L’École, le plus beau théâtre du monde

L’École, le plus beau théâtre du monde

Le 8 Juil 2008

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JE NE peux dire qu’il n’y a pas de dif­férence entre l’École et la Scène. C’est l’École qui est pre­mière. L’École est le plus beau théâtre du monde ; je le dis comme Élu­ard dis­ait que le plus beau choix de poèmes… car l’École est un théâtre libre, exempt des con­traintes de toute pro­duc­tion, et surtout de tout accord avec l’opinion courante. On n’a pas à chercher si on est accep­té par le goût pub­lic.

Lib­erté de l’École : le monde ne pèse pas sur elle. Inverse­ment, si l’École se laisse envahir par la con­science de l’extérieur, si elle devient un lieu, au sens pro­pre, mondain, elle est per­due… L’École est pure — bien qu’on trans­porte, il est vrai, tout le monde avec soi ; on peut s’y livr­er sans con­trainte…

L’École, je la vois tou­jours, quand j’y pense, comme un cer­cle : c’est le cer­cle de l’attention… Il n’y a que le cer­cle ; il peut dur­er le temps qu’on veut, les élèves y sont mêlés, débu­tants ou aguer­ris. Leurs regards con­ver­gent vers le cen­tre, où on joue. Le maître est assis dans le cer­cle ; son rôle n’est pas de dire com­ment il faut jouer, mais d’entraîner le cer­cle à déchiffr­er les signes qui sont don­nés au cen­tre. Et naturelle­ment on cir­cule sans cesse du cen­tre à la cir­con­férence. La for­ma­tion de l’acteur est faite, aus­si, d’intelligence de soi-même…

Maître ou pro­fesseur. Je préfère ce vieux mot de maître. Con­traire­ment à l’apparence, il est le plus mod­este. De quoi s’agit-il, enfin ? Des artistes très jeunes se rassem­blent autour d’un plus vieux — plus vieux, ou aîné. Il les entraîne dans une aven­ture sin­gulière et eux, en retour, lui font effec­tive­ment son théâtre (comme les élèves du pein­tre, dit-on, dans l’Atelier), en jouant dans les ouvrages qu’il monte, et, plus encore, en appor­tant leur inven­tion à la péri­ode qu’il tra­verse.

L’enseignement n’a ni com­mence­ment ni fin. Nulle matière ne peut être préal­able à une autre. La péd­a­gogie n’est faite que de com­para­i­son.

L’École du théâtre, c’est l’École de l’acteur. Au cen­tre, au milieu du cer­cle de l’attention, il y a l’acteur. Tout est pour lui, tout vient de lui. À tour de rôle on sort du cer­cle : acteur ou spec­ta­teur, aveu­gle ou voy­ant. Le maître est là pour élu­cider en pub­lic les fig­ures du jeu, deman­der qu’on les refasse, qu’on les cri­tique et les varie.

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