quoi non mais quoi quoi tu dis toi quoi tu causes là que tu mets la langue à l’étrier que ça s’égare dans le mon labyrinthe que tu m’en fourres plein les oreilles et que ça cogne tam tam-tam sur les tympans quoi non mais quoi tu dis à qui tu dis et puis où où ça qu’ils vont tous ces mots là muets qui tam tam-tam tombent assourdissants dans les oreilles tant muets si forts qu’ils font mal qu’ils crèvent les membranes et font trous tout partout dans le corps puis descendent qui sait comme descendent dans les tripes dans le ventre descendent ousse qu’ils nouent de la loque — la loque oui la loque c’est du haillon des mots de la charpie de parole de la bavarde qui dole au-dedans de la loquace quoi — mais quoi tu dis quoi tu me dis dedans tombée là toi toi la petite marie honnête hostie de bois de papier de chiffon de je ne sais quoi ni de quelle chair simulacre non je ne sais pas ou encore hostie d’inerte quoi quoi non pas à l’oreille tu ne me parles pas à l’oreille tu viens tu viens de loin depuis loin plus loin tu te mets au balcon de ma tête tu passes par-dessus bord et tombée là-dedans dedans moi tombée par l’oreille dedans la paille tripaille du ventre de l’ours et là-dedans de moi tu mets le feu quoi mais quoi tu dis tu ne dis rien tu m’écoutes quoi et quoi dites
oui dites quoi quoi vous dites parce qu’une seule ne suffit pas une seule marie honnête ne suffit pas il y faut noms et nombres et peuples de pantins nuées d’objets cohortes de matériaux muets dites dites venez au bord du silence en moi tombez dedans venez j’attends
j’attends je suis Gulliver endormi ficelé sur la plage vous êtes Lilliputiens vaquant dans l’étonnement peuple en équilibre au bord de mes lèvres curieux qui fouillez mes oreilles parfois vous tombez là-dedans moi vous tombez et alors quoi non mais quoi quoi tu dis toi quoi vous dites vous quoi tu causes là et vous causez là dis dites rien dis dites nada pas grand-chose tu es vous êtes choses qui causez sans rien dire choses qui causez de la causerie silence de bois de papier de chiffon silence d’objets et de choses vous êtes silence adossé au silence voilà c’est ça du silence que vous dites du silence qui fait des trous dans mon silence de l’absence étrange absence de ça qui se met à me faire parler voilà c’est ça de la matière qui fait parler de la matière dans l’apesanteur de la scène

