LES AMBASSADEURS DE L’OMBRE Paroles captées
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LES AMBASSADEURS DE L’OMBRE Paroles captées

Le 12 Jan 2001
Gwenael Dupuis dans LES AMBASSADEURS DE L'OMBRE, mise en scène Lorent Wanson. Photo Alice Piemme.
Gwenael Dupuis dans LES AMBASSADEURS DE L'OMBRE, mise en scène Lorent Wanson. Photo Alice Piemme.

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Gwenael Dupuis dans LES AMBASSADEURS DE L'OMBRE, mise en scène Lorent Wanson. Photo Alice Piemme.
Gwenael Dupuis dans LES AMBASSADEURS DE L'OMBRE, mise en scène Lorent Wanson. Photo Alice Piemme.
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Jean Louvet-Couverture du Numéro 69 d'Alternatives ThéâtralesJean Louvet-Couverture du Numéro 69 d'Alternatives Théâtrales
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Durant les répéti­tions et représen­ta­tions des AMBASSADEURS DE L’OMBRE, la présence au Théâtre Nation­al de familles du quart monde, par­tic­i­pantes de cette expéri­ence sin­gulière, a boulever­sé le cours habituel des choses au sein de l’Institution. Nous en avons gardé ici quelques traces, des paroles cap­tées dans les couloirs et couliss­es du théâtre. 

Gra­ziel­la, loge d’ac­cueil,
entrée des artistes

QUAND LES COMÉDIENS sont arrivés, les pre­miers jours de répéti­tion, ils étaient très bruyants. Cer­tains mem­bres du per­son­nel ont été effrayés et ses sont demandés ce qui se pas­sait, qui étaient ces gens. C’é­tait une dis­tri­b­u­tion com­posée de fortes per­son­nal­ités et leur présence dérangeait. Au début, ils arrivaient n’im­porte quand, ils hurlaient dans les couloirs du théâtre, puis avec le temps, ils se sont struc­turés tout en man­i­fes­tant la même fougue, une énergie qu’on ne voit pas tou­jours chez les comé­di­ens chevron­nés. Le fait d’avoir un tra­vail, des horaires pré­cis, toute cette vie réglée du théâtre à assez vite déteint sur eux. En retour, ils nous ont insuf­flé une vie inhab­ituelle, la « vraie » vie, ce qui nous a aus­si fait beau­coup de bien. 

Mon­ter de beaux textes, c’est impor­tant : MÉDÉE d’Euripide avec Isabelle Hup­pert, mis en scène par Jacques Lasalle, c’est bien ; mais LES AMBASSADEURS DE L’OMBRE avec les familles sur scène, c’est tout aus­si for­mi­da­ble. Le théâtre doit s’ou­vrir. Même si ce n’est pas la voca­tion spé­ci­fique du Théâtre Nation­al, ce pro­jet rejoint une de ses mis­sions : se déplac­er vers les gens dans les coins les plus reculés des provinces, amen­er le théâtre à ceux qui n’ont pas la pos­si­bil­ité de venir à Brux­elles. Mais il doit donc aus­si accueil­lir ceux qui sont tout proches, qui vivent à deux pas, les gens de la rue pour qui il peut être un moyen de se retrou­ver et de recou­vr­er une cer­taine dig­nité. S’ils peu­vent trou­ver du tra­vail dans un grand mag­a­sin, pourquoi pas aus­si au Théâtre Nation­al, ou dans un autre théâtre ? 

Danielle De Boeck

De mon bureau au cinquième étage, je n’ai pas tout vu mais j’ai beau­coup enten­du. Ici c’é­tait l’é­tage des enfants. Quand on m’a annon­cé qu’on allait met­tre les enfants ici, pour moi ce n’é­tait pas un prob­lème : des fenêtres du couloir on voit les trains, les grues, c’é­tait mieux que de les enfer­mer dans la salle de réu­nion. Au début, ils ont cher­ché leurs repères et puis ils se sont habitués et pen­dant les générales, on prom­e­nait le bébé, la petite Angélique, dans un Gwe­nael Dupuis dans LES AMBASSADEURS DE L’OMBRE, mise en scène Lorent Wan­son. Pho­to Alice Piemme. panier au bout d’une corde. Ça cri­ait, ça cour­rait, ça se bagar­rait… De temps à autre j’avais droit à de grandes démon­stra­tions ami­cales et même affectueuses de la part des enfants. 

C’é­tait la pre­mière fois qu’on accueil­lait des acteurs non pro­fes­sion­nels et de sur­croît des famille, au Théâtre Nation­al. Cela fai­sait longtemps que je n’avais plus vu quelque chose qui vous touche et vous émeut à ce point. C’é­tait un choc, un grand souf­fle. Et puis il y avait la force des témoignages, comme cette mère qui racon­te qu’elle n’a pas d’ar­gent pour acheter un livre à son gosse : pourquoi acheter un livre si on en a déjà un à la mai­son 

Patri­cia Egg­er­ickx, cos­tu­mière

Tra­vailler avec des non-pro­fes­sion­nels induit des rap­ports humains très dif­férents, Il fal­lait avoir la même exi­gence pro­fes­sion­nelle que pour d’autres spec­ta­cles, vis­er la même qual­ité, mais la vie des répéti­tions et du spec­ta­cle étaient dif­férente. Pour la pre­mière fois, je n’ai pas tra­vail­lé que sur les cos­tumes : j’ai fait répéter les comé­di­ens, pen­dant les représen­ta­tions, j’é­tais dans les couliss­es, je veil­lais aux entrées et sor­ties. Il y avait beau­coup à gér­er autour du plateau, dans les couliss­es, tout un tra­vail auquel je ne par­ticipe habituelle­ment pas. 

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Par Yannic Mancel
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