CET ARTICLE n’aborde que la première trilogie de Martine Wijckaert, TABLE DES MATIÈRES, qui comprend : CE QUI EST EN TRAIN DE SE DIRE, TABLE DES MATIÈRES et LE TERRITOIRE. Ont suivi, WIJCKAERT, UN INTERLUDE et TRILOGIEDE L’ENFER (EN DESSOUS DE L’ENFER, L’AMOUR ; L’ENFER, L’ALCOOL ; AU-DESSUS DE L’ENFER, LA GUERRE). TABLES DES MATIÈRES et TRILOGIE DE L’ENFER ont paru aux Éditions L’une & l’autre.
Je reprends le terme de « territoire » (dernier volet de la première trilogie de Martine Wijckaert) pour en faire un mot-clef dans le processus d’écriture de l’auteur.
Il semble que la tentative qui préside au geste d’écriture de Martine Wijckaert soit de créer, de toute force, un territoire possible, un territoire où vivre quand celui auquel nous appartenons l’aurait d’ores et déjà condamnée. Et l’aurait condamnée dans l’acte même d’une mise au monde dans un monde très éloigné en grâce du pur néant originel duquel nous sommes arrachés. Ainsi, pour l’auteur de la trilogie, notre ici-bas n’est que le lieu du bannissement, dépourvu de toute forme de grâce, et l’espèce entière est traître au néant de prétendre en faire son lieu d’existence vraie et de réalisation. Son lieu de résidence légitime et de lui conférer la dignité de s’y installer et de s’y reproduire.
Dès lors, c’est bien d’une contrée inexistante. Ni révolue. Ni à venir. Simplement inexistante qu’elle parle dit-elle, car nonobstant elle parle, et continue de parler. 1
« Ce qui s’adresse à nous » dans l’écriture de Martine Wijckaert affirme n’être « ni d’ici ni de maintenant ».