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Le 28 Jan 2006
Francine Landrain et Jacques Delcuvellerie dans KONIEC (FIN), GENRE THÉÂTRE, mis en scène par le Groupov. Photo Lou Hérion.
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Les liaison singulières-Couverture du Numéro 88 d'Alternatives ThéâtralesLes liaison singulières-Couverture du Numéro 88 d'Alternatives Théâtrales
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Jacques Del­cu­vel­lerie : Ma ren­con­tre avec Francine Landrain date de la fin des années 1970, et elle est encore présente dans la dernière créa­tion du Groupov, Anathème, au Fes­ti­val d’Avignon en juil­let 2005. Elle sera de la reprise au Kun­sten Fes­ti­val des Arts en 2006. Cela fait donc près de trente ans que nous nous pra­tiquons l’un l’autre, avec des phas­es fusion­nelles, des déchire­ments, des malen­ten­dus, des ful­gu­rances, des absences. Ce qui me sem­ble, en par­tie, expli­quer une si longue et si rare expéri­ence, c’est qu’elle n’a jamais reposé d’abord sur le tal­ent ni sur la com­pé­tence. Cela, on peut l’échanger avec pas mal d’artistes. Non, les hauts et les bas de mon tra­vail avec Francine sont liés aux fluc­tu­a­tions d’une même insa­tiable frus­tra­tion, envers le monde et envers la scène. Le monde comme un endroit où l’on a envie de pos­er des bombes et en même temps, comme dis­ait Brecht, au sens pro­fond, d’« être ami­cal ». La scène comme le lieu d’une révéla­tion, d’un trou­ble, d’un dévoile­ment qui ébran­lerait jusqu’aux fonde­ments tous ceux qui y par­ticipent, acteurs et spec­ta­teurs. Et chaque fois que nous nous sommes, l’un ou l’autre, éloignés de cette ambi­tion, de cette avid­ité, que nous nous sommes apaisés ou lassés, nous n’avons plus trou­vé de rai­son à con­juguer nos tal­ents ou nos com­pé­tences. Notre longue col­lab­o­ra­tion, d’après moi, ne procède donc pas d’une « fidél­ité », mais du fait de nous recon­naître des blessures de même nature qui refusent de cica­tris­er.

Bernard Debroux : Con­crète­ment, com­ment et où a eu lieu votre pre­mière ren­con­tre ?

B. D. : Et pourquoi l’avoir choisie quand tu fondes le Groupov, en jan­vi­er 1980 je crois ?

J. D. : Nous nous con­nais­sions très peu, et peut-être très mal. Après, cela est apparu telle­ment évi­dent, mais à l’époque elle était une pos­si­bil­ité par­mi d’autres. Pourquoi ? Il faut se rap­pel­er que l’intention dont procède la fon­da­tion du Groupov était de s’aventurer hors du théâtre, et peut-être même hors de la représen­ta­tion. C’était un ate­lier de recherche pure dont nous espéri­ons qu’il y adviendrait lit­térale­ment de l’in-ouï. C’était cela ma propo­si­tion. Mon sen­ti­ment était à ce moment que tout, absol­u­ment tout et son con­traire, du Berlin­er Ensem­ble au Hap­pen­ing, avait déjà été ten­té au théâtre et, par­fois, mer­veilleuse­ment accom­pli. Qu’il ne fai­sait que ressass­er et déclin­er de plus en plus vaine­ment les décou­vertes inau­gu­rales de Mey­er­hold, Brecht ou Gro­tows­ki. Par con­séquent, le choix des gens pour explor­er un espace-temps dif­férent pre­nait moins en compte leurs capac­ités expres­sives — au demeu­rant remar­quables — qu’une cer­taine qual­ité d’être. Et Francine avait un éclat, une lumière par­ti­c­ulière. En out­re, elle man­i­fes­tait une propen­sion affir­mée à la rad­i­cal­ité, aux extrêmes. Elle aimait Ulrike Mein­hof et Edith Piaf, Pat­ti Smith et Louise Brooks, le Squat The­ater (Andy Warhol’s Last Love) et Gertrud Stein… Il y avait chez elle une même attrac­tion pour cer­taines formes sophis­tiquées d’art con­tem­po­rain et pour les bars à putes, le cran d’arrêt et — en général — tout ce en quoi on risque de se per­dre. Il y avait donc tout un fais­ceau de pré­somp­tions qui nous per­me­t­taient de croire qu’on avait affaire à des êtres (elle et quelques autres) en recherche avec une haute exi­gence et prêts à pay­er de leur per­son­ne, dégageant quelque chose qui impli­querait que ce serait dans le « faire », dans le fait d’agir, de « per­former » que cela se traduirait le mieux. Cette atti­rance réciproque, dans la pop­u­la­tion de l’école, ces affinités élec­tives, s’accompagnaient, comme sou­vent dans l’amour, d’une ten­dance à se com­porter comme une entité qui ne se laisse pas facile­ment tra­vers­er par d’autres. Alors que nous étions tout à fait con­tre tout ce qui pou­vait avoir un aspect baba cool, com­mu­nau­taire (nous sommes à la fin des années 70), nous nous inven­tons des mots de passe, un sabir, des codes de com­porte­ment, toutes sortes de signes de recon­nais­sances à la fois puérils et intens­es.

B. D. : Cette com­plic­ité se crée dans le début du Groupov ou déjà dans les travaux d’école précé­dents ?

J. D. : À l’intérieur et autour du Con­ser­va­toire de Liège, où elle rôdait avant même d’y entr­er comme étu­di­ante, et où j’étais le chargé de cours du pro­fesseur prin­ci­pal, René Hain­aux. Elle avait, à cette époque, une répu­ta­tion assez sul­fureuse qui exerçait évidem­ment autant de fas­ci­na­tion que de rejet. Elle for­mait, avec deux autres filles, tou­jours en noir, un trio que les autres surnom­maient « les sor­cières », on les dis­ait les­bi­ennes, elles parais­saient mys­térieuses, provo­cantes, hau­taines. Puis elle est entrée au Con­ser­va­toire, où elle a d’emblée man­i­festé des qual­ités excep­tion­nelles. Je trou­ve très sig­ni­fi­catif que notre ren­con­tre, et par la suite le Groupov, se soient enrac­inés dans un lieu de for­ma­tion qui était en même temps un lieu de recherche, d’expérimentation d’une péd­a­gogie en inven­tion. Après leurs études, François Sikivie et Francine sont à leur tour devenus chargés de cours. Près de trente ans plus tard, l’échange entre l’aventure artis­tique du Groupov et la péd­a­gogie est très vivante. Le Groupov, dès ses débuts, en a retiré la con­vic­tion que pour chaque créa­tion nou­velle, une méthodolo­gie nou­velle s’impose égale­ment. Et Francine a active­ment con­tribué à l’invention de ce proces­sus.

J. D. : Cela a coex­isté. Le Groupov a com­mencé en même temps qu’ils finis­saient leurs études. Dans des travaux que j’ai con­duits sur Ham­let, Œdipe-Roi, sur les psy­choses en pré­pa­ra­tion à Marat-Sade, s’expérimentent déjà des proces­sus de tra­vail qui font appel à l’imaginaire, à l’inconscient, à l’invention pro­pre J. D. : de l’acteur et qui sont des pro­lé­gomènes aux recherch­es plus rad­i­cales du Groupov.
Et puis ces travaux s’insèrent dans une vie « col­lec­tive » presque inin­ter­rompue, la fréquen­ta­tion du Cirque d’Hiver à Liège — un haut lieu de la cul­ture « alter­na­tive » où nous pou­vions voir aus­si bien Lau­rie Ander­son que des per­for­mances d’Orlan —, des nuits inter­minables de dis­cus­sions, toute une espèce de vie par­al­lèle, où à la fois s’échangent des éner­gies et se com­mu­niquent des infor­ma­tions. Ils étaient plus branchés sur cer­tains groupes de rock récents que je ne con­nais­sais pas, et moi je pou­vais les met­tre en con­tact, par exem­ple, avec Georges Bataille ou des pans de cul­ture ou de poésie dont ils étaient moins fam­i­liers. Se passe aus­si ce proces­sus où l’on se reni­fle, où l’on se flaire, où l’on cherche à se con­firmer qu’on a bien eu rai­son de se choisir.
Je retiens des travaux à l’école avec Francine notre pre­mier essai sur Lulu de Wedekind, avec Anne-Marie Loop qui jouait Geschwitz, un mon­tage de scènes, très fortes, jusqu’au meurtre par Jack l’Éventreur. C’était elle qui l’avait pro­posé, fascinée par le per­son­nage de Lulu tout autant que par le des­tin de Louise Brooks après la gloire. Moi, j’avais con­duit la rela­tion aux acteurs déjà dans cette atti­tude qui con­siste à fix­er ensem­ble des direc­tions, des sources d’inspiration, des manières de tra­vailler sen­si­bles et d’élaborer sur Lulu une forme à par­tir d’improvisations. Cela a eu des pro­longe­ments. Francine, bien plus tard, en rési­dence à la Char­treuse, écrira une pièce qui s’appellera Lulu, Love, Life…

B. D. : …Et toi une let­tre adressée « À celle qui écrit Lulu Love Life (5 con­di­tions pour tra­vailler dans la vérité) »1

J. D. : Oui. Autour de ce mythe — féminin, mais qui est une inven­tion d’homme —, Francine dans sa pièce inven­tera une Loli­ta avide de savoir, mais dans l’époque la plus con­tem­po­raine, celle d’Hollywood mais surtout de l’émergence d’une hégé­monie de la télévi­sion et du busi­ness du spec­ta­cle. C’est dans la con­duite de ce type de réal­i­sa­tions dans l’école, Lulu, que se crée une sorte de com­mu­ni­ca­tion sub­lim­i­nale entre acteur et met­teur en scène. Cela donne aus­si des « preuves », des « garants » récipro­ques, car dans ces rôles-lim­ite on ne peut jouer sans pay­er dan­gereuse­ment de sa per­son­ne ; l’actrice véri­fie que le met­teur en scène « sait » com­ment ne pas la laiss­er se per­dre, mais aus­si qu’il respecte réelle­ment ce qu’elle tente. Il est sig­ni­fi­catif que bien des années plus tard, c’est aus­si à l’école sur Lulu, et à sa demande, que Jeanne Dan­doy réalis­era une per­for­mance d’actrice si trou­blante qu’elle allait nous engager pro­gres­sive­ment ensuite dans une col­lab­o­ra­tion pro­fes­sion­nelle, puis à sa par­tic­i­pa­tion désor­mais au Groupov. Et, comme Francine avant elle, Jeanne écrit et met aus­si en scène.

B. D. : Les débuts du Groupov avec Francine et les autres, com­ment cela se passe con­crète­ment ?

J. D. : J’ai une trentaine d’années, eux une ving­taine et je leur pro­pose cet accouche­ment impos­si­ble de l’in-ouï, la phrase de Joyce que je cite tou­jours : « Je veux ser­rer dans mes bras la beauté qui n’a pas encore paru au monde. » Com­ment peut-on se don­ner cette ambi­tion quand on a l’impression qu’on vit dans une époque où tout vous a précédé et qui ressasse voire qui rumine avec com­plai­sance (post­mod­ernisme…) ? C’était une péri­ode très noire : punk, no future, enfer­me­ment. On avait l’impression d’un monde blo­qué (d’où la fas­ci­na­tion de Francine pour la bande à Baad­er). Nous étions con­va­in­cus d’être à la veille de la troisième guerre mon­di­ale et, en même temps, de vivre un présent désar­tic­ulé, d’errer idéologique­ment et matérielle­ment dans un enchevêtrement de restes.
C’est dans ce sen­ti­ment que ces gens se sont enfer­més dans un petit local, un arrière-ciné­ma de ban­lieue de la région lié­geoise (Ans Palace) qui, à l’époque, était une annexe du con­ser­va­toire. C’est comme cela sur le plan de l’anecdote qu’est né le nom Groupov. Quand j’ai sig­nalé au pro­fesseur respon­s­able René Hain­aux que j’avais l’intention de tra­vailler avec un cer­tain nom­bre d’étudiants dans un groupe expéri­men­tal pur et qui ne se don­nait même pas pour ter­rain le théâtre spé­ciale­ment, il m’a dit : pourquoi le faire en dehors de l’école ? Est-ce que vous avez un local ? Du chauffage ? J’ai dit que dans le cadre de l’école, il y aura un con­trôle, des horaires etc. Il m’a répon­du : « Je m’engage à ce que vous puissiez tra­vailler sans que je n’y mette jamais le nez. Et nous allons inscrire à l’horaire chaque semaine le “groupe off”, le groupe off-con­ser­va­toire. » Comme cette appel­la­tion nous sem­blait déjà déval­uée : il y avait off Avi­gnon, off Broad­way, et qu’il y avait une fas­ci­na­tion pour tout ce qui était né à l’Est dans l’histoire du théâtre, c’est devenu le Groupov. Cela avait aus­si l’avantage de ne rien sig­ni­fi­er. Et comme tous les groupes qui se don­nent un code, on par­lait beau­coup en slav­isant nos accents…

B. D. : Quelle a été la pre­mière col­lab­o­ra­tion dans le cadre d’un spec­ta­cle ?

J. D. : Nous nous enfer­mons régulière­ment dans cet endroit, Ans Palace, et je pro­pose de com­mencer par une tech­nique que j’appelle « Écri­t­ure Automa­tique d’Acteurs » (EAA), avec toutes les dif­férences qu’on peut imag­in­er puisqu’il s’agit de quelqu’un qui agit, mais analogique à l’écriture automa­tique des sur­réal­istes. Puisque tout a été fait, com­ment peut-on accouch­er de l’inouï ? Au plus pro­fond de l’intime de quelqu’un, dans ce qu’il ne sait pas qu’il sait et qu’il faudrait faire advenir par sur­prise et par effrac­tion en soi-même, qu’est-ce qui se man­i­feste alors ?

Francine Landrain dans IL NE VOULAIT PAS DIRE QU'IL VOULAIT LE SAVOIR MALGRÉ TOUT, mis en scène par le Groupov. Photo Lou Hérion.
Francine Landrain dans IL NE VOULAIT PAS DIRE QU’IL VOULAIT LE SAVOIR MALGRÉ TOUT, mis en scène par le Groupov. Pho­to Lou Héri­on.

Donc, pen­dant des mois nous nous ren­con­trons, à des rythmes vari­ables et déjà avec une méthodolo­gie impos­si­ble dans une insti­tu­tion : les ren­con­tres duraient 48 heures ou 15 min­utes ; il y avait des séances de tra­vail annulées parce que quelqu’un était trop ivre ou tout sim­ple­ment ingérable. C’était une péri­ode mag­ique et très dure. Nous étions à la fois éblouis par ce qui arrivait sur le plateau, et en même temps on cri­ti­quait presque tout. Puisqu’il était ques­tion d’in-ouï, tout ce qui rap­pelait de près ou de loin quelque chose était rejeté même si on trou­vait une forme poé­tique ou risquée. Il y avait cette impres­sion d’aller tou­jours plus loin tout en éprou­vant le fait que ce n’était pas encore ça, que le but était infin­i­ment plus loin.
Comme nous n’avions pas l’expérience de ce genre de pra­tiques, il y avait du dan­ger réel. Par exem­ple, ce que j’appelle « l’énergie restante ». Quand beau­coup de choses très fortes ont été engagées et que, brusque­ment, on est viré de la salle de tra­vail par le gérant du café, que fait-on avec tout ce qu’on porte encore en soi com­plète­ment « à vif », à part se taper sur la gueule ou se saouler ou faire de noires bêtis­es ? On ne mesurait pas très bien la fragilité des uns et des autres. On ne mesurait pas très bien non plus les rap­ports entre nous. Il avait été décidé qu’il n’y avait pas de chef, que tout était col­lec­tif, mais il y avait quand même un père fon­da­teur et son regard un peu plus éval­u­a­teur. Donc, entre la sacral­i­sa­tion de celui qui a fondé l’expérience et en même temps la haine du père, il y avait des choses très dif­fi­ciles à gér­er, exces­sives. Il y avait aus­si quelque chose d’obsédant et de désta­bil­isant dans nos pro­pres vies à tra­vailler con­tin­uelle­ment sur des êtres

J. D. : « dés­ap­pris », des êtres qui ont per­du leurs références, un peu comme des gens qui ont vécu très longtemps dans un abri atom­ique et qui gar­dent des bribes de civil­i­sa­tion dans les com­porte­ments mais dans un état total de dérélic­tion. Para­doxale­ment, de génér­er un tel monde sur ce plateau nous enivrait aus­si de pas mal de méga­lo­manie. Nous avions, après six mois de recherch­es, l’impression un peu démi­urgique de pou­voir « muter » des objets usuels (un néon) ou des sit­u­a­tions banales (manger) en un univers certes en perdi­tion, mais mag­ique.
Le pre­mier spec­ta­cle a eu lieu un an et demi après au Ans Palace et à la Raf­finer­ie du Plan K à Brux­elles. Dans ce temps-là, se sont dégagées du groupe des per­son­nal­ités qui ont fait davan­tage avancer les choses, qui ont eu davan­tage ten­dance à nour­rir le feu. Et au pre­mier plan de ceux-là, il y avait Francine. On est dans un rap­port qui n’est tou­jours pas celui du met­teur en scène et de l’interprète mais d’une autre pra­tique, avec d’autres règles. On est déjà dans un proces­sus qu’on va retrou­ver au Groupov encore aujourd’hui, dans Rwan­da 94 et Anathème. Je veux dire : où cer­tains de ceux qui sont en scène man­i­fes­tent des facettes d’eux-mêmes qu’on exac­erbe, cer­tains « états ». Dans ce type de pra­tique, la lim­ite entre « je » et « représen­ter un autre » est per­tur­bée. Il n’y a pas de « per­son­nage » mais un des rôles pos­si­bles de soi. Cepen­dant, ce rôle peut s’imposer à vous avec la même étrangeté que si vous étiez « un autre ».
Il était aus­si ques­tion de per­turber la rela­tion au spec­ta­teur qu’on préférait à l’époque appel­er un « invité ». Il n’était pas invité à par­ticiper de manière con­viviale ou fes­tive, mais il n’était pas ques­tion de le laiss­er sim­ple­ment comme spec­ta­teur de l’événement, il devait pou­voir lui aus­si remet­tre en ques­tion la manière dont il voy­ait, dont il réagis­sait, il avait des options con­crètes à pren­dre pen­dant le « spec­ta­cle ». Durant cette pre­mière péri­ode, Francine non seule­ment a con­fir­mé qu’elle était une inter­prète par­ti­c­ulière­ment écla­tante, mais qu’en plus elle fai­sait avancer la démarche.

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Bernard Debroux
Écrit par Bernard Debroux
Fon­da­teur et mem­bre du comité de rédac­tion d’Al­ter­na­tives théâ­trales (directeur de pub­li­ca­tion de 1979 à 2015).Plus d'info
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