« I noticed the sea, I noticed the music – I wanted to dance. »1

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« I noticed the sea, I noticed the music – I wanted to dance. »1

Entretien avec Lara Barsacq

Le 23 Déc 2020
Marta Capaccioli, Élisa Yvelin/Marion Sage et Lara Barsacq dans IDA don’t cry me love, mise en scène Lara Barsacq, création à Charleroi danse – La Raffinerie (Bruxelles), octobre 2019. Photo Stanislav Dobak.
Marta Capaccioli, Élisa Yvelin/Marion Sage et Lara Barsacq dans IDA don’t cry me love, mise en scène Lara Barsacq, création à Charleroi danse – La Raffinerie (Bruxelles), octobre 2019. Photo Stanislav Dobak.

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Marta Capaccioli, Élisa Yvelin/Marion Sage et Lara Barsacq dans IDA don’t cry me love, mise en scène Lara Barsacq, création à Charleroi danse – La Raffinerie (Bruxelles), octobre 2019. Photo Stanislav Dobak.
Marta Capaccioli, Élisa Yvelin/Marion Sage et Lara Barsacq dans IDA don’t cry me love, mise en scène Lara Barsacq, création à Charleroi danse – La Raffinerie (Bruxelles), octobre 2019. Photo Stanislav Dobak.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 132 - Bruxelles, ce qui s'y trame
142

Lara Barsacq, en tra­vail sur sa prochaine pièce, Fruit Tree, s’entretient avec Car­o­line Godart sur le dip­tyque con­sti­tué de Lost in Bal­lets russ­es (2018) et IDA don’t cry me love (2019).

Tu vis depuis qua­torze ans à Brux­elles et tu crées depuis trois ans au sein de la Fédéra­tion Wal­lonie-Brux­elles, peux-tu revenir sur ton par­cours et la nais­sance de ta matière choré­graphique actuelle ? 

Je suis sor­tie du CNSM de Paris et j’ai été engagée dans une grande com­pag­nie en Israël, la Bat­she­va Dance Com­pa­ny. Comme j’avais une manière per­son­nelle de me mou­voir, très vite on m’a pro­posé de faire des pièces. Pen­dant dix ans, j’ai fait par­tie de la scène indépen­dante de Tel-Aviv en créant une ving­taine de pièces. Il s’agissait plutôt d’un tra­vail sur le mou­ve­ment, assez abstrait. De retour en Europe, à l’âge de 27 ans, j’ai été inter­prète dans des com­pag­nies. À cette époque, elles com­mençaient à utilis­er le tra­vail d’improvisation des danseurs et cette expéri­ence a fait grandir ma réflex­ion choré­graphique actuelle. L’urgence de créer est venue avec Lost in Bal­lets russ­es, avec un appel plus fort que tout de dire cer­taines choses. 

Com­ment a sur­gi la néces­sité de créer dans cette pièce en par­ti­c­uli­er ? 

Ça part d’un endroit très per­son­nel. J’arrivais à 42 ans, l’âge auquel mon père est décédé, avec le besoin de me recon­necter et de soign­er. J’ai voulu lui faire une pièce pour lui dire adieu, un kad­dish. Et con­vo­quer la famille : Léon Bakst, pein­tre, déco­ra­teur et cos­tu­mi­er des Bal­lets russ­es, et Ida Rubin­stein, danseuse des Bal­lets et femme oubliée de l’histoire de la danse. C’était une néces­sité très forte. J’ai créé Lost in Bal­lets russ­es en qua­tre semaines de créa­tion solo, deux semaines d’écriture à La Bel­lone et deux à La Raf­finer­ie. La pièce vient d’un endroit très brut, une faille qui devient une force et un déclencheur de créa­tiv­ité. C’est à cet endroit qu’on peut s’éloigner du pathos et trou­ver une manière pos­i­tive de se ressourcer. 

Ça donne à ce spec­ta­cle une inten­sité par­ti­c­ulière, avec un entrelacs de matières très intimes qui se con­juguent de manière organique. 

Oui, der­rière ce besoin d’exprimer cette his­toire, il y a mon goût du spec­ta­cle, les matières, les choses qui m’intéressent. Je me suis très vite ren­du compte que le rit­uel me plai­sait énor­mé­ment et j’ai tout traité comme des rit­uels. Il y a une mise en abyme du spec­ta­cle dans laque­lle j’entremêle toutes les choses qui arrivent le long de la pièce. J’ai passé beau­coup de temps à chercher, à me ren­seign­er. Sur les plantes, cette fougère qui est là depuis la nuit des temps. De pass­er des plantes aux Indi­ens hopis. De par­ler sur la musique, puis tout à coup de par­ler sim­ple­ment, de me met­tre à danser. D’entremêler la grande his­toire et ma petite his­toire, des corps d’aujourd’hui et ceux d’il y a 100 ans. C’est une sorte de ryth­mique ou de mélodie, une manière de faire presque musi­cale. Il y a une sorte de vir­tu­osité qui me plaît. La mise en abyme per­met de dire les deux phras­es essen­tielles : une phrase sur la mort de mon père et une phrase sur Léon Bakst, le grand-oncle de mon père, qui a dû fuir la Russie en 1912 parce qu’il était juif. 

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Caroline Godart
Caroline Godart est dramaturge, autrice et enseignante. Elle accompagne des artistes de la scène tout...Plus d'info
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