Le travail d’équipe autour de Stefan Herheim
Opéra
Portrait

Le travail d’équipe autour de Stefan Herheim

Le 8 Juil 2012
Doris Soffel (Jezibaba), Olga Guryakova (Rusalka), Willard White (Vodnik) dans RUSALKA d’Antonin Dvořák, sur un livret de Kvapil Jaroslav inspiré par Friedrich de la Motte Fouqué, direction musicale Fischer Adam, mise en scène Stefan Herheim, La Monnaie (Bruxelles), décembre 2008. Photo: Karl Forster, La Monnaie — Bruxelles.
Doris Soffel (Jezibaba), Olga Guryakova (Rusalka), Willard White (Vodnik) dans RUSALKA d’Antonin Dvořák, sur un livret de Kvapil Jaroslav inspiré par Friedrich de la Motte Fouqué, direction musicale Fischer Adam, mise en scène Stefan Herheim, La Monnaie (Bruxelles), décembre 2008. Photo: Karl Forster, La Monnaie — Bruxelles.

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Doris Soffel (Jezibaba), Olga Guryakova (Rusalka), Willard White (Vodnik) dans RUSALKA d’Antonin Dvořák, sur un livret de Kvapil Jaroslav inspiré par Friedrich de la Motte Fouqué, direction musicale Fischer Adam, mise en scène Stefan Herheim, La Monnaie (Bruxelles), décembre 2008. Photo: Karl Forster, La Monnaie — Bruxelles.
Doris Soffel (Jezibaba), Olga Guryakova (Rusalka), Willard White (Vodnik) dans RUSALKA d’Antonin Dvořák, sur un livret de Kvapil Jaroslav inspiré par Friedrich de la Motte Fouqué, direction musicale Fischer Adam, mise en scène Stefan Herheim, La Monnaie (Bruxelles), décembre 2008. Photo: Karl Forster, La Monnaie — Bruxelles.
Article publié pour le numéro
Couverture numéro 113_113 - Le théâtre à l’opéra, la voix au théâtre
113 – 114

AU PRINTEMPS 2012, au moment où cet essai voit le jour, Ste­fan Her­heim met en scène SERSE de Georg Friedrich Haen­del au Komis­che Oper de Berlin. Il y est ques­tion des pas­sions débor­dantes qui préoc­cu­per­ont ultérieure­ment un August Strind­berg ou qui sont aujourd’hui le thème de soap-opéras. À l’origine, « opéra » veut dire « œuvre ». Ste­fan Her­heim a déjà mis en scène un opéra de Haen­del. En 2005, GIULIO CESARE IN EGITTO fut plébisc­ité au Folketeatret d’Oslo, la salle où l’on don­nait le théâtre musi­cal avant l’ouverture en 2008 du nou­v­el opéra. Quelque deux cent qua­tre-vingts ans après la créa­tion de l’œuvre, César atter­rit dans un OVNI en forme de lus­tre au milieu de per­son­nes vivant aujourd’hui = au milieu du peu­ple qui le regarde mi incré­d­ule, mi admi­ratif. De cette manière, l’opéra vient « à nous ». Ste­fan Her­heim le sait bien : un pro­duc­teur est sans réserve esclave de l’opéra – sur une scène où, en l’espace de trois heures en moyenne (soit la durée de deux matchs de foot­ball ou d’une super­pro­duc­tion hol­ly­woo­d­i­enne), notre exis­tence entière s’écoule en reflets entre utopie et cauchemar.

Axiome

En réal­ité, il est pré­ten­tieux de vouloir décrire en mots un met­teur en scène. Il est un archi­tecte qui tra­vaille délibéré­ment dans l’ombre au gros œuvre d’un édi­fice. Qui donc s’intéresse aux plans de con­struc­tion une fois l’ouvrage ter­miné ? N’entretient-on pas pré­cisé­ment à l’opéra le préjugé que l’on s’en est longtemps très bien tiré sans met­teur en scène ? On racon­te qu’autrefois, le chanteur le plus expéri­men­té indi­quait aux mem­bres d’une troupe ce qu’ils devaient faire sur scène. Faux ! Il suf­fit de lire ne serait-ce qu’une phrase d’une let­tre de Mozart ou de Ver­di au sujet des jeux de scène. Il y est tou­jours ques­tion de la mise au banc d’essai d’un « inter­prète » impliqué. Existe-t-il une fidél­ité à l’œuvre au sens « Ça ne marche que comme ça » ? Non : plus les indi­ca­tions pré­cisant « com­ment » faire sem­blent être claire­ment notées dans une par­ti­tion, plus l’obsession de lib­erté est grande pour l’interprète. Le sys­tème de signes et de sym­bol­es est garant de la dialec­tique entre don­née fixe et lib­erté. Le met­teur en scène est un archéo­logue qui pénètre les dessous d’une par­ti­tion, qu’il dis­sèque tel un médecin – organe après organe, prenant même le risque de se per­dre dans des labyrinthes souter­rains. Le terme français « met­teur en scène » est explicite : un met­teur en œuvre est un typographe, un ouvri­er imprimeur, un arti­san, un prestataire de ser­vices qui ne se perd pas en mots mais « agit ». Voilà qui devrait plaire à Ste­fan Her­heim.

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Écrit par Wolfgang Willaschek
Wolf­gang Willaschek a débuté son activ­ité de dra­maturge en 1981 au Staat­sop­er de Ham­bourg et a depuis tra­vail­lé...Plus d'info
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Couverture numéro 113_113 - Le théâtre à l’opéra, la voix au théâtre
#113 – 114
juillet 2012

Le théâtre à l’opéra, la voix au théâtre

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Par Bernard Debroux
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