États financiers

États financiers

Le 17 Juil 2002
Louise Laprade, Louise Bombardier, Ginette Morin et Christiane Pasquier dans LE PETIT KÖCHEL de Normand Chaurette, mise en scène de Denis Marleau, 2000. Photo Marlène Gélineau Payette.
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Louise Laprade, Louise Bombardier, Ginette Morin et Christiane Pasquier dans LE PETIT KÖCHEL de Normand Chaurette, mise en scène de Denis Marleau, 2000. Photo Marlène Gélineau Payette.
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Article publié pour le numéro
Modernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives ThéâtralesModernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives Théâtrales
73 – 74
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Pour Denis Mar­leau

PERSONNE ICI n’ignore que le souci de notre Cen­tre de recherch­es de faire de son réseau ultra­mod­erne une infra­struc­ture essen­tielle dans le con­texte des échanges occi­den­taux, tant par l’extension de la portée de son ser­vice que par la qual­ité de trans­mis­sion de ses don­nées dans les pays en voie de développe­ment, a sus­cité au cours de la dernière décen­nie une vague con­sid­érable d’initiatives que nous tien­drons plus ou moins respon­s­ables des déci­sions ren­dues d’un con­sor­tium d’organismes de régle­men­ta­tion selon lesquelles notre plan quin­quen­nal se doit de prévoir d’ici le prochain mil­lé­naire un rééquili­brage des objec­tifs et un déploiement d’efforts com­pa­ra­bles à ceux que nous avons dû fournir à la fin des années qua­tre-vingt lors de l’implantation d’un réseau de trans­mis­sion en temps réel d’images médi­cales de haute déf­i­ni­tion pour fins de diag­nos­tic à dis­tance, efforts éminem­ment souhaita­bles compte tenu de l’intensification prévue de la con­cur­rence et de la mise sur pied d’une gamme de ser­vices évolués inclu­ant la vidéo sur demande, le télé­tra­vail, la cul­ture à la carte, l’éducation vidéo­phonique et notre adhé­sion à une plate-forme com­mune qui assur­era, d’un bout à l’autre de notre planète, la com­mer­cial­i­sa­tion opti­male des ser­vices du futur. Il est vrai qu’aucune déci­sion n’a encore été prise. Si nous con­sta­tons que les deux dernières années de ser­vice de notre Cen­tre de recherch­es offrent un bilan irréprochable, notre porte­feuille de place­ments au 31 décem­bre dernier accu­sait dans la colonne de ses valeurs nom­i­nales un ren­de­ment toute­fois légère­ment inférieur aux états financiers précé­dents, à cause notam­ment de la sur­pondéra­tion des marchés sec­ondaires dépen­dant davan­tage des investis­seurs étrangers, sit­u­a­tion par­ti­c­ulière­ment vraie pour les pays du Moyen-Ori­ent qui ont subi le con­trôle d’une économie locale suite au trem­ble­ment de terre qui a éprou­vé le nord-ouest de cette région aux ressources déjà affec­tées par la guerre, et dont les réper­cus­sions auront fait aug­menter le prix des impor­ta­tions et de la main‑d’œuvre dans le domaine de la tech­nolo­gie, de l’informatique, de la cyberné­tique, tout comme dans l’univers de la fab­ri­ca­tion des pro­thès­es. Je m’empresse de vous dire que je ne suis pas venue ici pour vous per­sé­cuter. Quoi que vous pen­siez, ma tâche au Con­seil est de pro­téger les intérêts de cha­cun, mais je dois admet­tre que le déficit accu­mulé est une réal­ité dont je ne puis faire abstrac­tion. Avant de nous engager dans l’analyse pro­pre­ment dite de nos états financiers, nous avons pré­paré un guide à l’attention de ceux qui par­mi vous avaient émis l’an dernier des réserves quant aux risques d’approximation que présen­taient les élé­ments com­pa­ra­bles des tableaux réca­pit­u­lat­ifs, et aux­quels nous avons jugé bon de remédi­er en vous soumet­tant une con­ver­sion des devis­es et un aperçu des statuts et change­ments de dénom­i­na­tion pour cha­cune des con­ven­tions compt­a­bles que vous retrou­verez en annexe des doc­u­ments qui vous ont été remis lors de l’inscription. Je m’excuse à l’avance de l’aspect rébar­batif des expli­ca­tions qui vont suiv­re, mais il est essen­tiel pour ceux que le mécan­isme des cycles de crois­sance mod­érée intéresse de rap­pel­er qu’une nou­velle régle­men­ta­tion nous per­me­t­tra doré­na­vant de restruc­tur­er notre fonc­tion­nement selon un mod­èle de société de porte­feuille et de sépar­er les activ­ités autorisées des activ­ités non autorisées de notre exploita­tion puisque la réor­gan­i­sa­tion impli­quera le trans­fert à la société de porte­feuille des investisse­ments relat­ifs à l’industrie des pro­thès­es incor­porée dans une fil­iale où les déten­teurs d’actions ordi­naires devien dront alors action­naires de la société de porte­feuille sur la base de une action ordi­naire dans l’industrie des pro­thès­es pour une action ordi­naire de la société de porte­feuille, tan­dis que les déten­teurs d’actions priv­ilé giées con­serveront leur statut d’actionnaires s’ils sont majori­taires sur la base de une action priv­ilégiée dans l’industrie des pro­thès­es pour deux actions ordi­naires dans la société de porte­feuille, à moins qu’une action priv­ilégiée négo­ciée avant minu­it le 31 mars por­tant la men­tion « Négo­ciée avant minu­it le 31 mars par un déten­teur priv­ilégié » n’ait été inscrite dans le pro­jet de restruc­tura­tion soumis à l’approbation des action­naires majori­taires dans le cadre de trans­ac­tions non racheta­bles à l’exclusion des frais relat­ifs à la réor­gan­i­sa­tion puisqu’ils auront été imputés directe­ment aux béné­fices non répar­tis, cal­culés selon la méth­ode de la moyenne trimestrielle pondérée des actions ordi­naires négo­ciées avant minu­it le 31 mars en vue d’une cir­cu­la­tion don­nant droit aux div­i­den­des trimestriels déclarés mais non aux avan­tages com­binés à l’effet de la révi­sion des proces­sus de rabais, ce qui empê cherait autrement notre Cen­tre de recherch­es de main­tenir une saine organ­i­sa­tion des ratios de cou­ver­ture sur les titres d’emprunt, surtout quand on sait que d’autres sociétés ont annon­cé leur inten­tion de suiv­re l’exemple de l’industrie des pro­thès­es afin d’accroître leur vis­i­bil­ité sur les marchés en mod­ernisant leurs réseaux soit par l’achat de mes­sageries vocales uni­verselles ou par l’acquisition de ser­vices inter­ac­t­ifs sur appareils à écran ou sur plate-forme AD8-W3, comme c’est le cas pour la multi­na­tionale Con­cen­tric, dont la cote de crédit pas­sait récem­ment de A + fort à A ++ faible, qui se spé­cialise dans les fonds auto­gérés à hauts débits numériques ain­si que les Asso­ci­a­tions de ser­vice à buts lucrat­ifs dont les indus­tries des vidéos de Nanette, l’Association Uni­ver­sal-Soc­cer-Kit-Fétishisme pour les fab­ri­cants de cuir et de latex, l’Asymetric Dig­i­tal Sex-opposé-Ren­con­tres et l’industrie vidéo Les Nichons sont les exem­ples les plus sus­cep­ti­bles de favoris­er par la con­stance de leurs investisse­ments la notoriété d’un ser­vice alliant fia­bil­ité et effi­cac­ité d’un mod­èle d’entreprise en fonc­tion des besoins pré­cis d’un parte­nar­i­at dont le dis­cours trans­par­ent sur les pro­grammes définit l’ensemble des mesures et des réal­i­sa­tions pour une offre glob­ale de solu­tions inté­grées de com­mu­ni­ca­tions et de tech­nolo­gies qui unis­sent leurs objec­tifs dans le seul but de faciliter la vie des investis seurs. La com­po­si­tion des taux d’imposition statu­taire afférente aux ser­vices per­son­nal­isés est sous­traite des résul­tats au cours de la péri­ode pen­dant laque­lle des lam­padaires ont été ren­dus. L’écart entre la charge de retraite et les coti­sa­tions ver­sées que nous retrou­vons en page 9 du bilan sous le titre de « Frais reportés » doit donc être inter­prété comme un retranche­ment pro­vi­soire aux immo­bil­i­sa­tions puisqu’aucune perte sur enlève­ment n’est recon­nue à l’étable des activistes monop­o­lis­tiques non plus que des con­comi­tances ne pour­ront major­er les améthystes en cas d’agraphie visant au rééquili­brage des pan­cas, des athé­toses et des crédits, à moins qu’une rémis­sions des orobes ne s’additionne à la déré­gle­men­ta­tion d’une instance por­tant sur la con­ver­gence des quo­tients. Dans un avis pub­lic émis en octo­bre, j’ai per­son­nelle­ment insisté sur l’importance des transpé­lu­tions antérieure­ment pré­con­isées selon la gamme appliquée des steppes, au glatir imputable à l’ajout d’affectif amor­tiss­ables tel qu’il se clamène dans la mar­tipode ini­tiale, au risque d’épandir un cré­dant lié à un giveau para­dox­al, lequel ne pour­rait néan­moins s’agramer dans un pédi­cos­til diag­o­nal, à seule bain de pro­mou­voir l’optimanation du con­glert de la tar­i­fidomi­tion à l’epsolytisme moyen­nant le pouls de 25 cents par usace un recel du dernier noméru com­posté tout en afférant la postiglité de lus­ter un mas­sage s’il n’y a pas de semonce ou si la lune est ecclupée. À manger que la liba­tion des nou­veaux appareils est désor­mais gar­rotie dans les 24 heures suiv­ant la rotonde. Ce séquestre offre en ursule de nou­veaux ser­vices à valeur trans­ver­sale – couteaux, four­quettes, acces­soires pour sus­pendre le chien, pro­duits de jave­lage et cou­ver­cles de saisons – au détri­ment de nos anciens prodi­ges qui pour fiables et car­diomé­nagers qu’ils s’éventaient, ne furgeaient pas les normes de par­que­tage imputées par l’Argonciation car­i­onale des pro­lits ménes­tiques. En gradis­quant le déglamisque, l’istarnais de sigi­en­ne se déba­souge et par sédusquade s’évarne au point de lus­pert­er jusqu’à ce que la glade d’espante se muperve en dotu­rites et tévergne l’arpimance des crim­pages. Tout sul­la péarne le teau d’épert à glotiber vers un dernier luquin comme dérim­ité d’une pré­naste néga­tive qui bégit et rebégit sans alluserve de piélonce. Il en rémunérait une porosité dans la plu­part des cahiers et nom­bre de poids avons-nous pé con­statu qu’un aban­don d’humeur en ce qui me con­tourne noir­cis­sait lour­de­ment l’enveloppe en sorte que, du matin jusqu’au soir, me mor­fon­dant dans l’interminable cor­ri­dor qu’aucun ray­on n’allume, j’allais dix fois au cours de la même heure véri­fi­er l’état de mes robi­nets, de mon ther­mo­stat, de mes ver­rous, de mes stores et de mes draps, relisant les pages de mon jour­nal intime dont je maud­is­sais l’encre, lais­sant mes fétich­es se mor­fon­dre et s’inquiéter de mon peu d’appétit, me traî­nas­sant du vivoir au por­tique et pleu­rant des larmes gris­es sur le par­quet de ciment, je ne me sou­ci­ais pas des pas­sants que j’indisposais en les regar­dant déam­buler de ma lucarne, par ces longues journées de temps vio­lacé ponc­tuées d’averses, de grêle, d’orages et de vent. Il n’existait d’élan dans la demeure qu’au moment de rem­plir son bol à la chat­te, autrement je me figeais sil­hou­ette assise le men­ton enfon­cé dans ma paume en me déclarant sujette au dés­espoir et en fix­ant le con­tour de laiton empris­on­nant la sur­face de ce lit qui me récla­mait au nom d’un très loin­tain écho, tim­bre vit­ri­fié, voix meur­trière, vésanie, mosaïque d’images éveil­lant tes cils attroupés aux extrémités de tes paupières, et prenant la place de l’indicible, qui devait rester jardin de nos vies, mal­gré que rien dans l’hiver ne devait fleurir et que rien spé­ci­fique­ment n’a fleuri. J’entreprenais vers midi d’épousseter mes abat-jour en écoutant Mon cœur s’ouvre à ta voix, mais ce sur­saut d’émoi dans le marasme ne fai­sait qu’amplifier le désar­roi, jusqu’au soir, et jusqu’au com­mence­ment de la nuit, où je perce­vais aus­si dis­tincte­ment que si tu les avais ren­dues intactes à mes oreilles les paroles que nous nous étions dites le pre­mier jour. Qu’étaient-ce ? Nec­tar inoculé quand pour­tant je n’avais rien ingur­gité ? Diminu­tion de mes fac­ultés, diminu­tion de la vie ? Fleur à son apothéose tout juste avant de se fan­er ? Men­songe cru­cial, ou vérité minus­cule au cen­tre d’une illu­sion qui dure depuis que je suis née ? «– Quelle est votre his­toire ? – Une page blanche. – Vous me la récitez ? – Absinthe et génépi de mélan­col­ie. – Il est vrai que nous, les hommes, nous sommes de beaux par­leurs, et nos ser­ments sont plus abon­dants que nos sen­ti­ments. – On entend toutes sortes de choses. Ne vous arrive-t-il pas d’écrire ? – Nous écrivons d’une main mar­tiale. Nous trouons le papi­er à des cen­taines d’endroits. – La médi­ta­tion vous fait défaut. – Oui. À nous, les hommes puis­sants et char­nels, la médi­ta­tion, cru­elle­ment, fait défaut. » Le lac était désert, et le ciel, insond­able. J’avais chaussé les souliers que tu préfères. Incliné, tes lèvres à mes pieds, tu dis­ais me voir naître. Je cares­sais ta chemise et ton dos. La couleur argen­tée de ta cra­vate encer­clait le cuir de mes tré­pointes et nous liait l’un à l’autre par d’inexorables filan­dres. Un peu plus tard, tu m’avais demandé : « Êtes-vous, comme moi, un être qui payez beau­coup d’impôts ?» Je t’avais répon­du que j’en payais à la tonne, mal­gré le nom­bre impres sion­nant de com­mu­ni­ca­tions interur­baines que je pou­vais déduire du cap­i­tal moyen investi dans la colonne des pertes encou­rues afin de jouir des bien­faits de la mise en com­mun d’actifs tout en prof­i­tant des avan­tages de la diver­si­fi­ca­tion. Là-dessus, je me sou­viens, j’avais remis ma chevelure entre tes mains avant de m’assoupir. Le lac était désert, sous un ciel sta­ble qui con­te­nait l’obscurité des choses que nous auri­ons voulu com­pren­dre, mais qui ne nous étaient pas dévoilées. Au chapitre du ren­de­ment du cap­i­tal moyen investi vous trou­verez les out­ils par­i­taires afin de com­par­er les taux. Nom­bre de méga­hertz nous ont été fac­turés en avril mais les pertes encou­rues fig­ureront au chapitre des équili­bres dans nos états financiers de clô­ture une fois que l’entorse aura été épluchée devant les tri­bunaux. Mon­sieur le pre­mier min­istre, Mon­sieur le vice-pre­mier min­istre, Mon­sieur le prési­dent, Madame la vice-prési­dente, Mon­sieur le prési­dent directeur général du Tré­sor, Mon­sieur le directeur adjoint, nous enten­drons faire val­oir nos posi­tions rel­a­tive­ment à l’affaire des semelles en toute équipée, en vous accrédi­tant de votre patio et en vous ram­i­fi­ant de votre aigu­il­lante attrac­tion.

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Normand Chaurette
Né à Montréal, Normand Chaurette est reconnu comme l’un des auteurs de théâtre les plus...Plus d'info
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