L’étonnante relation entre les Goethe-Institut, Bozar (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) et les artistes du monde arabe

Entretien

L’étonnante relation entre les Goethe-Institut, Bozar (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) et les artistes du monde arabe

Entretien avec Elke Kaschl Mohni, 
Maud Qamar et Tomas Van Respaille

Le 21 Juil 2022
Amine Dhouibi, Mattias de Craene, Yara Asmar en résidence pour le projet Halaqat à Werkplaats Walter, Bruxelles 2021. Photo Samir Amezian.
Amine Dhouibi, Mattias de Craene, Yara Asmar en résidence pour le projet Halaqat à Werkplaats Walter, Bruxelles 2021. Photo Samir Amezian.

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Amine Dhouibi, Mattias de Craene, Yara Asmar en résidence pour le projet Halaqat à Werkplaats Walter, Bruxelles 2021. Photo Samir Amezian.
Amine Dhouibi, Mattias de Craene, Yara Asmar en résidence pour le projet Halaqat à Werkplaats Walter, Bruxelles 2021. Photo Samir Amezian.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 147 - Scènes contemporaines des mondes arabes
147

C’est un para­doxe : le Goethe-Insti­tut – présent dans 158 pays – sem­ble con­nu de tous, et pour­tant bon nom­bre d’entre nous ignorent l’étendue de ses activ­ités… Car au-delà des cours de langue, ces insti­tuts nés au lende­main de la Sec­onde Guerre mon­di­ale sont une aide pré­cieuse à la créa­tion. Bozar (le Palais des Beaux-Arts de Brux­elles) est pour sa part une insti­tu­tion belge tournée vers de mul­ti­ples hori­zons et cul­tures. Ren­con­tre avec Elke Kaschl Mohni, direc­trice du Goethe-Insti­tut Brüs­sel, Maud Qamar, coor­di­na­trice du pro­jet cul­turel Halaqat du Goethe-Insti­tut de Brux­elles, et Tomas Van Respaille, con­seiller insti­tu­tion­nel à Bozar, égale­ment parte­naire de Halaqat

Seize insti­tuts Goethe sont présents dans le monde arabe. Au-delà de l’enseignement de la langue alle­mande, quelles sont leurs mis­sions ? Sont-ce les mêmes qu’en Europe ? 

EKM Les 158 insti­tuts Goethe ont la même mis­sion dans tous les pays, y com­pris dans des con­textes frag­iles tels que ceux de la Syrie où nous avons été physique­ment présents très longtemps, en nous adap­tant tou­jours au con­texte et à la scène locale. De manière générale, il s’agit de met­tre en place des pro­gram­ma­tions cul­turelles spé­ci­fiques avec des parte­naires locaux en fonc­tion de leurs intérêts. Il s’agit de copro­duc­tion et de co-créa­tion, nous ne sommes pas des « don­neurs d’argent ». Par­al­lèle­ment à ces pro­jets locaux, nous met­tons aus­si en place des pro­jets mul­ti­latéraux à Brux­elles. Nous sommes au cœur de l’Europe, à quelques pas du Par­lement européen et c’est impor­tant pour nous de situer nos mis­sions dans un con­texte glob­al. Notam­ment en met­tant en place des pro­gram­ma­tions qui repensent les caté­gories géopoli­tiques et qui sou­ti­en­nent les liens à tra­vers la Méditer­ranée. 

Quels sont les types de manifes­tations dans le monde arabe soutenues par le Goethe-Insti­tut les plus impor­tantes selon vous ? 

EKM Nous cou­vrons toutes les dis­ci­plines, mais la pro­gram­ma­tion ciné­matographique est très forte. On a vu à Tunis, par exem­ple, que c’est un moyen excel­lent de traiter les sujets et d’ouvrir la dis­cus­sion grâce notam­ment au pro­jet CINÉMA AU FÉMININ. La per­for­mance égale­ment. Nous avons un grand pro­jet ces deux dernières années, sur la danse et les ques­tions du corps, géré par Le Caire et Tunis, Un/Controlled Ges­tures. D’autre part, depuis la pandémie, il est extrême­ment impor­tant de soutenir les infra­struc­tures cul­turelles dans les pays où elles ne sont pas dotées d’un sou­tien pub­lic, afin que les insti­tu­tions, les organ­i­sa­tions et les artistes puis­sent con­tin­uer à tra­vailler. Le fonds Inter­na­tionaler Hil­fs­fonds für struk­turelle Unter­stützung a été mis en place à cet effet au début de la pandémie et con­tin­ue de les accom­pa­g­n­er. Il offre aus­si des for­ma­tions en man­age­ment cul­turel pour ren­forcer la capac­ité des artistes de vivre de leur art. Ce sont des train­ings, dis­pen­sés par des experts locaux en dia­logue avec des parte­naires inter­na­tionaux, en vue de soutenir le réseau et établir des con­tacts, par exem­ple. Là encore, et c’est fon­da­men­tal, il s’agit d’une coopéra­tion.

Maud, le pro­jet Halaqat (qui en arabe sig­ni­fie « liens et cer­cles mul­ti­ples ») se tient quant à lui à Brux­elles et a pour objet d’explorer et de favoris­er les liens artis­tiques entre l’Europe et le monde arabe. De quoi s’agit-t-il con­crète­ment ? 

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Goethe-Institut
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Photo de Marjorie Bertin, Crédit Anthony Ravera RFI
Marjorie Bertin
Docteur en Études théâtrales, enseignante et chercheuse à la Sorbonne-Nouvelle, Marjorie Bertin est également journaliste à...Plus d'info
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