter la fig­ure cen­trale de Cordelia dont le rien scellera la foudre et l’errance de son père.

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Antoine Laubin
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Sabine Dacalor
Après une maîtrise de lettres modernes à la Sorbonne – Paris IV et diverses expériences...Plus d'info
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