Le Grand bal des Marolles
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Le Grand bal des Marolles

Le 21 Oct 2004
Article publié pour le numéro
Le théâtre dans l'espace social - Couverture du Numéro 83 d'Alternatives ThéâtralesLe théâtre dans l'espace social - Couverture du Numéro 83 d'Alternatives Théâtrales
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Entretien avec Xavier Schaffers

Bernard Debroux : Quelles sont les étapes qui ont abouti au GRAND BAL DES MAROLLES ?

Xavier Schaf­fers : Le théâtre des Tan­neurs m’a demandé d’assurer la coor­di­na­tion du pro­jet. J’ai d’emblée dit que si le tra­vail débouchait sur un spec­ta­cle, ça m’intéresserait d’en faire la mise en scène. On a tra­vail­lé en équipe, c’est essen­tiel pour ce genre de démarche. Tant pour l’écriture, assurée par Veroni­ka Mabar­di, que pour les ate­liers menés par les deux comé­di­ens Éti­enne Van­der­bee­len et Béa­trice Didi­er. Les ate­liers se déroulaient sous mon regard et celui de l’auteur. Plein de tech­niques ont été abor­dées au sein de ces ate­liers. Ils se déroulaient sans objec­tifs pré­cis, il n’y avait pas d’obligation de résul­tats à la clé, mais la volon­té d’un aboutisse­ment con­cret. Il y avait donc une grande fragilité ; à tout moment ça pou­vait s’arrêter ou aller vers autre chose. Il y avait aus­si la volon­té de créa­tion d’un groupe digne de ce nom. Le groupe est cap­i­tal, pri­or­i­taire, tant pour la cohé­sion du tra­vail que pour la cohé­sion d’ambiance. II y avait donc à la fois un aspect struc­turé par les tech­niques de tra­vail et par la rigueur exigé par la régu­lar­ité et le tra­vail à long terme mais aus­si un aspect ludique, donc pas néces­saire­ment blindé sur le plan de la dis­ci­pline. C’est une envie com­mune qui avance d’étapes en étapes et qui reste ouverte très longtemps. On démarre sur rien, on ne sait pas du tout ce que ça peut don­ner au bout d’un an de tra­vail. Par­fois c’est assez flip­pant, car on n’avait tou­jours pas de texte au mois de juin, alors que la pre­mière du spec­ta­cle était prévue pour le début du mois d’octobre. On a finale­ment eu les brochures début sep­tem­bre. C’est impor­tant dans ces moments-là de garder la con­fi­ance du groupe.

Bernard Debroux : Pen­dant ce temps-là, avais-tu con­nais­sance des entre­tiens que fai­sait Veroni­ka Mabar­di ?

Xavier Schaf­fers : J’avais eu con­nais­sance de la masse con­sid­érable des entre­tiens qu’elle avait ramenés dans la péri­ode préal­able au démar­rage pro­pre­ment dit et j’étais sur le ter­rain au moment où elle les pour­suiv­ait encore au théâtre pen­dant le tra­vail d’atelier. C’était fasci­nant parce que les par­tic­i­pants ne racon­taient pas néces­saire­ment la même chose et de la même manière dans les entre­tiens avec Veroni­ka et lorsqu’ils s’exprimaient sur le plateau. Les tech­niques ser­vaient à faire émerg­er des choses, tou­jours de façon ludique mais avec une cer­taine rigueur. Qu’est-ce que c’est met­tre le pied sur un plateau, qu’est-ce que c’est jouer ensem­ble, qu’est-ce que c’est pronon­cer un mot, une phrase, face au pub­lic ou avec un parte­naire ou en marchant lente­ment, ou en faisant une action. C’étaient de petites choses mais avec la dif­fi­culté qu’on ne leur fai­sait jamais jouer un rôle. C’était très dif­fi­cile à un cer­tain moment de faire vivre cette dialec­tique : les comé­di­ens sont sur scène et en même temps, ils sont eux-mêmes. On tenait à ce que les choses vien­nent des par­tic­i­pants eux-mêmes et qu’il n’y ait rien, dans le con­tenu, qui leur soit imposé de l’extérieur. Par les exer­ci­ces, par l’ambiance, par les syn­er­gies créées, il faut arriv­er à ce que les choses vien­nent de leur pro­pre per­son­ne, que le théâtre leur donne une parole à eux et pas notre parole. Nous appor­tons les tech­niques qui peu­vent faire fleurir cette parole.

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Bernard Debroux
Écrit par Bernard Debroux
Fon­da­teur et mem­bre du comité de rédac­tion d’Al­ter­na­tives théâ­trales (directeur de pub­li­ca­tion de 1979 à 2015).Plus d'info
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