IL Y A de la folie dans la façon dont Axel de Booseré et Maggy Jacot se jettent dans les projets. Leur parcours fait état d’un indéniable goût du défi, frisant parfois une nécessaire inconscience.
On sent une recherche d’un langage qu’année après année ils persistent à affiner, ensemble. Avec Axel à la mise en scène et Maggy à la scénographie, le duo a trouvé dans leur complicité un vocabulaire scénique gourmand autant pat son expressivité que par les nouvelles contraintes qu’ils intègrent à chaque projet.
À l’occasion de la Capitale européenne de la Culture, ils monteront UBUs à Pilsen (Tchéquie) et à Mons dans une adaptation étonnante de lapièce d’Alfred Jarry, en tchèque et en français.
À leurs côtés, Petr Forman les accompagne en tant que maître marionnettiste d’une part, et correspondant en Tchéquie d’autre part, accomplissant ce travail délicat de traduction des pratiques théâtrales entre les deux cultures.
La mise de départ fut de rassembler les deux pays autour d’un matériau commun. Pas de folklore, pas de répertoire classique, UBU a été choisi.
La première contrainte — et le premier geste — a été de bannir les sous-titres, surtitres et autres traductions extra diégétiques pour trouver une forme intrinsèquement bilingue, voir babélienne. Par le corps. Par l’espace. Par les marionnettes. Par les magies de la machine du théâtre. Qu’importe la langue, tout le monde doit comprendre !
Et si ce premier cadre n’était pas suffisant, ils se mirent à dessein d’en faire une forme atypique, aussi populaire que pointue, invitant amateurs et gastronomes de théâtre.