Aller à New York en Concorde et revenir en cargo

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Entretien avec Micheline et Lucien Attoun

Le 6 Sep 1995
LE RETOUR AU DÉSERT.Mise en scène Alexandre Lang, Thalia Theater, Hambourg.
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Avec Hubert Gig­noux, Lucien et Miche­line Attoun furent par­mi les pre­miers à con­tribuer à la décou­verte des textes de Bernard-Marie Koltès.

Serge Saa­da : Com­ment avez-vous décou­vert le théâtre dr Bernard-Marie Koltès ?

Lucien Attoun : La pre­mière per­son­ne qui m’ait par­lé de Bernard-Marite Koltès c’est Hubert Gig­noux qui était directeur du Théâtre Nation­al de Stras­bourg. Il m’a dit qu’il con­nais­sait un jeune auteur dont les textes lui sem­blaient intéres­sants mais pas encore aboutis. Il voulait avoir mon avis sur ces textes et c’est ain­si que j’ai reçu deux pièces de Bernard-Marie Koltès dont LES AMERTUMES qui est en fait le pre­mier texte qu’il a écrit et mis en scène à Stras­bourg (dans un lieu non insti­tu­tion­nal­isé).

En ce qui me con­cerne, j’ai présen­té pour la pre­mière fois dans mon émis­sion sur le nou­veau réper­toire dra­ma­tique de France Cul­ture, une pièce qui s’ap­pelle L’HÉRITAGE et qui a été réal­isée en 1972 1. Elle a été présen­tée par Hubert Gig­noux. Deux ans après, DES VOIX SOURDES2 fut pro­posée à France Cul­ture et c’est en 1979 que nous nous sommes retrou­vés autour de COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS. Cette pièce nous a beau­coup touchés et nous lui avons pro­posé (en tant que « Théâtre ouvert ») deux actions. Dans un pre­mier temps nous avons organ­isé au Cen­tre cul­turel de la Com­mu­nauté française de Bel­gique un cer­tain nom­bre de mis­es en voix dont celle de COMBAT DE NÉCRE ET DE CHIENS qui fut présen­tée par Gabriel Mon­net avec en par­ti­c­uli­er Hélène Vin­cent, Mare Bet­ton et Gérard Essom­ba dans le rôle d’Al­boury. Puis, comme cette mise en voix était très intéres­sante, nous l’avons dif­fusée sur France Cul­ture en 1980. Ensuite, pour accélér­er la ren­con­tre avec les pro­fes­sion­nels, nous avons fait un tapuscrit (le n° 7). Comme à l’époque je dirigeais une col­lec­tion chez Stock qui s’ap­pelait « Théâtre Ouvert — Stock », j’ai pro­posé à Koltés de pub­li­er COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS avec un autre texte, LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS.

Ain­si, il y a eu cette ren­con­tre sus­citée par Hubert Gig­noux en 1971, deux textes présen­tés à la radio, ensuite le silence (une péri­ode pen­dant laque­lle il avait des doutes sur son écri­t­ure), puis le tapuscrit et l’édi­tion de deux textes.

Dès lors, on réalise aisé­ment que le par­cours ne s’est pas fait mirac­uleuse­ment et qu’il y a eu des ten­ta­tives qui ont précédé. Lorsque Chéreau monte COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS en 1983, ça fai­sait une douzaine d’an­nées que Bernard-Marie Koltès rôdait dans le théâtre français, entre autres dans les couloirs du TNS où il était ren­tré comme élève régis­seur. C’est pour cela qu’il ne faut pas idéalis­er son par­cours.

S.Sa. : Quand vous avez reçu ses textes, qu’est-ce qui vous a sem­blé sin­guli­er dans son théâtre ?

L.A. : Je vais d’abord vous répon­dre d’une façon un peu anec­do­tique. Lorsque j’ai pub­lié LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS et COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS, on m’a téléphoné pour me dire que Koltès était un auteur impor­tant, qui allait bien­tôt naître et qui représen­tait déjà l’avenir de l’écri­t­ure dra­ma­tique. Ce coup de télé­phone était de Jean-Claude Grum­berg. Il avait perçu qu’on était en présence d’un auteur qui allait compter et pren­dre un cer­tain relais.

Lorsque nous avons lu LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS, on a trou­vé que c’é­tait un texte mag­nifique. Pour­tant, à l’époque, la pièce me posait des prob­lèmes dans la mesure où c’est un mono­logue dont la théâ­tral­ité repose plutôt sur la force du comé­di­en et sur ce qu’il pour­rait faire pour tran­scen­der un type de lit­téra­ture. Assez curieuse­ment, si on lit LES AMERTUMES qui est la pre­mière pièce de Koltès qui fut• représen­tée, on s’aperçoit qu’il y a aus­si de longs pans de ce type d’écri­t­ure qui, pour cer­tains, pou­vait s’ap­par­enter plutôt à de la lit­téra­ture qu’à la lit­téra­ture dra­ma­tique telle qu’on la con­ce­vait à l’époque.

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Serge Saada
Auteur et essayiste, Serge Saada enseigne le théâtre et la médiation culturelle à l’université Paris...Plus d'info
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