Carlos Wittig-Montero, une étoile filante

Carlos Wittig-Montero, une étoile filante

Le 28 Déc 2007
Marie-Luce Bonfanti dans IN AMERICA CUICATL de Xavier Pommeret, mise en scène Carlos Wittig-Montero.
Marie-Luce Bonfanti dans IN AMERICA CUICATL de Xavier Pommeret, mise en scène Carlos Wittig-Montero.

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Marie-Luce Bonfanti dans IN AMERICA CUICATL de Xavier Pommeret, mise en scène Carlos Wittig-Montero.
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Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 96-97 - Théâtre au Chili
96 – 97
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À LA RECHERCHE DE Car­los Wit­tig-Mon­tero, jeune prodi­ge chilien gui aura mar­qué le théâtre français con­tem­po­rain des années 1977 à 1987.

Branchez-vous sur Inter­net et vous n’au­rez aucune idée de ce qu’a été pour le théâtre français ce jeune met­teur en scène chilien, sor­ti de la fameuse école de ciné­ma et de théâtre fondée sous Sal­vador Allende et qu’une bourse d’é­tude — décernée à cet élève bril­lant, dont Raoul Ruiz se sou­vient encore — amèn­era à Paris en 1973, juste avant le coup d’é­tat du général Pinochet.

Car­los Wit­tig-Mon­tero a dis­paru en jan­vi­er 1988, à 37 ans, en lais­sant à tous ceux gui l’ont con­nu, gui ont tra­vail­lé avec lui ou gui ont eu la chance d’as­sis­ter à ses spec­ta­cles, le sou­venir d’un prodi­ge de la mise en scène et de la direc­tion d’ac­teur. Ain­si, vous pour­riez con­sul­ter Georges Aperghis, Philippe Minyana, Maria Kol­e­va ou Ari­ane Ascaride — pour ne citer que ceux-là, gui sont par­mi les plus con­nus : cha­cun pour­rait témoign­er de l’im­por­tance de sa ren­con­tre avec ce créa­teur d’ex­cep­tion, gui a voué son tra­vail théâ­tral aux auteurs con­tem­po­rains et à la scène expéri­men­tale.

Le verbe fait corps et le corps devient verbe : le tra­vail de direc­tion d’ac­teur de Car­los Wit­tig-Mon­tero à tra­vers deux expéri­ences théâ­trales.

IN AMERICA CUICATL de Xavier Pom­meret

J’ai ren­con­tré Car­los au Con­ser­va­toire Nation­al Supérieur d’Art Dra­ma­tique à Paris, où nous étions tous deux élèves étrangers inscrits, de 1975 à 1978, dans la classe d’An­toine Vitez. Jacques Ros­ner, directeur de cette grande école, donne à Car­los la pos­si­bil­ité de créer en son sein sa pre­mière mise en scène de théâtre en France. Le jeune homme com­mande alors à Xavier Pom­meret une grande fresque sur l’his­toire du Mex­ique, IN AMERICA CUICATL1.

Lorsque les répéti­tions com­men­cent, le texte est en cours d’écri­t­ure et se con­stru­it par­al­lèle­ment à l’élab­o­ra­tion du spec­ta­cle. Nous, les comé­di­ens, nous n’avons donc aucune notion pré­cise de ce que nous allons inter­préter. Chaque journée de tra­vail com­mence par une mat­inée com­plète d’en­traîne­ment physique et vocal. Lors de ces séances, Car­los nous emmène à la décou­verte de nos « résonateurs » selon la méth­ode de Gro­tows­ki, qu’il pousse au plus loin, nous promet­tant que notre voix pour­ra sor­tir de nos paumes de main ou du creux de nos genoux. Bien sûr, nous n’y croyons pas, pas plus que nous n’ac­cor­dons foi aux descrip­tions de prouess­es acro­ba­tiques que Car­los dit atten­dre de nous et aux­quelles il assure pou­voir nous men­er en deux petits mois de répéti­tion. Néan­moins, nous tra­vail­lons assidû­ment, pas­sant nos après-midi à coller des syl­labes épars­es sur des endroits de notre corps, suiv­ant une choré­gra­phie et des rythmes créés par Car­los. Tout au long de ces répéti­tions, ce très jeune met­teur en scène sera un péd­a­gogue inavoué d’une générosité pro­lifique autant qu’u­ni­verselle : il sem­ble avoir engrangé dans sa pra­tique tous les exer­ci­ces d’en­traîne­ment du comé­di­en mis au point aux qua­tre coins du monde et, par cette con­nais­sance vir­tu­ose, il fera tomber une à une nos bar­rières incon­scientes — ces « blocages » der­rière lesquels nous nous réfu­gions et nous nous empêtrons si facile­ment.

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Écrit par Marie-Luce Bonfanti
Marie-Luce Bon­fan­ti est comédienne, auteure et tra­duc­trice. Actuelle­ment, elle dirige le Cifas, Cen­tre inter­na­tion­al de for­ma­tion en arcs...Plus d'info
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