Stephen Langridge, metteur en scène d’un Ring de Wagner écoresponsable à l’Opéra de Göteborg, et directeur artistique du Festival de Glyndebourne

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Stephen Langridge, metteur en scène d’un Ring de Wagner écoresponsable à l’Opéra de Göteborg, et directeur artistique du Festival de Glyndebourne

Le 13 Sep 2021
Daniel Brenna dans Siegfried de Wagner, acte II, mise en scène Stephen Langridge, Göteborg, 2021. Photo Lennart Sjöberg.
Daniel Brenna dans Siegfried de Wagner, acte II, mise en scène Stephen Langridge, Göteborg, 2021. Photo Lennart Sjöberg.

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Daniel Brenna dans Siegfried de Wagner, acte II, mise en scène Stephen Langridge, Göteborg, 2021. Photo Lennart Sjöberg.
Daniel Brenna dans Siegfried de Wagner, acte II, mise en scène Stephen Langridge, Göteborg, 2021. Photo Lennart Sjöberg.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 144-145 - Opéra et écologie(s)
144 – 145

Le ter­rain était, de toute évi­dence, prop­ice. Coif­fé, sur la moitié de sa longueur, de plusieurs rangées de pan­neaux solaires, l’Opéra de Göte­borg est, et demeure, en dépit du quart de siè­cle écoulé depuis son inau­gu­ra­tion, à la pointe de la tran­si­tion énergé­tique. La présence, au sein de l’institution, du Miljö­grup­pen, en charge des ques­tions envi­ron­nemen­tales et de la dura­bil­ité, en est d’ailleurs plus qu’un signe, le véri­ta­ble moteur. Ces préoc­cu­pa­tions ne sont donc en aucun cas, ain­si que le remar­que Stephen Lan­gridge, directeur artis­tique de 2012 à 2019 – fonc­tion qu’il occupe désor­mais au très pres­tigieux Fes­ti­val de Glyn­de­bourne –, la vague tra­duc­tion d’un « dik­tat venu d’en haut », mais la con­séquence, éminem­ment tan­gi­ble, car résolue, d’une « lame de fond ». 

Lors de sa pre­mière vis­ite dans le théâtre, le met­teur en scène bri­tan­nique se sen­tait déjà con­cerné par les prob­lé­ma­tiques liées au change­ment cli­ma­tique. Sans doute cette con­science fut-elle affûtée à l’occasion de l’Amedalsveckan, ren­dez-vous annuel, sur l’île de Got­land, de tout ce que la Suède compte de par­tis poli­tiques et de groupes de pres­sion, où il s’orienta, faute de con­nais­sances lin­guis­tiques, vers les con­férences et débats tenus en anglais, trai­tant invari­able­ment de dura­bil­ité et d’écoresponsabilité. Com­ment appréhen­der ces sujets d’un point de vue artis­tique ? Com­ment les inté­gr­er à une réflex­ion dra­maturgique ? À quelles œuvres les appli­quer ? Autant d’interrogations qu’il devient dif­fi­cile d’éluder dans l’élaboration d’une pro­gram­ma­tion. Les affinités, tant de l’orchestre, que des chanteurs de la mai­son, et plus large­ment scan­di­naves, avec le réper­toire roman­tique alle­mand, n’ont certes pas man­qué de peser dans la bal­ance. Et c’est ain­si qu’à la liste des opéras de Wag­n­er joués à Göte­borg, s’est ajouté Der Ring des Nibelun­gen. « La Tétralo­gie con­tient autant de sujets qu’il y a d’êtres humains pour l’aborder, remar­que Stephen Lan­gridge, mais l’un d’eux est cer­taine­ment la destruc­tion de la nature. Le pre­mier grand crime de Wotan est de bris­er une branche du Frêne du monde (der Wel­tesche) – c’est, en somme, la destruc­tion par l’homme de sa pro­pre nature, comme de celle qui l’entoure. Mon inten­tion était de pouss­er aus­si loin que pos­si­ble dans une direc­tion durable – avec qua­tre pro­duc­tions en une, l’expérimentation n’en était que plus intéres­sante. J’ai beau­coup réfléchi à la meilleure façon de men­er à bien cette aven­ture. Ce n’est pas la peine de mon­ter le Ring, si on n’a pas une grande idée courageuse. Notre pro­jet est donc devenu aus­si bien artis­tique, que poli­tique. À la fois dans le con­tenu, et le proces­sus. Mais sans s’accrocher à un con­cept uni­di­men­sion­nel. Une part de notre respon­s­abil­ité était, en effet, de racon­ter cette his­toire aus­si claire­ment que pos­si­ble. » 

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Stephen Langridge
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Mehdi Mahdavi
Mehdi Mahdavi est critique musical. Il collabore à Opéra Magazine et Diapason.Plus d'info
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