Une propédeutique à la vie intérieure

Une propédeutique à la vie intérieure

Denis Marleau met en scène INTÉRIEUR

Le 6 Juil 2002
Daniel Soulière, Gabriel Gascon, Annick Hamel, Éliane Préfontain et Catherine Asselin- Boulanger dans INTÉRIEUR de Mauric Maeterlinck mise en scène de Denis Marleau, 2001. Photo Richard-Max Tremblay.

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Daniel Soulière, Gabriel Gascon, Annick Hamel, Éliane Préfontain et Catherine Asselin- Boulanger dans INTÉRIEUR de Mauric Maeterlinck mise en scène de Denis Marleau, 2001. Photo Richard-Max Tremblay.
Article publié pour le numéro
Modernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives ThéâtralesModernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives Théâtrales
73 – 74
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Denis Mar­leau met en scène INTÉRIEUR

IL N’EST PAS SI FRÉQUENT qu’entre un dra­maturge et un met­teur en scène finisse par se révéler, comme naturelle­ment, une sorte d’harmonie préétablie. C’est pour­tant bien en ter­mes d’affinités élec­tives qu’il faudrait par­ler aujourd’hui de la ren­con­tre de ces deux fran­coph­o­nes du Nord que sont Mau­rice Maeter­linck et Denis Mar­leau. Ils se ten­dent la main de part et d’autre du XXe siè­cle écoulé. Les représen­ta­tions du théâtre de Maeter­linck sont rares en dehors de la terre natale de l’écrivain. Plus rares encore celles appelées à faire date. Rai­son de plus de saluer le tra­vail exem­plaire accom­pli par Mar­leau sur INTÉRIEUR, un des moins joués par­mi les drames de l’auteur de PELLÉAS, et pour­tant peut-être son chef d’œuvre, jadis entré même au réper­toire de la Comédie-Française.

Le fait que Denis Mar­leau a éprou­vé le désir de mon­ter aujourd’hui LES AVEUGLES de Mau­rice Maeter­linck, une mise en scène au sous-titre élo­quent de « fan­tas­magorie tech­nologique », éclaire au reste, rétro­spec­tive­ment, le pro­pos impliqué hier par sa mise en scène d’INTÉRIEUR, du même Maeter­linck, en 2001, don­née à Mon­tréal, puis à Sceaux, près de Paris.

En effet, comme l’a bien vu le met­teur en scène québé­cois, INTÉRIEUR est une pièce qui inter­roge déjà directe­ment la mise en scène, et notam­ment le dis­posi­tif scéno­graphique, visuel, lequel s’inscrit jusqu’au cœur même du texte du drame. Non seule­ment la didas­calie lim­i­naire souligne la sophis­ti­ca­tion d’un dou­ble espace (d’une part celui d’une cham­bre éclairée où l’on ne dis­tingue que, de loin, des sil­hou­ettes muettes ; d’autre part celui d’un no man’s land extérieur ombreux d’où s’expriment des réc­i­tants appelés à com­menter le des­tin de ces mêmes sil­hou­ettes); mais encore le dia­logue lui-même explicite ces jeux com­plex­es du regardé/regardant, vu/non vu :

Le Vieil­lard : « Ils regar­dent l’enfant »
L’Étranger : « Ils ne savent pas que d’autres les regar­dent »
Le Vieil­lard : « On nous regarde aus­si »
L’Étranger : « Ils ont levé les yeux »
Le Vieil­lard : « Et cepen­dant ils ne peu­vent rien voir »

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Christian Lutaud
Christian Lutaud est maître de conférence à La Sorbonne Nouvelle. Auteur de nombreux textes sur...Plus d'info
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