Crée pour le Festival d’Avignon 1985, Marguerite Paradis a été imaginé, mis en scène et joué par Michèle Guigon qui fut l’accordéoniste de La veillée de Jérôme Deschamps. Mais, si Guigon a le même regard aigu que Deschamps pour transformer des situations banales en clowneries désopilantes, elle évite la moquerie que Jérôme Deschamps a souvent pour ses personnages ; elle aurait plutôt pour eux une tendresse navrée et les joue comme si elle était la première victime de ces ratages burlesques « Jérôme se sert de ce qu’il n’aime pas, il règle ses comptes avec l’enfer », dit-elle, « moi, je prends ce que j’aime et je trouve un paradis ». Entourée de Marie-Christine Orry et Yves Robin avec qui elle travailla déjà dans La veillée, d’Anne Artigau qui collabore également à la mise en scène et de Jean Debouverie, pianiste et improvisateur, Michèle Guigon raconte en plusieurs tableaux et quelques airs d’accordéon deux ou trois choses simples et essentielles. « Mais elles sont galvaudées », dit-elle. « Le silence, l’attente, le plaisir et comment le bonheur peut vous tomber dessus quand vous ne l’attendez pas. Sans doute est-ce trop simple ! Ce qui m’intéresse, c’est retrouver le mot qu’on avait sur le bout de la langue, et qu’on a oublié. »
Marguerite

Paradis ou l’histoire de tout le monde
Spectacle de Michèle Guigon par la Compagnie du p’tit matin (Paris)
Mise en scène : Michèle Guigon et Anne Artigau
Avec : Anne Artigau, Jean Debouverie, Michèle Guigon, Marie-Christine Orry, Yves Robin
Costumes : Marie-Christine Orry
Robe de « la petite » : Noëlla Leroy
Chansons : Jean Debouverie
(paroles et musique de « La cueillette »), Michèle Guigon
(musique de « L’homme aux deux ombres »), Allain Leprest
(paroles de « L’homme aux deux ombres »)
Lundi 15 septembre 86, 20 h 15 Liège, Foyer culturel de Seraing

