CHRIS TORCH est d’origine italoaméricaine. Il a émigré en Suède dans les années 1970 et anime depuis presque dix ans un organisme d’échange culturel, Intercult. Il fit sa première expérience théâtrale avec le Living Theatre aux États-Unis et en tournée, en Europe, avant de fonder en Suède un collectif de théâtre, le Jordcirkus (le cirque de terre) qui jouait ses spectacles dans la rue ou dans les banlieues dites « difficiles ». Au sein d’Intercult, Chris Torch prépare pour la scène suédoise des projets pluriéthniques en association avec différents théâtres. Il invite également des spectacles étrangers dans le but de faire rencontrer au public suédois des cultures moins familières.
Margareta Sörenson : Comment fonctionne Intercult ? Quels sont vos objectifs ?
Chris Torch : Le budget de fonctionnement d’Intercult est à peu près équivalent à celui d’un théâtre régional suédois, hormis le fait que notre équipe ne compte que sept personnes. Nous sommes donc grands et petits, riches surtout de savoir-faire dans la recherche de fonds budgétaires et de partenaires financiers. Et je dois dire qu’il m’a été plus facile de trouver des partenaires hors de Suède où les structures sont souvent plus flexibles qu’en France notamment. Outre montrer au public suédois des spectacles dont le langage théâtral défie les frontières, mon objectif est de permettre aux artistes d’horizons éloignés de se rencontrer, et d’échanger des expériences et des connaissances. Si ces rencontres n’avaient pas lieu, les spectacles invités seraient vite oubliés. La proportion d’artistes dans une population est faible, mais leur influence dans le milieu artistique et sur Les questions esthétiques n’en est pas moins considérable.
M. S.: Intercult a établi un échange culturel solide avec les pays d’Europe centrale et orientale ; il a déjà accueilli des spectacles venus des Balkans, de Sarajevo, et des pays baltes. Avez-vous pu constater une originalité spécifique du théâtre de ces pays ?

