Conversation avec Alain Crombecque, directeur du festival d’Avignon

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Conversation avec Alain Crombecque, directeur du festival d’Avignon

Le 8 Juin 1991

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Mettre en scène aujourd'hui-Couverture du Numéro 38 d'Alternatives ThéâtralesMettre en scène aujourd'hui-Couverture du Numéro 38 d'Alternatives Théâtrales
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Décou­vrir des met­teurs en scène

D’ABORD, être à l’é­coute. Il y a tout un réseau européen d’in­for­ma­tion. Nous avons la chance, ici, au bureau parisien du fes­ti­val d’Av­i­gnon, d’être les voisins de l’On­da (Office nation­al de dif­fu­sion artis­tique). Sur les quelques 1300 spec­ta­cles pro­fes­sion­nels qui sor­tent chaque année, per­son­ne n’a la pos­si­bil­ité d’avoir une vision glob­ale, sinon leur équipe, autour de Philippe Thiry. Mais il faut soulign­er qu’au­jour­d’hui aucun met­teur en scène impor­tant ne peut pass­er inaperçu : il y a telle­ment de postes d’ob­ser­va­tion de la vie théâ­trale, encore la presse, les inspecteurs, les réseaux pro­fes­sion­nels, qu’il est dif­fi­cile que quelqu’un échappe, même si cela doit pren­dre un cer­tain temps. Donc, je suis à l’é­coute, de mes amis, des bons con­nais­seurs du théâtre. C’est par Jean-Jacques Ler­rant ou Michel Batail­lon que j’ai eu l’at­ten­tion attirée sur Chan­tal Morel, sur Znorko. Bruno Meyssac a fait au fes­ti­val d’Av­i­gnon sa pre­mière « sor­tie » hors de sa région grenobloise.

J’é­coute aus­si l’in­sis­tance d’une rumeur, par exem­ple sur le Radeau et François Tan­guy : on finit par aller voir. Et c’est la même chose hors fron­tières : je suis allé sou­vent en URSS, voir les grandes machines offi­cielles, et puis des amis, là-bas, nous ont entraînés dans les « stu­dios », dans toute une effer­ves­cence sur laque­lle nous avons bâti notre pro­gram­ma­tion sovié­tique de 87.

Il y a des décou­vreurs : c’est Peter Brook qui m’a par­lé d’un génial théâtre de Com­me­dia del­l’arte en Ouzbek­istan, qui n’est même pas cat­a­logué dans les réper­toires cul­turels de l’URSS. Nous y sommes allés, nous sommes allés en Iran, et main­tenant on ver­ra ces spec­ta­cles en France, même si ce n’est pas automa­tique­ment à Avi­gnon.

J’ai des « infor­ma­teurs » en Ital­ie (un agent, un grand cri­tique), en Espagne. Toute l’in­for­ma­tion passe par des ami­tiés, des ren­con­tres : il suf­fit de penser à la façon dont Ninon Talon a décou­vert Bob Wil­son – puisque vous allez aux USA, poussez donc jusqu’au Texas… Il y a là-bas un jeune plas­ti­cien… Ça a don­né LE REGARD DU SOURD, au fes­ti­val de Nan­cy puis à Paris. On va à la pêche, donc, mais ni sys­té­ma­tique­ment ni à l’aveu­glette. Notre tra­vail reste aux dimen­sions inter­per­son­nelles, et je ne vois pas com­ment le théâtre pour­rait fonc­tion­ner autrement. On tra­vaille à l’in­tu­ition. Et il suf­fit d’avoir les yeux ouverts : quand j’ai vu pour la pre­mière fois la parade des futurs Zin­garo, en « off » à Avi­gnon, j’ai tout de suite sen­ti qu’il y avait là quelque chose de fort, des gens avec qui j’avais envie de tra­vailler.

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