Généalogie

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Le 29 Avr 1985
Article publié pour le numéro
Le butô et ses fantômes-Couverture du Numéro 22-23 d'Alternatives ThéâtralesLe butô et ses fantômes-Couverture du Numéro 22-23 d'Alternatives Théâtrales
22 – 23
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La préhistoire

La genèse eth­nique, lin­guis­tique et cul­turelle du peu­ple japon­ais asso­cie de façon com­plexe et sou­vent encore obscure plusieurs vagues de peu­ple­ment suc­ces­sives, d’o­rig­ine tan­tôt sibéri­enne, tan­tôt sud-est-asi­a­tique. Deux cul­tures néolithiques au moins sont attestées : Jomon, basée sur la chas­se et la cueil­lette (voir notre entre­tien avec Oosu­ka Isamu) et Yay­oi, liée à la « civil­i­sa­tion des riz­ières » de l’Ex­trême-Ori­ent. En con­tact avec la Corée, la société Yay­oi, de culte ani­miste (shin­to) et de struc­ture clanique, développe vers 500 un pre­mier Etat dans la région du Yam­a­to (Nara).

Le Japon classique

L’adop­tion offi­cielle du boud­dhisme en 552 mar­que le début de trois siè­cles au cours desquels les Japon­ais vont emprunter à la Chine son écri­t­ure, son sys­tème poli­tique, ses styles artis­tiques et jusqu’au plan de ses villes pour leurs cap­i­tales suc­ces­sives Nara et Heian (Kyô­to). C’est cet énorme bagage que le Japon, isolé une pre­mière fois du con­ti­nent lorsque la pres­sion mon­gole fait chancel­er la civil­i­sa­tion T’ang en Chine, va s’employer à assim­i­l­er intime­ment en un syn­crétisme religieux et cul­turel par­faite­ment orig­i­nal, dont les valeurs esthé­tiques (émo­tiv­ité raf­finée, élé­gance sobre, natur­isme atavique) car­ac­térisent déjà tout l’art japon­ais tra­di­tion­nel.

Le Moyen-Âge japon­ais

Echap­pant mirac­uleuse­ment à la con­quête mon­gole mais non aux luttes intestines, le Japon con­nait qua­tre siè­cles de guerre civile spo­radique et de mor­celle­ment poli­tique, ces temps trou­blés favorisant l’ap­pari­tion d’une cul­ture pro­fondé­ment mosaïque et férue d’ar­chaïsmes tan­dis que l’aris­to­cratie mil­i­taire développe à son pro­pre usage un art cour­tois mar­qué de l’empreinte du boud­dhisme zen : théâtre nô, céré­monie du thé, poésie et cal­ligra­phie incar­nent l’idéal chevaleresque de raf­fine­ment vir­il des bushi. Partout la coex­is­tence de deux reli­gions favorise une cul­ture imbue du sens du sacré mais indépen­dante des dogmes stéril­isants.

L’iso­la­tion­nisme des Toku­gawa

Lorsque le pou­voir mil­i­taire des shogun réu­ni­fie enfin le pays, c’est pour le plonger dans deux siè­cles et demi d’une autar­cie économique et cul­turelle totale. Dans un con­texte de strat­i­fi­ca­tion sociale rigide, la cul­ture rurale per­siste dans ses par­tic­u­lar­ismes, l’art aris­to­cra­tique se fige dans un état pres­tigieux et la bour­geoisie com­mer­ciale des villes développe en réac­tion une cul­ture bril­lante, sen­suelle, volon­tiers efféminée : l’art des estam­pes et le kabu­ki illus­trent cette cul­ture d’E­do (Tokyo).

L’ou­ver­ture

La restau­ra­tion du pou­voir impér­i­al par Mei­ji donne l’im­pul­sion d’un puis­sant mou­ve­ment de mod­erni­sa­tion et d’oc­ci­den­tal­i­sa­tion. Dans la cul­ture comme ailleurs, le dynamisme des « mod­ernes » sem­ble s’im­pos­er face à la cul­ture tra­di­tion­nelle, qui réus­sit néan­moins à sauver l’essen­tiel de son pat­ri­moine jusqu’au récent regain de « l’au­then­tic­ité » japon­aise en réac­tion au cos­mopolitisme et à l’améri­can­i­sa­tion exces­sive de l’im­mé­di­at après-guerre.

Les 69 gen­res évo­qués ici ne com­posent pas, loin s’en faut, un réper­toire com­plet des gen­res scéniques pra­tiqués au Japon depuis la fin de la pré-his­toire : il faudrait y ajouter cent formes dis­parues sans laiss­er de trace (générale­ment, vu la réti­cence atavique des Japon­ais à rien oubli­er de ce qu’ils ont pu aimer hier ou jadis, des types de spec­ta­cle liés aux peu­plades prim­i­tives soumis­es ou élim­inées par la dernière vague de peu­ple­ment de l’archipel, qui n’a con­trôlé l’ensem­ble du Japon que fort récem­ment), cent mille vari­antes locales, folk­loriques, archaïques ou apoc­ryphes, et tous les types de spec­ta­cles con­nus ailleurs dans le monde et récem­ment accli­matés au japon, de l’opéra (kage­ki) au live-show en pas­sant par le tan­go et les dans­es africaines !Notre inten­tion était d’ailleurs moins de com­pos­er un tel bot­tin des dans­es que de met­tre en évi­dence les prin­ci­pales fil­i­a­tions nées du choc de trois grandes cul­tures qui ce côtoient au Japon : autochtone (shin­to), chi­noise (boud­dhiste) et désor­mais occi­den­tale.

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