1999

Le con­cept de L’écran humain est celui d’un art com­bi­na­toire mul­ti­dis­ci­plinaire.
Il intè­gre dans une même écri­t­ure les vocab­u­laires de l’art visuel, de la danse, de la per­for­mance, du mime, de la pro­jec­tion mul­ti-images à effets tridi­men­sion­nels, de la musique élec­troa­cous­tique et de la pro­gram­ma­tion par ordi­na­teur des images sonores et visuelles. Avec les écrans mobiles aux formes vari­ables, avec les cos­tumes-écrans aux formes géométriques à trans­for­ma­tion per­ma­nente inté­grés aux flux des images sonores et visuelles, L’écran humain refor­mule la re-présen­ta­tion de l’espace : un espace plas­tique à devenir non eucli­di­en.
Dans L’écran humain, l’écri­t­ure des corps, la choré­gra­phie des images et des sons font un même lan­gage mul­ti­dis­ci­plinaire à tra­vers une autre dis­ci­pline qui assure avec pré­ci­sion la syn­thèse con­trôlée des arts par­tic­i­pants : c’est la tech­nolo­gie de nou­velle vague des micro-ordi­na­teurs qui per­me­t’d’orchestr­er’­dans un même pro­gramme, pro­jecteurs à dia­pos­i­tives et syn­thé­tiseurs de musique. La pra­tique mul­ti-media de L’écran humain est un art d’in­té­gra­tion et d’Effets. Si elle intè­gre une tech­nolo­gie sophis­tiquée, elle peut aus­si créer des « effets spé­ci­aux » par le seul fait d’agencer spé­ciale­ment. Ce sont ces agence­ments qui se don­nent à voir et à enten­dre et par où passe du sens.
Avec Paul Saint-Jean, la Com­pag­nie de l’écran humain réu­nit des créa­teurs et des tech­ni­ciens de divers­es dis­ci­plines. Ce sont des tra­vailleurs du dis­con­tinu. Le mou­ve­ment pour eux n’est pas une don­née, le mou­ve­ment homogène qui est vis­i­ble sur la scène et sur les écrans est une con­nec­tion d’u­nités dis­crètes où se laisse voir le mécan­isme du mou­ve­ment, son devenir dans la dis­con­ti­nu­ité d’émis­sions et de coupures suc­ces­sives où se trans­forme l’œuvre per­pétuelle, dans la com­bi­na­toire molécu­laire d’un agence­ment éton­nant, explosif, d’un Effet, à la fron­tière mou­vante de deux seg­ments-images sin­guliers où s’ex­prime du temps fic­tif et de l’‘espace-illusion. Ce qui est sol­lic­ité ce n’est pas seule­ment la sen­si­bil­ité esthé­tique mais surtout l’in­ten­sité de la com­bi­nai­son. On ne juge pas que des yeux et des oreilles, on reçoit du temps fic­tif dans un espace clivé. 

Et l’hu­main dans tout cela ? La froideur blanche des écrans absorbe des ombres furtives dans la mag­nif­i­cence des couleurs et des formes. L’écran humain est une suc­ces­sion de tableaux vivants en per­pétuelle dis­so­lu­tion : chaque instant ren­voie à un Tout pro­vi­soire insta­ble, l’‘Evénement mul­ti média. 

Car­lo Ben­gio 

1999

par la Com­pag­nie de l’écran humain (Mon­tréal)
Con­cep­tion et réal­i­sa­tion : Paul St-Jean
Scé­nar­i­sa­tion et inté­gra­tion mul­ti-media : Paul St-Jean, Car­lo Ben­gio, Sil­vy Panet-Ray­mond
Direc­tion choré­graphique : Sil­vy Panet-Ray­mond avec la col­lab­o­ra­tion de Jacques Garo­fano
Images : Paul St-Jean en col­lab­o­ra­tion avec Car­lo Ben­gio, Paul Ahad et Pierre Des­jardins
Film 16 mm : Mar­cel Giroux
Images générées par ordi­na­teur : Flo­rent Mounier
Lumières : Claude Acco­las
Cos­tumes : Serge Sain­tonge, avec la col­lab­o­ra­tion de Paul St-Jean
Musique : Alain Thibault
Jeu­di 18 sep­tem­bre 86, 20 h 15
Liège, Foy­er cul­turel de Seraing
Copro­duc­tion Foy­er cul­turel de Seraing, Fes­ti­val du jeune théâtre, Cen­tre cul­turel du Cana­da.