CELA FAISAIT quinze ans déjà que j’observais l’engagement de McDiarmid avec mes textes. THAT GOOD BETWEEN US. THE LOVE OF A GOOD MAN. CRIMES IN HOT COUNTRIES. DOWNCHILD. THE CASTLE. PITY IN HISTORY. THE EARLY HOURS OF A REVILED MAN.
(…)
Il a créé un style.
Il a marié le corps à la voix.
Il a exploré l’impardonnable.
Il a déterré l’illégal.
Il s’est corturé.
Il ne s’est pas repenti.
Il a exposé le privé au public.
Il n’a pas voulu colérer l’indifférence Il était sans gêne et donc mythique.
Ces quinze ans passés, il a joué une autre pièce, TERRIBLE Mouru. Dans cette pièce, il était sourd, malade, voyeur ; il se détestait, se vantait, sexuellement fou, torturé, sans pitié et rempli d’adoration. C’était un rôle créé pour lui, lui qui adore les extrêmes. Dans cet opéra, il devait sangloter. Il a considéré ce sanglot comme faisant partie du texte et non pas comme accessoire.
Il y vit non pas une perce momentanée d’articulation mais une opportunité. Et il a toujours saisi l’opportunité d’utiliser un autre moyen d’articulation-saisir un objet, un vêtement, se servir des accessoires faisait partie de soo style d’acteur. Dans ce sanglot, il trouva non pas la conclusion d’une émotion, mais son essence même et il y apporta la même écorchure et invention qu’il conféra à chacune de ses lignes. Il l’investit aussi bien de ses ressomces physiques que de son agonie mentale : son corps résistait à la perce de parole, comme si la parole avait été expulsée des cavités qu’elle habitait — des poumons, de la bouche et de la gorge arquée — laissant derrière elle des muscles qui agonisaient, et dans ce vide un floc de douleur incompréhensible. La perce de parole fut comme la perte d’oxygène pour un plongeur. Sans parole, son corps se cordait d’une douleur muette, cherchant désespérément à arriculer, mais trahi par cette même articulation. Dans ce silence, il commença à se noyer, car tant que la parole fut en vie, elle lui permenai d’exister, lui permettait de se battre violemment contre les vagues de mépris de soi et de solitude qui se jettaiet sur lui ; mais, la parole coupée, il succomba, la mâchoire comme une épave, la bouche comme une grotte voûtée. Il tint ce sanglot, tant que la force de ce son de capitulation morale fut réunie à contre cœur par coutes les extrémités de son corps, ce sanglot qui, en repoussant son regret, s’est exprimé dans un silence de temps arrêté.Un son surnaturel, reconnaissable seulement dans les douleurs étouffées d’une vie trop privée ou des souvenirs de morts ou de séparation. Il persistait et on éprouvait un sentiment de honte, comme si on regardait quelque horreur secrète à travers un rrou dans le mur ; ceci aussi est le théâtre et fait partie de sa capacité à nous troubler. Voici le spectacle hypnotique de la douleur d’un autre, soufferte en solitaire mais qui apporte une force, car, ce que McDiarmid osa et réussit, nous aussi en sommes capables. Dix longues secondes, mais une telle anat0mie de souffrance que l’on fixait comme si des couteaux habilement manipulés écorchaient un cadavre devant nos yeux pour nous révéler l’horreur de ce qui se cachait en dessous de la surface, un écorché d’une vie désespérante. Le sanglot fut précisément un sanglot. Sculpté, et avec une musique surnaturelle, il incarnait pleinement le sanglot de notre expérience. C’était l’expérience type, un moment de témoignage, réunissant en elle-même l’histoire de chaque spectateur.
Brique n° 1
Un acteur est un menteur de mérite, certes. Ses mensonges ne peuvent être modestes. Qui a besoin d’un menteur modeste ? Nous risquons fort d’être déçus.
Brique n° 2
L’acteur ment pour nous. Dans les mensonges de la scène, nous punissonts les menteurs de la vie.