Interroger le corps

Interroger le corps

Le 7 Jan 2015
SPORT FICTION, chorégraphie de Frédéric Flamand, gare Saint Charles, Marseille 2013, Capitale Européenne de la Culture. Photo Pino Pipitone.
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Le par­cours artis­tique de Frédéric Fla­mand com­mence à la toute fin des années soix­ante à Brux­elles. Du Théâtre lab­o­ra­toire Vic­i­nal créé avec son frère Frédéric Baal à la direc­tion artis­tique du Bal­let de Mar­seille en pas­sant par la fon­da­tion du Plan K instal­lé dans la célèbre Raf­finer­ie de Molen­beek, puis pat le renou­veau du Bal­let de Wal­lonie rebap­tisé Charleroi Danse, Frédéric Fla­mand a tou­jours été guidé par quelques obses­sions et visions fortes qui ont nour­ri son tra­vail de créa­tion.

Influ­encé au départ par les avant-gardes améri­caines des années soix­ante et le min­i­mal­isme (notam­ment musi­cal), il a pour­suivi entre petits lieux et grandes scènes le désir de faire se ren­con­tr­er spec­ta­cle vivant, arts plas­tiques et nou­velles tech­nolo­gies audio­vi­suelles qu’il fait se con­fron­ter avec le corps de ses inter­prètes. Ayant eu la chance et l’op­por­tu­nité de diriger de grandes insti­tu­tions, il n’a pas renon­cé à con­tin­uer un tra­vail de recherche, d’expérimentation et de pour­suiv­re des utopies qu’il con­fronte au réel du plateau dans un tra­vail de dia­logue avec toutes les dis­ci­plines artis­tiques.

Les lignes qui vont suiv­re sont le fruit d’une con­ver­sa­tion à bâtons rom­pus menée en octo­bre 2014 avec Frédéric Fla­mand où, sans suiv­re une chronolo­gie linéaire, il évoque cer­taines étapes de son par­cours à par­tir de quelques idées-forces.

B. D.

Créa­tion et Con­trainte

LE RAPPORT à la con­trainte m’a tou­jours intéressé, à tous les niveaux. La con­trainte apporte énor­mé­ment dans un proces­sus de créa­tion ; elle force le corps et l’e­sprit à trou­ver des solu­tions inat­ten­dues. Le pire serait de faire la même chose toute sa vie.

Ce qui m’in­téresse, c’est trans­former les choses, les méta­mor­phoser dans des con­textes dif­férents.

J’ai com­mencé à tra­vailler dans un pays à l’His­toire récente (la Bel­gique est née en 1830), dans un con­texte très dif­férent de la France ou de l’Allemagne où le poids de la tra­di­tion est con­sid­érable.

Un pays car­refour ou une ville-car­refour comme Brux­elles, surtout comme Brux­elles l’était quand j’ai com­mencé à tra­vailler en 1969 avec mon frère, offrait des pos­si­bil­ités énormes.

À cette époque, il y avait Béjart et c’é­tait tout. Nous avons créé avec mon frère le pre­mier groupe d’a­vant-garde et de recherche influ­encé par Gro­tows­ki, du moins sa tech­nique : le théâtre Lab­o­ra­toire Vic­i­nal. Nous jouions dans une salle, rue Verte à Schaer­beek, dans un local peint par nous-mêmes, qui accueil­lait cinquante spec­ta­teurs, assis sur des bancs. Après deux semaines, nous avions fait le plein, c’é­tait fini. Nous avons été oblig­és de nous expa­tri­er. La con­trainte, tou­jours, et les hasards des ren­con­tres. J’ai eu une chance extra­or­di­naire de faire ces ren­con­tres à des moments charnières de ma vie.

À par­tir de cette petite boîte d’allumettes qu’é­tait Brux­elles, nous avons décou­vert le monde. Peter Brook et Gro­tows­ki avaient enten­du par­ler d’un groupe en Bel­gique qui tra­vail­lait sur base des principes de Gro­tows­ki et avaient envie de voir ce que ces « gamins » fai­saient.

Nous nous sommes retrou­vés au fes­ti­val de Shi­raz- Perse­po­lis. Toute l’a­vant-garde mon­di­ale s’y retrou­vait : John Cage, Mer­ce Cun­ning­ham, Karl­heinz Stock­hausen, Tadeusz Kan­tor.. Nous allions dîn­er avec Bob Wil­son, Gro­tows­ki est venu voir notre entraîne­ment, nous décou­vri­ons le Baratha Nathi­am (danse/musique/théâtre de l’Inde)…

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