La Comédie de Saint-Etienne

La Comédie de Saint-Etienne

Centre Dramatique National [ou Du théâtre service public ; genre moral ]

Le 27 Jan 1997
Le foyer de la Comédie de Saint-Étienne (saison 92/93). Photo Isabelle Fournier.
Le foyer de la Comédie de Saint-Étienne (saison 92/93). Photo Isabelle Fournier.

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Le foyer de la Comédie de Saint-Étienne (saison 92/93). Photo Isabelle Fournier.
Le foyer de la Comédie de Saint-Étienne (saison 92/93). Photo Isabelle Fournier.
Article publié pour le numéro
Henry Bauchau-Couverture du Numéro 56 d'Alternatives ThéâtralesHenry Bauchau-Couverture du Numéro 56 d'Alternatives Théâtrales
56
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D’après la struc­ture nar­ra­tive de LE BANQUET de Pla­ton.

Cen­tre Dra­ma­tique Nation­al sous la Direc­tion de Daniel Benoin.

— Tu veux me jeter un sort, Socrate, dit Agath­on ; tu veux que je me trou­ble à la pen­sée que l’assemblée est dans une grande attente des belles choses que j’ai à dire.

— J’au­rais bien peu de mémoire, Agath­on, répli­qua Socrate, si, après t’avoir vu mon­ter si brave­ment et si hardi­ment sur l’estrade avec les acteurs et regarder en face sans la moin­dre émo­tion une si imposante assem­blée, au moment de faire représen­ter ta pièce, Je pen­sais main­tenant que tu vas te laiss­er trou­bler par le petit audi­toire que nous sommes.

— Eh quoi ! Socrate, dit Agath­on, tu ne me crois pas pour­tant si entêté de théâtre que j’aille jusqu’à ignor­er que pour un homme sen­sé un petit nom­bre d’hommes sages est plus à crain­dre qu’une mul­ti­tude d’ignorants.

— J’au­rais grand tort, Agath­on, dit Socrate, de te croire si peu de goût ; je sais bien, au con­traire, que, si tu te trou­vais avec un nom­bre restreint de gens qui te paraî­traient sages, tu aurais plus d’égard à leur juge­ment qu’à celui de la foule. Mais peut-être ne sommes-nous pas de ces sages ; car enfin nous étions, nous aus­si, au théâtre et fai­sions par­tie de la foule. »1

INTERLOCUTEURS :

D’abord :
Apol­lodore, l’a­mi d’Apollodore
(Alter­na­tives théâ­trales);

Ensuite :
Arlette Allain, Bruno Andrieux, Daniel Benoin, Pol Chari­eras, Serge Gaubert, Zizou Grangy, Jean-Pierre Laporte, Jean-Pierre Lau­rent, Ouria Khouli, Lucien Mar­chal, Chris­tiane Raïa… (La Comédie)

APOLODORE2

I. — Je crois que je suis prêt à vous faire le réc­it auquel vous vous atten­dez et que votre atten­tion mérite. Il n’y a pas si longtemps, comme je ren­trais du pays d’où je viens pour rejoin­dre, à quelque mille kilo­mètres, la ville du pays où j’habite, un homme de ma con­nais­sante, qui venait der­rière moi, m’aperçut3 et m’in­ter­pel­la, assez sat­is­fait de voir que le hasard avait anticipé sa volon­té de me ren­con­tr­er au plus tôt : « Hé ! Apol­lodore, s’écria-t-il, attends-moi donc ! ». Ses jambes étaient extra­or­di­naire­ment cour­tes et se don­naient beau­coup de peine à combler la dis­tance qui nous séparait. J’eus pitié, je m’ar­rê­tai et l’attendis. Essouf­flé et large­ment souri­ant, il s’approcha de moi avec l’ex­ci­ta­tion fébrile de ceux qui sont sur le point d’émet­tre un désir et qui ont le sen­ti­ment intu­itif que ce désir va être pleine­ment comblé. Par esprit de con­tra­dic­tion, j’eus presque envie de le décevoir avant même qu’il ne fasse sa demande pres­sante mais je me rav­i­sai et l’écoutai : « Apol­lodore, me dit-il, je te cher­chais juste­ment pour te ques­tion­ner sur les dif­férents entre­tiens que l’on t’a accordés à la Comédie de Saint-Éti­enne et te deman­der, peut-être déjà ou peut-êtr un peu, d’écrire quelques lignes sur le Cen­tre Dra­ma­tique ou si tu préfères, de me racon­ter et de me décrire en quelques mots ce que tu as pu voir et enten­dre, car je suis très curieux de con­naître les dis­cours que l’on a tenus sur le théâtre pub­lic. Quelqu’un m’en a déjà par­lé, qui les tenait de je ne sais qui, fils d’un cer­tain Philippe ; mais lui n’a rien pu dire de pré­cis. Rap­porte-les moi donc : c’est à toi qu’il appar­tient avant tous de rap­porter les dis­cours ! — On voit bien, répondis-je, que ton homme ne t’a rien racon­té de pré­cis, si tu pens­es que je vais te faire le compte ren­du « énumératif » des argu­ments que l’on m’a avancés et des pro­pos que l’on m’a tenus, tu te trompes. Tu te trompes, essen­tielle­ment pour les deux raisons que je vais te don­ner, toutes les deux, même s’il me sem­ble que la pre­mière à elle seule est un pré­texte assez sim­ple et assez fort pour faire tourn­er court notre con­ver­sa­tion : je suis debout et immo­bile dans une raideur physique et intel­lectuelle d’au­tant plus sévère que tu t’agites autour de moi avec une frénésie aus­si inutile que puérile ; la deux­ième rai­son, moins per­son­nelle, c’est que là-bas, je n’ai enten­du de ce que l’on m’a dit que ce que j’ai pu voir ; et j’ai vu beau­coup de choses mais pas de dis­cours. J’ai vu l’activité de ceux qui tra­vail­lent dans un théâtre et qui assu­ment de façon autonome ou con­juguée les dif­férentes tâch­es que se doit d’avoir une telle entre­prise. Si de cette activ­ité tu veux que je t’en fasse le réc­it, il suf­fit de me le deman­der. Et si par dis­cours, tu entends réflex­ions, sois patient et tu ver­ras ta requête hon­orée.
— Eh bien ! reprit-il, racon­te vite. La route qui mène à la ville est faite à souhait pour par­ler et pour écouter tout en chem­i­nant. »

Dès lors nous nous entretîn­mes de ces choses tout le long de la route ; c’est ce qui fait, comme je le dis­ais en com­mençant, que je ne suis bas mal pré­paré. Si donc vous voulez que je vous les rap­porte à vous aus­si, il faut que je m’exé­cute.

Eh bien donc ! les voici à peu près ; mais il vaut mieux essay­er de repren­dre les choses au com­mence­ment, dans l’or­dre où je les ai vues et enten­dues. Vous allez peut-être m’in­ter­rompre et me dire que cette procé­dure méthodique relève d’un esprit sim­ple ou mani­aque ou pourquoi pas pire, les deux, et que cette céré­monie d’in­tro­duc­tion ne présage rien d’extravagant ni rien d’une fan­taisie orig­i­nale qui vous emmèn­erait sans effort jusqu’au terme de cette pseu­do-con­ver­sa­tion, en vous tit­il­lant par­fois la fibre polémique. Mais je n’ai pas la verve assez débridée pour vous don­ner une autre excuse que celle que j’u­tilise tou­jours dans ce cas-là et qui con­siste à répéter qu il s’ag­it d’une tech­nique de mémori­sa­tion à laque­lle je suis encore assu­jet­ti : si je n’ai pas le début de la chan­son, je ne retrou­ve pas l’air, si je n’ai plus l’air, je n’ai pas le refrain, et si je n’ai pas le refrain, je perds le fil de la fin.

L’ AMI D APOLLODORE

Ce n’est pas la peine de dis­cuter là-dessus main­tenant, Apol­lodore ; fais ce qu’on te demande, rap­porte-nous les choses en ques­tion.

APOLLODORE

Eh bien les voici à peu près. et dans l’ordre ! Dans l’or­dre de celui qui me les a racon­tées et qui dirige la mai­son dont on par­le. D’ailleurs depuis que je me suis attaché au sujet et que je me fais chaque jour un souci et un plaisir d’y réfléchir, je peux avec une rel­a­tive pré­ci­sion vous ren­dre l’histoire telle que je l’ai enten­due, il n’y a pas encore très longtemps.

II. — « Avant que je n’ar­rive à la Comédie de Sain­tÉ­ti­enne, j’é­tais un jeune met­teur en scène qui avait une com­pag­nie. La province, c’é­tait d’abord pour moi, la ville où je suis né et ensuite les villes dans lesquelles ma com­pag­nie tour­nait. Le théâtre, c’é­tait Paris. Un jour, le Min­istère est venu me dire que ce serait bien que je prenne la direc­tion d’un Cen­tre Dra­ma­tique. Pourquoi ? Parce que je venais de faire deux pièces en l’espace de 4/5 mois, deux pièces dif­férentes qui avaient fait toutes les deux la pre­mière page du Monde.
— Le Min­istère n’a jamais changé sa tac­tique depuis trente ans : dès qu’il voit un jeune met­teur en scène (j’avais 25 ans) qui a l’air de sor­tir il le pique avant qu’il ne soit trop tard — Je suis donc allé au Min­istère où l’on m’a répété : Ce serait bien que vous pre­niez la direc­tion d’un Cen­tre Dra­ma­tique ; je leur ai dit : c’est quoi ?, ils m’ont répon­du : c’est bien ; ils m’ont pro­posé Toulouse, Nice et Saint-Éti­enne et j’ai pris Saint-Éti­enne en pen­sant que là-bas, il n’y aurait rien d’autre à faire que tra­vailler et que finale­ment ça tombait bien, parce que c’é­tait exacte­ment ce que je voulais. Je vous le dis un peu comme ça », me dit-il, croy­ant peut-être que j’é­tais sur­pris par la forme lap­idaire de ses pro­pos, « mais c’est comme ça que ça s’est passé. J’avais enten­du par­ler de la Comédie de Saint-Éti­enne, j’avais vague­ment idée de ce qu’é­tait un Cen­tre Dra­ma­tique mais à vrai dire pas plus que ça. Moi, tout ce que je savais, c’est que je fai­sais à ce moment-là des spec­ta­cles qui étaient appré­ciés par la cri­tique la plus pointue. »

L’AMI D’APOLLODORE

Il a donc été nom­mé à la Direc­tion d’un Cen­tre Dra­ma­tique Nation­al, sans vrai­ment con­naître le fonc­tion­nement de ce genre d’en­tre­prise ?

APOLLODORE

C’est ce qu’il m’a dit, en effet, et je le crois et tu le croiras aus­si quand j’au­rai fini de te racon­ter ce qu’il m’a dit. Je vais te don­ner le pre­mier et le meilleur exem­ple pour illus­tr­er l’in­quié­tude de ta ques­tion et y répon­dre, au moins par­tielle­ment. Avant de venir rem­plac­er, à la Comédie de Saint-Éti­enne, Pierre Vial et Jean Dasté, il avait tra­vail­lé sur un spec­ta­cle qui avait été com­mandé par le Fes­ti­val d’Av­i­gnon. Il a fait ce spec­ta­cle au nom de sa com­pag­nie mais l’a pour­suivi en tant que Directeur du Cen­tre Dra­ma­tique puisqu’il avait été désigné entretemps. Le spec­ta­cle a donc été joué au Cloître des Carmes, à Avi­gnon, où il a fait un tabac, puis à Paris où il a eu aus­si un énorme suc­cès et dans la logique d’une tournée, il est arrivé à Saint-Éti­enne. Et à Saint-Éti­enne : « c’é­tait une cat­a­stro­phe ! Les spec­ta­teurs sor­taient — par vagues — et moi, j étais là — je ne com­pre­nais rien — je me dis­ais : « Mais c’est quoi ? C’est quoi ça ?Ça veut dire quoi ? ». Et eux étaient en face — et ils ne com­pre­naient pas non plus — et si quelques-uns ont applau­di, la plu­part se sont dit : « Mais c’est quoi ? C’est quoi ça ?Ça veut dire quoi ? ». Après le spec­ta­cle, ils ont fait un débat. Et alors que le spec­ta­cle durait une heure et demie, le débat les a mobil­isés pen­dant plus de deux heures. Le met­teur en scène nou­velle­ment directeur a été con­duit à s’ex­pli­quer et à faire com­pren­dre ce qu’il voulait faire et tenir : « Un pro­pos totale­ment éthique et esthé­tique ». Le pub­lic, puisqu’il s’ag­it de lui, était prêt à écouter, il était prêt à recevoir et à enten­dre, à con­di­tion qu’il com­prenne ou qu’il pressente l’en­jeu et les des­seins de l’objet théâ­tral qui se jouait devant lui — pour lui. Daniel Benoin, puisqu’il s’ag­it de lui, a réa­gi :« J’ai été pris, presqu à rebrousse-poils et je me suis dit : « Atten­dez ! Vous allez voir. » et ce « allez voir » est devenu « je vais vous voir et je suis allé à la ren­con­tre des gens pour dis­cuter avec eux et cet exer­ci­ce de com­mu­ni­ca­tion que l’on appelle « ani­ma­tion » m’a occupé pen­dant trois mois (j’en ai fait 140). J’es­sayais de leur par­ler de ma sen­si­bil­ité et à l’époque, c’é­tait en quelques mots, un théâtre de signes, un théâtre de l’é­mo­tion pure en oppo­si­tion à un théâtre rationnel. J’avais l’habi­tude de dire que dans un spec­ta­cle, il y a 3 000 signes, qu’un spec­ta­teur moyen en perçoit 300 mais qu’au­cun spec­ta­teur ne capte les mêmes signes et que chaque spec­ta­teur fait son pro­pre chemin cri­tique dans ce qu’il voit. C’é­tait un dis­cours qui n’avait rien à voir avec le post-brechtisme. Je voulais faire mon théâtre mais je voulais que mon théâtre soit accep­té. Pro­gres­sive­ment, j’ai vu mon pub­lic dimin­uer : quand je suis arrivé, il y avait 5 000 abon­nés, deux ans plus tard, il y en avait 3 000, aujour­d’hui, il y en a 13000.

Je me suis bat­tu. Mais j’ai trou­vé ce que je ne trou­vais pas à Paris, qui est, finale­ment la rai­son pour laque­lle je suis venu à La Comédie : un pub­lic. Mais pas n’im­porte quel pub­lic, pas un pub­lic de cir­con­stances avec lequel on n’en­tre­tient aucune sorte de lien réel, de fidél­ité pro­fonde. Je ne savais pas ce qui m’at­tendait mais j’ai très vite com­pris qu’il fal­lait que je me mette au tra­vail ! »

APOLLODORE

Dans ce début d’his­toire que je t’ai relatée soit directe­ment, soit indi­recte­ment selon mon gré et que d’autres ont enten­due puisque c’é­tait prévu, je peux déjà point­er, si cela t’in­téresse, les deux caus­es essen­tielles pour lesquelles, il est impor­tant, à la Comédie, que les gens tra­vail­lent : la médi­ati­sa­tion du théâtre (la rela­tion au pub­lic) et le réper­toire (les choix esthé­tiques et poli­tiques). Et voir ain­si, si cela t’in­téresse tou­jours puisque tu ne m’a tou­jours pas répon­du, le dou­ble aspect de l’art et de la pra­tique sociale.

L’AMI D APOLLODORE

Si, Apol­lodore, je ne t’ai pas répon­du, ne me juge pas dans la hâte et n’apprécie pas mon silence comme un manque d’in­térêt ou d’é­d­u­ca­tion. À te fréquenter aus­si régulière­ment que cela est pos­si­ble, j’ai appris à ne jamais t’in­ter­rompre parce que j’ai com­pris au terme de plusieurs expéri­ences que c’é­tait une ten­ta­tive inutile. Ton endurance ver­bale t’en­traîne tou­jours au-delà de ce qu’on croit être un point final et les répons­es que tu sus­cites à tra­vers tes ques­tions ne sont là que pour aigu­il­lon­ner ta course qui ne souf­fre aucun obsta­cle et je crois même pou­voir dire, surtout si ces obsta­cles sont posés par moi. Je prof­ite donc de la pause que tu t’es accordée pour te pos­er, à mon tour une ques­tion : quel est le titre du pre­mier spec­ta­cle de Daniel Benoin présen­té à la Comédie de Saint-Éti­enne et qui a provo­qué un si long débat ?

APOLLODORE
Woyzeck !
L’AMI D’APOLLODORE
Mer­ci !
APOLLODORE

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Écrit par Corinne Rigaud
Corinne Rigaud est née à Orange, un trois avril. Elle a déjà dit qu’elle aimait les jupes de...Plus d'info
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Henry Bauchau-Couverture du Numéro 56 d'Alternatives Théâtrales
#56
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Henry Bauchau

28 Jan 1997 — L'HISTOIRE de ce demi-siècle du Centre Dramatique de Saint-Étienne serait un extraordinaire champ d'observation pour qui voudrait étudier l'évolution du…

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