Renouer avec ses racines : pour une approche moderne des rapports entre marionnette et espace public

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Renouer avec ses racines : pour une approche moderne des rapports entre marionnette et espace public

Le 17 Fév 2023

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Couverture du numéro 148 - Arts vivants. Cirque marionnette espace public - Alternatives Théâtrales
148

En Europe, on relie sou­vent la genèse des arts de la mar­i­on­nette à la rue. D’abord art forain, la mar­i­on­nette a con­nu de pro­fondes muta­tions, comme toutes les autres dis­ci­plines artis­tiques du reste, dans le courant du xxe siè­cle. Muta­tions esthé­tiques et tech­niques, muta­tions dans la mon­stra­tion, muta­tions enfin dans le rap­port à l’institution théâ­trale s’incarnant dans la con­quête d’une légitim­ité qui a mené la mar­i­on­nette jusque dans les salles les plus pres­tigieuses, tel Alain Reco­ing accueil­li à Chail­lot par Antoine Vitez.

Cette his­toire qui s’est écrite non sans efforts ni décon­v­enues a provo­qué une forme de cas­sure. D’une part, cer­tains mar­i­on­net­tistes ont souhaité ne pas s’inscrire dans le mou­ve­ment vers la salle et vers l’institution, et con­tin­u­ent de pra­ti­quer exclu­sive­ment dans la rue. D’autre part, chez les mar­i­on­net­tistes qui ont fait le choix de revendi­quer les mêmes con­di­tions pour leur art que celles accordées au théâtre d’acteurs, on sent par­fois une réti­cence à envis­ager la rue comme un espace de représen­ta­tion pos­si­ble. On a le sen­ti­ment qu’existe un refus du retour à l’espace pub­lic qui relèverait d’un enjeu sym­bol­ique, qu’un tel mou­ve­ment serait vécu comme une régres­sion, quand bien même des artistes de tal­ent créent pour la rue qui n’est aucune­ment un espace artis­tique­ment pau­vre.

En par­al­lèle, les arts de la rue en tant que secteur artis­tique se sont dévelop­pés forte­ment – depuis les années 1980 pour ce qui est de la France, mais depuis 2021 seule­ment en Suisse – en affi­nant des savoir-faire par­ti­c­uliers, des dra­matur­gies sin­gulières, en revendi­quant leur inscrip­tion dans l’espace pub­lic. Ce qui les car­ac­térise est donc un rap­port aux spec­ta­teurs, direct, gra­tu­it, libre, et une manière de faire qui s’accompagne de com­pé­tences spé­ci­fiques. Il n’y a pas d’exclusive esthé­tique : ils inclu­ent poten­tielle­ment toutes les dis­ci­plines. Mar­i­on­nette, mais aus­si musique, cirque, théâtre, per­for­mance, danse, il n’est aucun art qui ne puisse être englobé.

Pour­tant, à l’heure actuelle dans les pays fran­coph­o­nes, les « réseaux » de la mar­i­on­nette et ceux de l’espace pub­lic ont per­du l’habitude du dia­logue et de la coopéra­tion. C’est peut-être un effet de la cas­sure sym­bol­ique men­tion­née précédem­ment. C’est peut-être aus­si à reli­er à des poli­tiques publiques seg­men­tantes, qui fab­riquent juste­ment des « secteurs » aux­quels les créa­teurs sont ren­voyés.

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