GERMINAL ou la genèse de l’art ou la passion de la méthode ou approcher des endroits que l’on ne connaît pas

Théâtre
Critique

GERMINAL ou la genèse de l’art ou la passion de la méthode ou approcher des endroits que l’on ne connaît pas

Le 18 Avr 2014
Halory Goerger, Arnaud Boulogne, Antoine Defoort et Ondine Cloez dans GERMINAL d’Antoine Defoort et Halory Goerger, création à la Biennale de la Danse, aux Subsistances, septembre 2012. Photo Alain Rico.
Halory Goerger, Arnaud Boulogne, Antoine Defoort et Ondine Cloez dans GERMINAL d’Antoine Defoort et Halory Goerger, création à la Biennale de la Danse, aux Subsistances, septembre 2012. Photo Alain Rico.

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Halory Goerger, Arnaud Boulogne, Antoine Defoort et Ondine Cloez dans GERMINAL d’Antoine Defoort et Halory Goerger, création à la Biennale de la Danse, aux Subsistances, septembre 2012. Photo Alain Rico.
Halory Goerger, Arnaud Boulogne, Antoine Defoort et Ondine Cloez dans GERMINAL d’Antoine Defoort et Halory Goerger, création à la Biennale de la Danse, aux Subsistances, septembre 2012. Photo Alain Rico.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 120 - Les théâtres de l'émotion
120

Créé aux Sub­sis­tances, dans le cadre de la Bien­nale de la Danse de Lyon, puis présen­té au Kun­sten­fes­ti­valde­sarts 2013 à Brux­elles, Ger­mi­nal d’Antoine Defoort et Halo­ry Goerg­er aurait pu être sous-titré Ceci n’est pas un spec­ta­cle. Non pas qu’il ait pour but de nous démon­tr­er la trahi­son des images chère à notre Magritte, mais parce qu’en faisant table rase de nos pré­sup­posés en matière de per­cep­tion du monde, de la société et du théâtre, il vient boule­vers­er tout notre rap­port à l’identification du réel et à sa représen­ta­tion. 

GERMINAL con­stitue un vrai choc. Pen­dant la représen­ta­tion, on a la sen­sa­tion d’être invité tout à la fois à une fable haute­ment ludique et à un proces­sus de recherche intense, dont la portée dépasse de loin les fron­tières d’une salle de spec­ta­cle : on nous con­vie à une réelle expéri­ence de plateau qui, par­tant d’une théâ­tral­ité ultra-con­crète, emmène vers le poé­tique et le méta­physique. 

Le point de départ du spec­ta­cle est un ques­tion­nement : « Si on avait la pos­si­bil­ité de repar­tir de zéro, à l’intérieur de huit mètres par dix, on ferait com­ment ? ». Ques­tion lit­térale­ment trans­posée dans le spec­ta­cle : la scène est traitée comme un espace vierge habité par qua­tre per­son­nes qui, le temps d’une représen­ta­tion, inven­tent un sys­tème leur per­me­t­tant de déploy­er un univers de plus en plus riche et struc­turé. Ain­si, de ces êtres silen­cieux nais­sent pro­gres­sive­ment des mots, puis l’articulation du lan­gage, la com­mu­ni­ca­tion, l’interaction et enfin, la fable. On assiste donc à l’évolution de qua­tre indi­vidus qui s’approprient avec une obsti­na­tion can­dide tous les moyens pre­miers dont ils dis­posent (un corps, une voix, une pen­sée) pour faire émerg­er quelque chose du rien. C’est alors que der­rière l’apparente sim­plic­ité de cette démarche, jail­lit toute une his­toire : celle d’acteurs qui bâtis­sent petit à petit, avec nous, un spec­ta­cle ; celle d’êtres qui ten­tent avec cœur et ingéniosité de créer une œuvre ; celle d’une human­ité en train de se con­stru­ire et de con­quérir le monde qui l’entoure. Le geste est naïf, au sens de pur, essen­tiel, con­den­sé – et rad­i­cal.

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Théâtre
Critique
Halory Goerger
Antoine Defoort
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auteur
Écrit par Selma Alaoui
Actrice, notam­ment sous la direc­tion de Nico­las Luçon, Anne-Cécile Van­dalem et Armel Rous­sel, et met­teuse en scène : Notes...Plus d'info
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19 Avr 2014 — «Tu ne veux vraiment plus jouer, Else ? » – « Non, Paul, je n'en peux plus. À tout à l'heure. Au revoir…

« Tu ne veux vrai­ment plus jouer, Else ? » – « Non, Paul, je n’en peux plus. À tout à l’heure.…

Par Chantal Hurault
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