UN SPECTRE hante Berlin et sa vie culturelle : le spectre de la raison économique. Le maire parle de fermer trois théâtres. Nous avons rencontré trois directeurs.
Thomas Langhoff au Deutsches Theater tient à son rôle de passeur entre tradition bourgeoise (défense d’un répertoire classique) et théâtre expérimental. Il insiste sur la nécessité d’un retour au texte, mais reconnaît, que s’il y a eu une redécouverte du corps, elle s’est faite au prix de la langue, surtout à l’Ouest. Côté public, il a fait son deuil de l’Est qui a déserté les théâtres.
Hermann Beil, dramaturge en chef au Berliner Ensemble, Theater am Schiffbauer Dammi, est l’homme du milieu. Le Berliner est à Berlin-Mitte, c’est-à-dire au centre comme l’était le Burgtheater à Vienne. De fait topographique, selon lui, il n’y a pas de contradiction entre l’Est et l’Ouest. En ce qui concerne les textes, la langue, ils, elle, seront allemands (Shakespeare inclus). Le théâtre a un devoir de résistance avec de nouveaux textes. Mais Bernhard qui est monté pour l’ouverture, a‑t-il prise sur Les questions qui se posent aujourd’hui à l’Allemagne ?
Pour Nele Hertling, directeur du Hebbel-Theater, qui a ouvert la scène allemande à l’étranger, en accueillant et co-produisant de nombreux spectacles internationaux, la redécouverte du corps a modifié le paysage artistique. Mais il y a à présent une double nécessité : maintenir une ouverture au monde et trouver de nouveaux textes, une nouvelle expression, de nouvelles formes.
ALTERNATIVES THÉÂTRALES: Quels ont été vos premiers contacts avec le théâtre de l'Est de l'Europe Bernard Faivre d'Arcier: Le Festival…

