L’atelier de l’acteur

L’atelier de l’acteur

(1921)

Le 11 Juil 1993
I. Ilenski, A. Temerine, V. Zaïtchekov. LE COCU MANIFIQUE de Crommelynck, mise en scène de V. Meyerhold, 1922.
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I. Ilenski, A. Temerine, V. Zaïtchekov. LE COCU MANIFIQUE de Crommelynck, mise en scène de V. Meyerhold, 1922.
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Article publié pour le numéro
Théâtre et vérité-Couverture du Numéro 44 d'Alternatives ThéâtralesThéâtre et vérité-Couverture du Numéro 44 d'Alternatives Théâtrales
44
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AUCUN arti­san, aucun homme de méti­er ne peut faire pro­gress­er sa maîtrise tech­nique s’il n’a pas d’ate­lier. Le tailleur, le menuisi­er, le pyrotech­ni­cien ont tous leurs out­ils pro­pres. On sait ain­si tout de suite si l’on se trou­ve chez un coif­feur, ou chez un autre arti­san. Mais quand on est chez un acteur, on pour­rait se croire chez un com­mis-voyageur. Tout au plus entrevoit-on quelques signes : des por­traits de la Duse, de Katchalov, de Stanislavs­ki, ou un bureau d’é­tu­di­ant /…/ 

Quel doit donc être l’ate­lier de l’acteur quand il tra­vaille un rôle chez lui ? Une pièce vide ; petite, mais vide. Sans meubles, ni papi­er à fleurs. Un papi­er sim­ple, blanc. Une pièce blanche et vide. Un appareil de gym­nas­tique, de côté. Au sol, quelque chose de doux. Mais pas de tapis : un planch­er de bois, que l’on peut laver à grande eau. C’est très impor­tant, parce que, en scène, le pied ne doit pas gliss­er et la sil­hou­ette de l’ac­teur doit être solide­ment fixée au sol. Dans cet ate­lier, il faut d’abord être sûr de ne pas tomber /… / Un planch­er nu, donc, ou recou­vert d’une nat­te de corde. 

Pas de miroir dans l’atelier, mais dans la cham­bre à couch­er. Il est impor­tant que l’ac­teur se voie quand il se réveille, tout ébou­rif­fé, en désor­dre. Aus­sitôt peu­vent s’en­ten­dre les notes essen­tielles, les leit­mo­tive de ses sin­u­osités. Et quand il se remet un peu en ordre, et lisse toute cette dif­for­mité, il doit retenir ce moment. S’il s’étire, il doit, en s’étirant, retenir ce moment de mon­stru­osité. Il se regarde une sec­onde fois dans le miroir, quand il se couche. Pen­dant la journée, vous avez accu­mulé une masse de sit­u­a­tions qui, le soir venu, déter­mi­nent toute l’essence de votre indi­vid­u­al­ité. Dans la journée, vous avez vécu et donc reçu des choses per­son­nelles qui n’é­taient pas en vous le matin. Le matin, vous étiez comme un sauvage roulé en boule qui tenait plus de l’animal que de l’être humain. Ce qui con­sti­tu­ait l’essence de l’homme avait régressé, son indi­vid­u­al­ité était assoupie. Là, devant le miroir, vous vous remé­morez le jour vécu et vous con­tin­uez un peu à jouer, parce que la for­mule « la vie est un jeu » est une très grande et sage for­mule. 

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