Les pérégrinations de La Patogallina

Les pérégrinations de La Patogallina

Le 20 Déc 2007
1907, EL AÑO DE LA FLOR NEGRA, mise en scène Martín Erazo, Compañía. La Patogallina.
1907, EL AÑO DE LA FLOR NEGRA, mise en scène Martín Erazo, Compañía. La Patogallina.

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1907, EL AÑO DE LA FLOR NEGRA, mise en scène Martín Erazo, Compañía. La Patogallina.
1907, EL AÑO DE LA FLOR NEGRA, mise en scène Martín Erazo, Compañía. La Patogallina.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 96-97 - Théâtre au Chili
96 – 97
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EN 1996, un groupe de neuf amis décide de descen­dre dans la rue et d’y faire du théâtre et choisit pour démar­rer le Parc Fore­stal de San­ti­a­go de Chile.

La pre­mière créa­tion du groupe sera A SANGRE E PATO, dont la durée s’é­ten­dra de dix min­utes au début, à presqu’une heure à la fin. Elle présente dif­férents tableaux, dif­férentes sit­u­a­tions où les plumes volent et le sang coule, et dont Martín Era­zo, le directeur de la com­pag­nie, dira plus tard « c’é­tait un théâtre punk, avec de la force et des tripes. »

Le nom de la com­pag­nie, La Pato­gal­li­na, a été don­né durant un voy­age en Argen­tine, lors de la présen­ta­tion de cette pièce à la Con­ven­tion de cirque et de spec­ta­cles de rue lati­no-améri­caine. Cet oiseau de proie mutant, en plus d’être leur emblème, est un reflet de l’i­den­tité du groupe qui se définit comme un groupe hybride, à mul­ti facettes, qui rem­plit dif­férentes fonc­tions comme un ragout for­mé d’in­gré­di­ents dis­tincts.

Tout comme les migra­tions qui se suc­cè­dent, les mem­bres du groupe ont changé au fil du temps. Cer­tains sont par­tis, d’autres sont arrivés. Aujour­d’hui, le col­lec­tif a aug­men­té, il oscille entre quinze et dix-sept per­son­nes.

Bien qu’il y ait des comé­di­ens et des musi­ciens, aucun d’en­tre eux n’é­carte la pos­si­bil­ité d’échang­er les fonc­tions, de jouer d’un instru­ment ou de jouer la comédie. La Saun­machîn, c’est-à-dire l’orchestre, réalise de temps à autre des spec­ta­cles autonomes, en dehors des œuvres de La Pato­gal­li­na, dans des fêtes aux­quelles l’orchestre est invité ou qu’il organ­ise lui-même. Tous ensem­ble, musi­ciens, acteurs et artistes, ils s’adaptent à ce col­lec­tif, au sein duquel il n’ex­iste pas de dif­férences de statuts ni de com­pé­tences mais un tra­vail uni, con­stant et sans con­ces­sions.

Pour com­pren­dre La Pato­gal­li­na, il est essen­tiel de pren­dre en compte l’e­space pub­lic, la rue, comme épi­cen­tre. Car, bien que le scé­nario ne soit pas unique­ment lié à la rue, comme ce fut le cas dans des œuvres précé­dentes qui utilisent des salles de théâtres con­ven­tion­nelles, son essence et sa force se lient directe­ment avec elle.

Trans­former un pas­sant en spec­ta­teur est une tâche dif­fi­cile qui néces­site une bonne dose d’én­ergie et de tal­ent. La manière util­isée doit s’adapter à la demande : un lan­gage direct, élaboré, avec la pré­ci­sion gestuelle que pos­sè­dent les acteurs ain­si qu’une habil­ité par­faite. Ils utilisent des tech­niques extraites de la pan­tomime et de la Com­me­dia del­l’Arte, comme les mar­i­on­nettes et les poupées, ce qui, cou­plé à l’u­til­i­sa­tion d’im­ages con­crètes, per­met une com­préhen­sion directe.

La sim­plic­ité de la scéno­gra­phie per­met aux spec­ta­cles d’être mon­tés dans n’im­porte quel lieu. Enfin, l’u­til­i­sa­tion de matériel recy­clé pour la créa­tion de vête­ments ou d’ob­jets fait par­tie de la poésie de l’ensem­ble.

Ain­si, l’ingéniosité qu’ils utilisent pour affron­ter l’ab­sence d’ef­fets spé­ci­aux est remar­quable. Par exem­ple, s’il est néces­saire qu’une cape appa­raisse en mou­ve­ment, un des acteurs tir­era sur des fils trans­par­ents qui se trou­veront aux extrémités de celle-ci pour qu’elle bouge. C’est l’héritage de la magie exploitée par les artistes de rue.

La Saun­machín fait par­tie inté­grante de la mise en scène. C’est la res­pi­ra­tion sonore de l’œu­vre. Une coor­di­na­tion très pré­cise existe entre le mou­ve­ment des inter­prètes et la musique. Grâce à cette con­jonc­tion, le voy­age est unique. Tout cela dans un esprit rock qui émane de la bat­terie, de la gui­tare et des autres instru­ments des musi­ciens déchaînés qui arrivent à tenir en haleine le plus sourd des spec­ta­teurs, en main­tenant la ten­sion scénique.

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Écrit par América Molina Burgos
América Moli­na Bur­gos suit des cours de théâtre à l’U­ni­ver­sité Catholique du Chili.Plus d'info
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