44 Théâtre et vérité
Théâtre et vérité-Couverture du Numéro 44 d'Alternatives Théâtrales

Théâtre et vérité

#44
juillet 1993
9 articles
Version imprimée épuisée

À pro­pos su Groupov, Jean-Marie Piemme écrivait : ce sont « des prati­ciens qui théorisent en jouant, des théoriciens qui paient de leur per­son­ne sur le plateau (…) ». Pas éton­nant donc qu’au Groupov, l’écrit théorique « fait d’in­ter­locu­tions par­fois sere­ines, par­fois vio­lentes, redou­ble la pra­tique du plateau ». Car le Groupov « revendique haut et fort le refus d’ac­cepter que tout vaut tout, il pense (…) qu’il y a des valeurs que l’on doit défendre et d’autres qu’il faut atta­quer, au besoin avec vio­lence (…) ». Aujour­d’hui que le Groupov a acquis une cer­taine recon­nais­sance et que s’est élar­gi « le cer­cle de ses vrais ama­teurs », il nous a sem­blé indiqué de pub­li­er la let­tre de Jacques Del­cu­vel­lerie « à celle qui écrit LULU-LOVE-LIFE ». Celle-ci fut entamée en 1988 au moment où Jacques Del­cu­vel­lerie pré­parait deux spec­ta­cles fondés sur le même pro­jet inti­t­ulé « Vérité » : L’ANNONCE FAITE À MARIE de Claudel et TRASH. Le ton polémique et vir­u­lent en même temps que per­son­nel et émou­vant de cette « let­tre » nous engageait à la pub­li­er telle quelle. Même si Del­cu­vel­lerie s’en prend au pas­sage à cer­tains artistes que nous aimons. La revue, ici, en rend compte. Avec com­plic­ité. Grâce à Georges Banu, nous pub­lions aus­si, dans ce numéro, quelques textes sur le tra­vail de Luc Bondy, met­teur en scène attaché à l’idée de la « légèreté » au théâtre.

À PROPOS du Groupov, Jean-Marie Piemme écrivait : ce sont « des prati­ciens qui théorisent en jouant, des théoriciens qui paient de leur per­son­ne sur le plateau (…)». Pas éton­nant donc qu’au Groupov, l’écrit théorique « fait d’interlocutions par­fois sere­ines, par­fois vio­lentes, redou­ble la pra­tique du plateau ». Car le Groupov « revendique haut et fort Le refus d’ac­cepter que tout vaut tout, il pense (…) qu’il y a des valeurs que l’on doit défendre et d’autres qu’il faut atta­quer, au besoin avec vio­lence (…)».

Aujourd’hui que le Groupov a acquis une cer­taine recon­nais­sance et que s’est élar­gi « le cer­cle de ses vrais ama­teurs » , il nous a sem­blé indiqué de pub­li­er la let­tre de Jacques Del­cu­vel­lerie « à celle qui écrit LUL­ULOVE-Lire ». Celle-ci fut entamée en 1988 au moment où Del­cu­vel­lerie pré­parait deux spec­ta­cles fondés sur le même pro­jet inti­t­ulé « Vérité » : L’ANNONCE FAITE À MARIE de Claudel d’une part et d’autre part TRASH, « un spec­ta­cle au texte orig­i­nal où se croisent dans une vio­lence du verbe le sexe, l’e­sprit de Sade, l’in­ter­ro­ga­tion sur le ter­ror­isme et la dérive de notre temps dans la marchan­dise et le mor­celle­ment ».
Le ton polémique et vir­u­lent en même temps que per­son­nel et émou­vant de cette « let­tre » nous engageait à la pub­li­er telle quelle. Même si Del­cu­vel­lerie s’en prend au pas­sage à cer­tains artistes que nous aimons. La revue, ici, rend compte. Avec com­plic­ité.
Grâce à Georges Banu, nous pub­lions aus­si, dans ce numéro, quelques textes sur le tra­vail de Luc Bondy, met­teur en scène attaché à l’idée de la légèreté au théâtre. Ses dernières réal­i­sa­tions, BORKMAN d’Ibsen et REIGEN, un opéra de Boes­mans firent l’événe­ment cette sai­son. Enfin, un texte inédit de Mey­er­hold sur « l’ate­lier de l’acteur » clô­ture ce cahi­er. «
 Dans un tis­su, il ne doit pas y avoir seule­ment de la matière », écrit Mey­er­hold dans ce texte, « mais aus­si de la joie ». Ain­si aus­si, pour nous, au théâtre.

Bernard Debroux, Danièle Stern

AU SOMMAIRE

Au sommaire

Avant-Propos, Groupov

Depuis dix ans, Alter­na­tives théâ­trales fait régulière­ment écho aux expéri­ences, réflex­ions et spec­ta­cles du Groupov. Cepen­dant, ce numéro est dif­férent, il est l’occasion pour le Groupov de franchir…

Par Eloise Tabouret

Groupov

En 1988, Jacques Del­cu­vel­lerie entre­prit la rédac­tion d’une let­tre à Francine Landrain sur les inquié­tudes et les exi­gences que le Groupov lui inspi­rait. Ceci revê­tait une impor­tance par­ti­c­ulière après deux années au cours desquelles leurs démarch­es per­son­nelles avaient net­te­ment divergé, mais où KONIEC (GENRE-THÉÂTRE) avait finale­ment rassem­blé leurs éner­gies. Un spec­ta­cle exem­plaire, emblé­ma­tique du théâtre con­tem­po­rain, ali­men­té par LA MOUETTE de Tchekhov, revis­ité par Joseph Beuys, le Vel­vet Under­ground, la Com­me­dia dell’arte, etc. Un spec­ta­cle tes­ta­men­taire ? 
La let­tre qui sem­blait sim­ple, directe, prit finale­ment un an, pen­dant lequel Francine Landrain se trou­va en rési­dence à la Char­treuse de Vil­leneu­velez-Avi­gnon pour y écrire la pièce qu’elle allait créer : LULU-LOVE-LIFE. 
La let­tre, extrême­ment per­son­nelle, s’ex­pose ici (dans une con­ven­tion que le Groupov pra­tique depuis longtemps) sous une forme générale. Jacques Del­cu­vel­lerie a maintes fois exprimé la con­vic­tion qu’un man­i­feste, un organon ou un pro­gramme n’a pas de sens aujourd’hui. Il peut néan­moins dif­fi­cile­ment nier qu’il en ait emprun­té la référence.
Il nous paraît indis­pens­able, de sor­tir ce texte de la jalouse con­fi­den­tial­ité dans laque­lle il fut plongé durant qua­tre ans. Et ce à plusieurs titres. D’abord, il me sem­ble impor­tant de soulign­er, grâce à ce texte, que la moder­nité ne passe cer­taine­ment pas par une néga­tion du passé (on a ten­dance aujourd’hui a rejeter pure­ment et sim­ple­ment les expéri­ences comme celles du Liv­ing-The­ater, de Gro­tows­ki, Bar­ba et celle du Squat The­ater, tan­dis que le Groupov revendique cet héritage), mais bien au con­traire par sa tra­ver­sée. Ensuite, ce texte nous démon­tre une fois encore — et de quelle manière ! —, que l’acte théâ­tral est et doit rester un acte poli­tique, que toute pra­tique artis­tique est basée sur la prise de posi­tion, sur la con­fronta­tion et sur le débat. Jean-Christophe Lauw­ers

Groupov (genre-histoire)

L’in­ven­tion du Groupov à Ans Palace.  C’est en jan­vi­er 1980 que Jacques Del­cu­vel­lerie pro­pose à cer­tains de ses étu­di­ants en art dra­ma­tique et à quelques amis de se…

Par Jean-Christophe Lauwers

« Trash (a lonely prayer)» Priez pour nos déchets…

FACE som­bre et lucide de L’ANNONCE FAITE À MARIE, TRASH, sec­ond volet du pro­jet VÉRITÉ enfan­té par le Groupov, exhume nos pul­sions ani­males. Débor­de­ments sanglants pour qu’émerge la…

Par Christelle Prouvost
François Sikivie, Véronique Stas, Sofia Leboutte, Mireille Bailly, Anne-Marie Loop, Janine Godinas. TRASH (A LONELY PRAYER).

Autour de l’œuvre de Luc Bondy

Luc Bondy et le grand intérieur

« LA VÉRITÉ se trou­ve au com­mence­ment » — con­vic­tion sou­vent reprise que l’abus d’usage n’a pour­tant pas gal­vaudée. Et pour le spec­ta­teur français, l’i­den­tité de Bondy reste inscrite dans…

Par Georges Banu
REIGEN, opéra de Philippe Boesmans, livret et mise en scène de Luc Bondy. Photo Ruth Walz.

Ce qui bouge dans l’être

— Entretien avec Luc Bondy — 

GEORGES BANU : TERRE ÉTRANGÈRE de Schnit­zler, LE CHŒUR FINAL de Botho Strauss, BORKMAN, il y a peu, vien­nent tous du même univers : celui du « grand intérieur ».  Luc…

Par Georges Banu

Fièvre et légèreté

— Entretien avec Michel Piccoli — 

GEORGES BANU : Quand j’ai demandé à Luc Bondy de me décrire le comé­di­en idéal, il m’a répon­du tout de suite : Michel Pic­coli.  Michel Pic­coli : Que voulez-vous que je…

Par Georges Banu
Bulle Ogier, Nada Strancar, Michel Piccoli, Catherine Frot, Bernard Nissille. JOHN GABRIEL BORKMAN de H. Ibsen, mise en scène de Luc Bondy. Photo Ruth Walz.

La ronde de Boesmans et Bondy

En cet avant-print­emps 1993, l’événe­ment à Brux­elles fut la créa­tion au Théâtre de la Mon­naie de REIGEN (LA RONDE), un opéra de Philippe Boes­mans d’après un livret et…

Par Marc Rombaut
Dale Duesing. REIGEN, opéra de Philippe Boesmans, livret et mise en scène de Luc Bondy. Photo Ruth Walz.

Meyerhold (inédit)

L’atelier de l’acteur

(1921)

AUCUN arti­san, aucun homme de méti­er ne peut faire pro­gress­er sa maîtrise tech­nique s’il n’a pas d’ate­lier. Le tailleur, le menuisi­er, le pyrotech­ni­cien ont tous leurs out­ils pro­pres.…

Par Vsevolod Meyerhold
I. Ilenski, A. Temerine, V. Zaïtchekov. LE COCU MANIFIQUE de Crommelynck, mise en scène de V. Meyerhold, 1922.
Offrez-vous une plongée inédite au
coeur des arts de la scène.

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