Spectateur pour la première fois

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Portrait

Spectateur pour la première fois

Le 20 Juil 2011
Le public sur le plateau du Théâtre de la Ville. Plancher du décor de RÊVE D’AUTOMNE de Jon Fosse, mise en scène Patrice Chéreau, scénographie Richard Peduzzi. Photo Francis Vernhet

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Le public sur le plateau du Théâtre de la Ville. Plancher du décor de RÊVE D’AUTOMNE de Jon Fosse, mise en scène Patrice Chéreau, scénographie Richard Peduzzi. Photo Francis Vernhet
Article publié pour le numéro
Couverture du 109 - Le théâtre en sa ville
109

« La ville est le cor­rélat de la route. Elle n’existe qu’en fonc­tion d’une cir­cu­la­tion, et de cir­cuits ; elle est un point remar­quable sur des cir­cuits qui la crée ou qu’elle crée. Elle se définit par des entrées et des sor­ties, il faut que quelque chose y entre et en sorte. Elle impose une fréquence ».

Gilles Deleuze, Félix Guatar­ri, CAPITALISME ET SCHIZOPHRÉNIE, Mille plateaux

À PARIS lorsque l’on s’arrête à la sta­tion Chatelet et que l’on prend le long tapis roulant qui mène à la sor­tie place du Chatelet, la pre­mière impres­sion est résol­u­ment celle de la mix­ité. Mix­ité qui rend compte aus­si bien des généra­tions, des orig­ines, des pra­tiques, des habi­tudes, des iden­tités les plus divers­es.

On ne peut non plus ignor­er le nom­bre crois­sant de per­son­nes vis­i­ble­ment sans abris qui investis­sent le métro en en faisant le lieu de toutes les con­flu­ences. La crise sociale aus­si nous place au car­refour des con­di­tions les plus divers­es.

À la sor­tie du métro, nous sommes sup­posés être au cen­tre de Paris. Un cen­tre qui est avant tout celui de ren­dez-vous pra­tique, cen­tre devenu relatif et atom­isé par l’extension même des villes et les représen­ta­tions plus ou moins homogènes que l’on s’en fait. Il ne s’oppose plus for­cé­ment à la périphérie et les cul­tures con­stel­laires qui sil­lon­nent la cap­i­tale ne cessent de réin­ven­ter d’autres car­refours pos­si­bles de ren­con­tre et des raisons nou­velles de se réu­nir. Elles enrichissent ain­si le mot cul­ture définis­sant des cen­tres d’intérêt aux fron­tières moins cern­ables, représen­ta­tions mul­ti­ples, renou­ve­lables, dif­féren­ciées, qui rel­a­tivisent la struc­tura­tion même de la ville et des lieux qui lui sont dédiés.

Place du châtelet, c’est devant la fontaine que se retrou­ve une pop­u­la­tion tout aus­si diverse, c’est au café le Sarah Bernard, le Zim­mer ou le Mis­tral que se don­nent ren­dez-vous ceux qui ont décidé d’aller au théâtre mais aus­si ceux qui d’une façon ou d’une autre tra­vail­lent dans le domaine cul­turel. Sans réu­nir for­cé­ment des caté­gories homogènes, en fonc­tion des heures de pro­gram­ma­tion, ces cafés sont comme l’anti-chambre du Théâtre de la Ville, lieux où les gens se retrou­vent et se recon­nais­sent. Ailleurs dans la ville plus d’un café s’intitulent Bar du théâtre, Café de la comédie, Ren­dez-vous des artistes, assumant ain­si leur prox­im­ité avec le lieu comme une iden­tité partagée, une exten­sion des modes de recon­nais­sance.

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Théâtre de la Ville Paris
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Serge Saada
Auteur et essayiste, Serge Saada enseigne le théâtre et la médiation culturelle à l’université Paris...Plus d'info
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