La pensée théâtrale en Roumanie : publications, maisons d’éditions, colloques

Entretien
Théâtre

La pensée théâtrale en Roumanie : publications, maisons d’éditions, colloques

Andreea Dumitru en dialogue avec Florica Ichim

Le 26 Nov 2010

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Couverture du numéro 106-107 - La scène roumaine. Les défis de la liberté
106 – 107

ANDREEA DUMITRU : À pre­mière vue, nous avons un paysage jour­nal­is­tique riche et var­ié. Des impor­tantes revues de cul­ture parais­sent avec des pages dédiées au théâtre, des péri­odiques spé­cial­isés in print (TEATRUL AZI, SCENA.RO, MAN.IN.FEST) ou on-line (LITERNET.RO, ARTACT MAGAZINE.RO, YORRICK.RO). Et ceci, en dépit de la pau­vreté et l’isolement du théâtre roumain, sur fond de crise économique. Com­ment expliquez-vous ce para­doxe ?

Flor­i­ca Ichim : C’est un para­doxe qui nous est spé­ci­fique. Qui aurait pu croire qu’en Roumanie, sous Ceaus­es­cu, le théâtre pou­vait être si effer­ves­cent ! Nous étions bien enfer­més der­rière les fron­tières – mais ici on fai­sait du théâtre, le théâtre dis­ait des vérités, elles étaient con­signées…

Ces para­dox­es-là, on les vit sans cesse sans qu’on s’en rende compte. Ce qui est grave, c’est que les revues qui parais­sent main­tenant n’ont plus d’audience auprès des spec­ta­teurs. Et le phénomène peut s’expliquer. En tant que per­son­ne qui a étudié la péri­ode d’entre les deux guer­res (quand il y avait une édu­ca­tion sérieuse, une cul­ture bien assim­ilée) et qui a tra­vail­lé dans la presse après 1968, je peux dire qu’il y avait tou­jours, dans les grands jour­naux, la page cul­turelle, stricte­ment déter­minée. En Roumanie il y avait un quo­ti­di­en de théâtre ! Avec un grand tirage. Durant trente ans, les gens ont pu acheter RAMPA, six jours par semaine ! Ça crée un pub­lic intéressé par la parole écrite, par le com­men­taire. Ensuite, les grands écrivains, les intel­lectuels de pres­tige de la Roumanie de l’époque écrivaient des chroniques de théâtre. Main­tenant, elle a dis­paru des jour­naux. Le cri­tique voudrait avoir de l’influence, de l’autorité, mais il est con­fron­té à l’absence de dif­fu­sion de sa parole. Les revues de cul­tures n’ont pas de dif­fu­sion, le cri­tique n’a pas d’accès aux jour­naux de grand tirage, il ne passe jamais dans les émis­sions de la télévi­sion com­mer­ciale, et dans celles de la télévi­sion nationale, les émis­sions de com­men­taire spé­cial­isé ont dis­paru depuis longtemps.

A. D.: Com­ment était-ce au début des années 1990 ? Vous étiez jour­nal­iste à ROMANIA LIBERA, le plus impor­tant quo­ti­di­en d’opposition.

F. I.: Dans les pre­mières années après la Révo­lu­tion, j’allais au théâtre unique­ment en me sauvant de la rédac­tion, puis j’y retour­nais très vite. Avec LA TRILOGIE ANTIQUE d’Andrei Ser­ban et le revire­ment du Théâtre Nation­al, il y a eu comme un dégrise­ment… C’étaient les années où les meilleurs met­teurs en scène récupéraient leurs rêves. Je suis rev­enue moi aus­si à la cri­tique, mais de manière tout aus­si chao­tique que ce qui se pas­sait à l’intérieur du théâtre.

A. D.: Com­ment s’est dévelop­pée la pen­sée théâ­trale dans la pre­mière décen­nie de notre lib­erté ?

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Florica Ichim
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Andreea Dumitru
Critique de théâtre à la revue TEATRUL AZI, traductrice et éditrice théâtrale, Andreea Dumitru est...Plus d'info
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