Passionné et rigoureux, ironique et chaleureux, cinglant et généreux, Marc Liebens aura marqué de son intelligence la scène belge de ces trente dernières années. L’expression de soi par le détour d’un texte, cette définition de la mise en scène par Antoine Vitez, correspond parfaitement à la pratique de son art.
Son parcours, jalonné de rencontres importantes — parmi lesquelles celles de Jean Louvet, Heiner Müller et Michèle Fabien seront sans doute déterminantes — est remarquablement décrit et analysé par Nancy Delhalle et Marc Quaghebeur. Tout commence dans cette période de l’après 68 au Théâtre du Parvis, dont Hugues Le Paige capte ici l’air du temps.
Lorsque je lui ai proposé de lui consacrer un numéro d’Alternatives théâtrales, Marc a tout de suite voulu qu’il ne soit pas centré sur lui mais prenne en compte les auteurs qui ont compté dans son trajet de metteur en scène. On trouvera donc dans cette livraison des textes sur Heiner Müller et Pasolini1.
Il a voulu aussi que cette publication soit tournée sur le présent et l’avenir. Ainsi, sa collaboration, en tant que metteur en scène pédagogue, à la Haute École de théâtre de Suisse romande nous permet de présenter cette nouvelle initiative de formation théâtrale.
De même, la participation de Marc Liebens à la toute nouvelle expérience du Théâtre du Grütli à Genève sous la direction de Maya Bösch et Michèle Pralong nous offre l’occasion de donner un coup de projecteur sur cette expérience théâtrale contemporaine pleine de promesses. Il y mettra en scène en janvier prochain Les Sept contre Thèbes d’Eschyle, dans une nouvelle traduction commandée à Jacques Roman, et dont nous publions ici de larges extraits.
- Nous avons consacré un numéro complet à Michèle Fabien : Alternatives théâtrales, n° 63, décembre 1999 – janvier 2000. ↩︎