Attendre ensemble la crête du silence…

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Entretien avec Nicolas Bouchaud

Le 18 Jan 2006
Nicolas Bouchaud dans LA MORT DE DANTON de Georg Büchner, mise en scène de Jean-François Sivadier. Photo Caroline Ablain.
Nicolas Bouchaud dans LA MORT DE DANTON de Georg Büchner, mise en scène de Jean-François Sivadier. Photo Caroline Ablain.

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Nicolas Bouchaud dans LA MORT DE DANTON de Georg Büchner, mise en scène de Jean-François Sivadier. Photo Caroline Ablain.
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Nico­las Bouchaud est comé­di­en depuis 1991.
Il a joué avec de nom­breux met­teurs en scène, par­mi les derniers : Didi­er-Georges Gabi­ly, Igor (Théâtre Dromesko), Bernard Sobel, Yann-Joël Collin, Rodri­go Gar­cia… et avec Jean-François Sivadier depuis une dizaine d’années.

Sylvie Mar­tin-Lah­mani : Vous avez ren­con­tré Jean-François Sivadier en 1993 sur Enfonçures, de Didi­er-Georges Gabi­ly. C’est ce qui a déclenché votre envie de tra­vailler avec lui ?

Nico­las Bouchaud : Je suis arrivé dans le groupe Tchang (de D.-G. Gabi­ly) pour Les Cer­cueils de zinc. Qua­tre mois plus tard, nous avons joué Enfonçures. Jean-François m’a pro­posé de par­ticiper à un ate­lier qu’il organ­i­sait au Théâtre de la Cité (un tra­vail sur les textes, avec un groupe d’acteurs, sans oblig­a­tion de résul­tat : sans créa­tion de spec­ta­cle). Je n’ai pas pu y par­ticiper car je fai­sais un autre spec­ta­cle avec Yann-Joël Collin. Pen­dant les répéti­tions d’Enfonçures, nous nous sommes immé­di­ate­ment bien enten­dus : on a énor­mé­ment ri. La deux­ième chose qui m’a séduit, c’est son empathie avec la chose théâ­trale. Pen­dant les répéti­tions, on se regarde les uns les autres, et Jean-François porte un très beau regard sur les gens. La deux­ième étape impor­tante de notre his­toire a été Don Juan et Chimère mon­té par D.-G. Gabi­ly. Didi­er est mort en août 96 à la moitié des répéti­tions, et nous avons dû pren­dre la déci­sion dif­fi­cile de finir ce dip­tyque. Jean-François a accep­té d’être notre « œil extérieur ».
J’ai com­pris que son regard me por­tait à faire des choses sur le plateau que je n’avais jamais faites, qu’il me don­nait une grande lib­erté.

S. M.-L. : Vous ne craignez pas de ne plus le sur­pren­dre après toutes ces années ?

N. B. : Oui et non, cette ques­tion ne me taraude pas vrai­ment. Ne plus le sur­pren­dre, ce serait ne plus me sur­pren­dre moi-même… Quand ça m’arrive, nous explorons ensem­ble d’autres pistes. Cette explo­ration se pour­suit pen­dant les répéti­tions et d’un spec­ta­cle à l’autre.

S. M.-L. : Jean-François ne fait pas que vous « diriger » sur un plateau puisqu’il vous arrive de jouer ensem­ble. Que vous pro­cure cette com­plic­ité sur un plateau ?

N. B. : De l’ordre de la con­nivence, de la com­plic­ité. Comme dans les cou­ples, il s’agit de cette chose qu’on a dans une rela­tion à deux, qui fait que ça marche ou pas. Et que ça se voit ! D’ailleurs, j’adore com­mencer les scènes avec Jean-François — qu’on soit assis ou debout, plan­tés comme deux piquets, mais côte à côte. Je sais qu’un frémisse­ment va pass­er dans le pub­lic, une sus­pen­sion de l’écoute avant même que la parole ne s’engage, et je sais aus­si qu’ensemble, nous allons atten­dre la crête du silence pour com­mencer à par­ler.

S. M.-L. : Jean-François a par­lé de pro­longe­ment de sa pen­sée de mise en scène en vous, quand vous êtes acteur. Et vous, vous avez plutôt le sen­ti­ment d’être jumeaux ?

N. B. : Oui, quand il est en dehors du plateau.

S. M.-L. : Avez-vous l’impression d’entretenir une rela­tion priv­ilégiée avec Jean-François, ou bien est-ce ain­si dans la troupe en général ?

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Écrit par Sylvie Martin-Lahmani
Pro­fesseure asso­ciée à la Sor­bonne Nou­velle, Sylvie Mar­tin-Lah­mani s’intéresse à toutes les formes scéniques con­tem­po­raines. Par­ti­c­ulière­ment atten­tive aux...Plus d'info
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