« Le lieu où se joue un rituel spirituel »
Entretien

« Le lieu où se joue un rituel spirituel »

Margarita Mladenova et Ivan Dobchev (Bulgarie)

Le 23 Juin 2000

A

rticle réservé aux abonné·es
Article publié pour le numéro
L'Est désorienté-Couverture du Numéro 64 d'Alternatives ThéâtralesL'Est désorienté-Couverture du Numéro 64 d'Alternatives Théâtrales
64
Article fraîchement numérisée
Cet article rejoint tout juste nos archives. Notre équipe le relit actuellement pour vous offrir la même qualité que nos éditions papier. Pour soutenir ce travail minutieux, offrez-nous un café ☕

ALTERNATIVES THÉÂTRALES : Quels ont été à vos yeux les prin­ci­paux change­ments dans le paysage théâ­tral bul­gare de ces dix dernières années ? Sont-ils per­cep­ti­bles dans l’histoire du Théâtre Sfu­ma­to ? 

Mar­gari­ta Mlade­n­o­va et Ivan Dobchev : La con­jonc­ture idéologique s’est vue rem­placée par une con­jec­ture économique. Les élans créa­teurs libérés doivent désor­mais se déploy­er dans un monde ori­en­té par la nou­velle « philoso­phie du suc­cès » où aucun pro­jet de sou­tien cul­turel n’est en cours d’élab­o­ra­tion. Ce qui prime, n’est plus la qual­ité des spec­ta­cles, mais leur nom­bre et leur rentabil­ité.
Nous avons créé le Théâtre­Lab­o­ra­toire Sfu­ma­to en 1989 pour pro­pos­er une alter­na­tive au théâtre con­ven­tion­nel. Depuis dix ans main­tenant, nous tra­vail­lons pour résis­ter à la con­cep­tion du théâtre-marchan­dise. Parce que nous sommes et voulons rester les seuls créa­teurs de nos idées, notre théâtre doit chaque jour lut­ter pour ne pas se détourn­er de ses recherch­es au prof­it d’un instinct de survie élé­men­taire. Le tra­vail du Lab­o­ra­toire s’est trou­vé en plus grande sécu­rité depuis qu’il a changé de statut pour devenir en 1995 un théâtre d’É­tat. Nous avons égale­ment mod­i­fié notre mode de fonc­tion­nement : les mem­bres de la com­pag­nie n’ont plus un con­trat per­ma­nent mais un con­trat à durée déter­minée. 

Alter­na­tives théâ­trales : Com­ment se sont noués vos rap­ports avec les pro­gram­ma­teurs occi­den­taux ? Tra­vailler en rap­port avec des gens de théâtre de l’Ouest a‑t-il mod­i­fié vos façons de procéder ? 

Mar­gari­ta Mlade­n­o­va et Ivan Dobch­er : Si nous avons pu tiss­er un réseau inter­na­tion­al, c’est grâce à l’in­térêt et au sou­tien que nous avons reçus de l’Ouest, auprès de cer­taines insti­tu­tions mais aus­si auprès de fes­ti­vals, de pro­gram­ma­teurs, de cri­tiques et d’artistes. En 1991, des Français sont venus à Sofa et ont invité deux de nos spec­ta­cles TÉMOIGNAGES DE LA LUMIÈRE AU TEMPS DE LA PESTE et P.S. à par­ticiper au Fes­ti­val d’Au­tomne à Paris. Cette invi­ta­tion s’est faite notam­ment grâce au sou­tien chaleureux que lé cri­tique Jean-Pierre Thibau­dat nous a immé­di­ate­ment apporté.
En 1995, Bernard Faivre d’Arcier, Nele Hertling et Charles Tord­j­man entre autres, se sont ren­dus en Bul­gar­ie pour assis­ter à une représen­ta­tion d’ON­CLE VANIA, mis en scène par Ivan Dobchev et aux TROIS SŒURS mis en scène par Mar­gari­ta Mlade­n­o­va. À la suite de leur venue, nous avons été invités au fes­ti­val « Pas­sages » de Nan­cy. Nous avons égale­ment effec­tué une série de sept ate­liers sur Tchékhov et Pouchkine qui ont abouti à deux spec­ta­cles : LA CERISAIE qui a été créé au Fes­ti­val d’Av­i­gnon en 1996, puis représen­té 90 fois dans trente théâtres en France, et LE PETIT POUCHKINE créé à Mâcon en 1997 ; puis encore un stage au Con­ser­va­toire Nationale d’Art Dra­ma­tique de Paris qui eut pour résul­tat le spec­ta­cle NOCES DE SANG d’après Lor­ca ; et enfin un ate­lier à Madrid sur Tchékhov, suite à l’in­vi­ta­tion du Prési­dent de l’Institut du théâtre méditer­ranéen, Jose Montleon.
De même, nous avons tourné dans de nom­breux pays nos deux spec­ta­cles : L’HERBE FOLLE d’après Jor­dan Raditchkov et APOKRYPHE. Nous avons en effet par­ticipé à la Bien­nale de Bonn, aux semaines théâ­trales de Vienne, à la Con­ven­tion théâ­trale européenne à Lux­em­bourg — cap­i­tale européenne de la cul­ture, à Torun en Pologne, à Sibiu en Roumanie, à Bitol­ja et Skop­je en Macé­doine, à The­ater der Welt à Berlin, au Fes­ti­val d’été de Ham­bourg, etc.
Quant au pro­jet que nous présen­tons cette année 2000 à Avi­gnon, il a été élaboré dans le cadre de THEOREM et réal­isé en copro­duc­tion avec Le Fes­ti­val d’Av­i­gnon, le Hebbel-The­ater à Berlin et le Fes­ti­val d’été de Ham­bourg. 

Alter­na­tives théâ­trales : Quels ont été les apports posi­tifs, Les apports négat­ifs de cette mise en con­tact ? 

A

rticle réservé aux abonné·es
Envie de poursuivre la lecture?

Les articles d’Alternatives Théâtrales en intégralité à partir de 5 € par mois. Abonnez-vous pour soutenir notre exigence et notre engagement.

S'abonner
Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous pour accéder aux articles en intégralité.
Se connecter
Accès découverte 1€ - Accès à tout le site pendant 24 heures
Essayez 24h
Entretien
Partager
Partagez vos réflexions...
Précédent
Suivant
Article publié
dans le numéro
L'Est désorienté-Couverture du Numéro 64 d'Alternatives Théâtrales
#64
mai 2025

L’Est désorienté

Précédent
22 Juin 2000 — QUAND LE RIDEAU DE FER s'est levé, il y a maintenant dix ans, le théâtre d'Europe de l'Est s’est retrouvé…

QUAND LE RIDEAU DE FER s’est levé, il y a main­tenant dix ans, le théâtre d’Eu­rope de l’Est s’est retrou­vé dans la posi­tion d’une actrice vieil­lis­sante qui décou­vre soudaine­ment qu’elle ne peut plus jouer les…

Par Kalina Stefanova
La rédaction vous propose

Bonjour

Vous n'avez pas de compte?
Découvrez nos
formules d'abonnements

Mot de passe oublié ?
Mon panier
0
Ajouter un code promo
Sous-total