EVA, GLORIA, LÉA — Notes de travail
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EVA, GLORIA, LÉA — Notes de travail

Le 18 Oct 2002
Article publié pour le numéro
Jean-Marie Piemme-Couverture du Numéro 75 d'Alternatives ThéâtralesJean-Marie Piemme-Couverture du Numéro 75 d'Alternatives Théâtrales
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Une nou­velle ver­sion

EVA, Glo­ria, LÉA décrit trois rap­ports au monde dif­férents, ce sont trois textes qui peu­vent êtres mon­tés séparé­ment. Je n’ai jamais su me détach­er d’un prob­lème de con­cep­tion glob­ale. Piemme nous a écrit une nou­velle ver­sion qui part de la troisième par­tie (la recon­sti­tu­tion d’un braquage) qui fonc­tionne mieux dans mon imag­i­naire parce qu’il n’y a plus qu’un texte et qu’automatiquement les enjeux se resser­rent. Je recon­nais grâce à cette nou­velle ver­sion les phras­es (les portes d’entrées) par lesquelles j’ai envie d’entrer dans la pièce.

Sur la vio­lence

Ce n’est pas une pièce sur la vio­lence, c’est une pièce sur des vio­lences. La vio­lence est assumée par cha­cun ; pas comme groupe. La vio­lence n’est pas devant nous ; on est la vio­lence, elle est en nous (pas au sens méta­physique); on a tous du sang.

Sur les rap­ports de force

Les rap­ports de force entre les per­son­nages ne nous racon­tent pas que le sys­tème (la société ) est mau­vais et que cela nous broie. Tous les per­son­nages sont à la fois broyeurs et broyés. Par exem­ple (voir texte): — Le loubard opprimé est l’oppresseur du S.D.F. Eva, Glo­ria, Léa nous racon­te la vio­lence de la machine générale dans laque­lle on est pris, sauf qu’à dire que nous sommes tous la machine de quelqu’un. (Voir texte): — Les flics, c’est la machine des loubards. Mais les loubards sont la machine du pau­vre. Dieu est la machine du pau­vre.

Le rêve / Léa

Léa est le dou­ble de l’auteur. Elle tra­verse toute la pièce comme un caméléon qui a tou­jours assez de force et de désir pour pou­voir s’adresser à quelqu’un. Elle ne dit pas « le monde est très froid » ; elle dit : « Bon­jour, le monde est très froid ». J’ai l’impression que tout se passe dans la tête de Léa. Je veux racon­ter le rêve de Léa. La dépo­si­tion des témoins est le con­traire d’un beau témoignage ; elle n’est pas con­forme à une dépo­si­tion de témoins habituelle. Per­son­ne ne par­le du tueur, cha­cun ne par­le que de lui. C’est fan­tas­ma­tique, ça vient d’un cerveau. C’est l’imaginaire de Léa qui racon­te cette dépo­si­tion comme c’est l’imag­i­naire de Léa qui va don­ner la parole à son papa mort. Les ren­con­tres qui se font dans la pièce ne peu­vent sur­gir que d’un cerveau.

Met­tre en scène la pièce telle qu’elle est dans mon cerveau

Si j’associe le juge à un spaghet­ti, ce n’est pas parce que Piemme racon­te le procès Dutroux. Je cherche à être dans le texte et dans mon cerveau. Mon cerveau c’est aus­si l’endroit où je vis. Il faut faire sur­gir sur le plateau des élé­ments d’imaginaire. Je rêve d’une suc­ces­sion d’une série d’images fan­tas­ma­tiques qui, au lieu de ren­voy­er à une stricte sin­gu­lar­ité, ren­voient au fan­tasme col­lec­tif.

Le spec­ta­teur

Tout se passe avec lui ici et main­tenant (si Tom Waits donne chaque soir un con­cert dif­férent, c’est parce que son pub­lic n’est jamais le même). Ne pas l’assommer de points de vue. S’il perçoit une syn­ergie ou une con­tra­dic­tion pos­i­tive entre ce qu’il voit et ce qu’il entend, il se posera la ques­tion de savoir pourquoi il entend ça. Lui don­ner de l’imaginaire. Lui pos­er des ques­tions.

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Écrit par David Strosberg
David Stros­berg a mis en scène L’Enfant rêve de Hanokh Levin au Théâtre Varia. Il pré­pare la mise...Plus d'info
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