Notes de travail sur « Qui se déchire » (travail en cours)

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Notes de travail sur « Qui se déchire » (travail en cours)

Le 21 Juil 1999

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AXIOME, UN : que le théâtre lui-même soit tou­jours présent dans ce qu’on avance. Que chaque phrase dite ait sens dans le miroir du théâtre se dis­ant lui-même. Felli­ni : « Il suf­fi­rait de se poster à un coin de rue et regarder ». Lui rêve de ça, d’une pièce qui le met­trait en posi­tion d’as­sis­ter au spec­ta­cle du monde et de le refaire.

Axiome, deux : le dehors est con­tenu dans la phrase, mais sug­géré par l’é­cart de la phrase avec le dehors qu’elle nomme, quand le roman le con­tient pour s’y appuy­er. Ici le dehors est l’ou­ver­ture noire du plateau sur rien, mais un rien qui réfère cout, le rien évidem­ment peu­plé.

Cer­vancès :Le Retable des mer­veilles. Les spec­ta­teurs sont con­vo­qués sur le plateau, et sont eux-mêmes la pièce. Ce qui est dit a capac­ité de vrai sur­gisse­ment depuis l’écran où ce qui est n’ex­iste que par la parole, Repren­dre ledis­posi­tif imag­i­naire.

La notion d’épuisement:imposer à l’ac­teur un chemin con­tinu d’épuise­ment qui sera son repère aus­si bien physique que men­tal, assur­era la pro­gres­sion con­stante de la pièce. Marcher vers l’épuise­ment, l’or­gan­is­er. La fin est en boucle : main­tenant, tout est prêt pour com­mencer, com­mencer pour de vrai, et ce serait exacte­ment ce qu’on vient de voir, une heure trente durant.

Axiome, trois : le nom­bre total des paramètres en ter­mes de nar­ra­teurs, repères de temps, con­struc­tion de réc­it, rap­port à l’il­lu­sion de réel, serait le même que dans la prose nar­ra­tive. Mais où la prose les con­voque tour à tour par com­bi­naisons de deux ou trois, pour les par­courir sur la total­ité de sur­face du livre, la phrase de théâtre les con­voque tous ensem­ble à chaque instant, on marche sur un fil.

Obsta­cle : pré­par­er, et ne rien déper­dre dans les notes de pré­pa­ra­tion qui serait du texte lui-même, aug­menter la hau­teur depuis laque­lle on regarde le vide. L’écri­t­ure de théâtre sera dans ce vide, on écrit en temps réel, un temps de pre­mier jet qui est presque le temps réel de jeu. Et puis rester des semaines s’il le faut, aus­si longtemps qu’eux, les acteurs, répèteront ensuite, sur les répliques écrites.

Le secret de Koltès:un jour une réplique, et atten­dre lejour suiv­ant pour laré­plique qui suit. Que chaque phrase porte sur elle la total­ité de l’af­fect dont on a pu soi-même entre-temps se charg­er, tout ce qu’on voudrait dire er qu’on ne dira pas, parce qu’on s’en tien­dra à cette seule réplique.

Axiome, qua­tre : découle du précé­dent, que chaque réplique vaur comme total­ité, et non pas comme lien thérorique à ce à quoi elle répond, ou ce vers quoi elle ouvre. Et com­bi­en ici chutent.

L’ax­iome Échenoz : « Le rire ne vient pas à pre­mière écri­t­ure. » Il recopie trois fois, qua­tre fois le texte inté­gral du roman en cours. Ce qui devient le rire, ou au moins le sourire, c’est la dis­tance qu’on prend peu à peu de la phrase ini­tiale, à l’in­térieur d’elle.

Répéti­tion : affich­er d’emblée qu’il n’y a pas de sit­u­a­tion qui serait s’en­velop­per fausse­ment de réel. Il n’y a de sit­u­a­tion que celle-ci : être devant le trou et jouer. Qu’il n’y a pas de grand théâtre qui échappe à cette bal­ance. Toute con­vo­ca­tion de sit­u­a­tion jugée à cette aulne. Et pour­tant, rien qui puisse être dit au théâtre qui ne soit pas d’abord ou aus­si dans une assig­na­tion de sit­u­a­tion. Ceci, main­tenant, qui ne fut jamais, qui ne se repro­duira pas. Qui ne dit pas, dans son instant, ce qui va lui suc­céder, hors ce que la parole même qu’on tient en pro­duit.

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François Bon
François Bon écrit des récits, des romans, des essais et des pièces de théâtre. Il...Plus d'info
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