« Money Money Money »
Groupe ABBA
[Chorus]
[Refrain]
Money, money, money
L’argent, l’argent, l’argent
Must be funny
Doit être amusant
In the rich man’s world
Dans le monde des riches
Money, money, money
L’argent, l’argent, l’argent
Always sunny
Rayonne toujours
In the rich man’s world
Dans le monde des riches
Aha-ahaaa
Aha-ahaaa
All the things I could do
Toutes les choses que je pourrais faire
If I had a little money
Si j’avais un peu d’argent
It’s a rich man’s world
C’est un monde de riches
CE DOSSIER THÉMATIQUE se propose d’analyser la relation tendue, complexe et nécessaire entre le théâtre et l’argent. Il s’articule autour de deux grands axes que nous traitons successivement : le premier sonde les rapports que les acteurs de la vie théâtrale (institutions, festivals, théâtres et compagnies notamment) entretiennent avec l’argent : qu’ils soient dotés de deniers publics, d’une manne privée, ou dans un état de précarité plus ou moins pérenne ; le second ausculte les dramaturgies de la crise apparues (ou réapparues) depuis 2008.
Depuis quelques années, les inégalités semblent croître entre les « entreprises culturelles » confortablement dotées et les autres qui sont « ensevelies par le manque d’argent…» (expression empruntée à Joël Pommerat dans LES MARCHANDS.). Parmi les premières, certaines restent une plateforme pour la création tandis que d’autres souffrent d’un embourgeoisement ramollissant… Parmi les secondes, certaines inventent d’ingénieux moyens d’autoproduction, empruntent aux logiques de la décroissance tout en continuant à produire un théâtre « pauvre et créatif », tandis que les structures les plus fragilisées meurent de cette peste financière1. Dans un article en date du 31 mai 2015, Laurent Carpentier, journaliste de la rubrique culture du Monde, s’intéresse aux cycles « vertueux » du désastre économique. « Et si la crise était l’occasion pour le spectacle vivant de se réinventer ? », est le titre de son article provocateur qui donne le ton d’un débat en cours des tous les milieux professionnels d’ailleurs : entre le rêve d’indigence créatrice et les motifs d’austérité, quelle est la bonne mesure ?
- « Une centaine de festivals à travers la France ont été supprimés ou annulés en 2015, en raison principalement des coupes budgétaires pratiquées par les collectivités locales ou régionales », in La « cartocrise » des festivals annulés. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2015/03/15/une-centaine-de-festivals-annules-en-france_4593829_3246.html#0voahiz1LymGmfgA.99 ↩︎
- Les prochains épisodes sont à consulter sur le site d’Alternatives théâtrales. ↩︎
- Qui développe actuellement un programme de recherche sur la socio-économie des arts et de la culture (dont le premier volet s’intitule « les théâtres de l’argent (XVII-XXIe siècles)», à l’université Paris X — Nanterre. ↩︎
- Voir Philosophie Magazine, numéro d’octobre 2011 : « La dette n’est pas qu’un problème économique. Elle est la grande invention métaphysique de l’occident, qui remonte au moins au péché originel. Si nous voulons lui échapper, c’est toute notre conception de la culpabilité, du temps et de l’action historique qui est à revoir. » ↩︎
- Cf. LE CAPITAL AU XXIe SIÈCLE : un livre d’économie écrit par Thomas Piketty et publié en 2013, éditions du Seuil. ↩︎