Révolution numérique, culture et création

Révolution numérique, culture et création

Le 23 Jan 2015
MÉDUSES de Vincent Glowinski (alias Bonom), 2014. Photo D. R.
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MÉDUSES de Vincent Glowinski (alias Bonom), 2014. Photo D. R.
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LES NOUVELLES tech­nolo­gies, on vit très bien sans, mais l’on risque de ne pas com­pren­dre ce qui est en train de se pass­er ; car mal­gré nous, cela se passe. Il est dif­fi­cile d’en faire abstrac­tion car elles sont là, elles imprèg­nent les artistes, elles font déjà par­tie d’eux. La créa­tion artis­tique est frap­pée de plein fou­et par l’évolution inces­sante des nou­velles tech­nolo­gies. De nom­breux artistes, loin de s’en effray­er, s’‘approprient leurs poten­tial­ités inno­vantes pour dévelop­per leurs inten­tions esthé­tiques et renou­vel­er leurs pra­tiques artis­tiques. En tes­tant ces nou­veaux rêves mais en jaugeant égale­ment leurs lim­ites et les dan­gers pro­pres à leur util­i­sa­tion.

En effet, si l’artiste se con­tente d’expérimenter ces nou­veaux out­ils sans les faire siens, sans se les appro­prier jusqu’au besoin même de les trans­former encore, il se peut qu’il se perde dans une her­métic­ité qui empêche la ren­con­tre avec le spec­ta­teur.

Par con­tre, quand l’artiste enri­chit son vocab­u­laire des propo­si­tions infinies qu’of­frent les nou­velles tech­nolo­gies, sans per­dre son but pre­mier, sans laiss­er de côté son pro­pos essen­tiel, sans nég­liger son besoin de racon­ter l’homme et le monde, il pour­rait bien y trou­ver un plaisir iné­gal­able.

Par le numérique, on entre rapi­de­ment dans le développe­ment d’outils per­for­mants, plus instinc­tifs et inter­ac­t­ifs. Des out­ils qui se trans­for­ment et sem­blent suiv­re le tra­jet de leur développeur, des out­ils qu’on affûte à sa guise et par lesquels on trou­ve un nou­veau moyen de représen­ta­tion.

La maîtrise des tech­niques donne à celui qui la pos­sède et qui, artiste, a un regard sin­guli­er sur le monde, une capac­ité à boule­vers­er l’observateur, à l’embarquer dans des flots de sen­ti­ments
et de pas­sions, à éveiller sa con­science.

Quand Vin­cent Glowin­s­ki, alias Bonom, s’entoure d’un développeur infor­ma­tique auto­di­dacte qui expéri­mente inten­sé­ment le traite­ment vidéo en temps réel, Les cap­teurs et action­neurs élec­tron­iques et autres sys­tèmes de créa­tion visuelle et inter­ac­tive ; quand il développe l’Human Brush ; quand son corps devient le pinceau mul­ti­forme ; quand il crée le très inno­vant MÉDUSES, c’est avant tout la puis­sance et la poésie de ses œuvres qu’il nous offre, c’est son trait telle­ment recon­naiss­able de guérillero du graf­fi­ti urbain qu’il nous donne àvoir, celui du tout début, qui rem­plit Brux­elles de ses ani­maux archaïques.

Quand par un dis­posi­tif, unique en son genre, de body-map­ping inter­ac­t­if et de musique spa­tial­isée et immer­sive, Thomas Israël crée SKINSTRAP, il revis­ite dix ans de vie à tra­vers la créa­tion artis­tique numérique. Pour­tant c’est une His­toire uni­verselle de la couleur qui nous parvient, ludique, nar­ra­tive, avec ses préoc­cu­pa­tions fines et éternelles:l’inconscient, le rap­port au temps, la hiérar­chie.

Fab­rice Mur­gia, dès ses pre­miers spec­ta­cles, décline toute une panoplie de médias uni­versels qui nous rat­tachent au monde : caméras, ordi­na­teurs, jeux vidéo, réseaux soci­aux, qui accentuent la grande soli­tude de ses per­son­nages, pris au piège de leur cul­ture con­sumériste. Ses ingré­di­ents de créa­tion sont à la fois tech­nologiques, philosophiques, poli­tiques et esthé­tiques.

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Écrit par Bérengère Deroux
À 38 ans, Bérengère Der­oux est chef de pro­jet adjoint de la pro­gram­ma­tion numérique de Mons 2015. Comédienne...Plus d'info
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