L’amitié est libre

Théâtre
Parole d’artiste

L’amitié est libre

Le 17 Oct 2015
De gauche à droite : Clara Chabalier, Lynn Thibault, Victor Lenoble; derrière les écrans Alexandros Markeas, Thierry Coduys, Pierre Nouvel, Solwen Duée, Agnès de Cayeux dans RE :WALDEN, Festival d’Avignon, 2013. Photo Maëlla Maréchal.
De gauche à droite : Clara Chabalier, Lynn Thibault, Victor Lenoble; derrière les écrans Alexandros Markeas, Thierry Coduys, Pierre Nouvel, Solwen Duée, Agnès de Cayeux dans RE :WALDEN, Festival d’Avignon, 2013. Photo Maëlla Maréchal.

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De gauche à droite : Clara Chabalier, Lynn Thibault, Victor Lenoble; derrière les écrans Alexandros Markeas, Thierry Coduys, Pierre Nouvel, Solwen Duée, Agnès de Cayeux dans RE :WALDEN, Festival d’Avignon, 2013. Photo Maëlla Maréchal.
De gauche à droite : Clara Chabalier, Lynn Thibault, Victor Lenoble; derrière les écrans Alexandros Markeas, Thierry Coduys, Pierre Nouvel, Solwen Duée, Agnès de Cayeux dans RE :WALDEN, Festival d’Avignon, 2013. Photo Maëlla Maréchal.
Article publié pour le numéro
126 – 127

Mon cher Georges,

C’EST ÉTRANGE à l’instant où tu me par­lais de ce numéro de la revue con­sacré à l’amitié et que tu me fai­sais celle de m’inviter à y par­ticiper, j’ai ressen­ti aus­sitôt comme une oblig­a­tion à pay­er (mod­este­ment) un trib­ut à elle (l’amitié) à qui j’ai beau­coup sac­rifié ou, dis­ons de manière moins pré­ten­tieuse ou plus exacte, à qui je dois beau­coup. Parce qu’elle m’a tou­jours tiré du gouf­fre de la soli­tude, que je sais pour­tant fon­cière et défini­tive, et parce que je la préfère à la société à laque­lle je sais, comme dirait Mon­taigne, que je ne peux rien apporter, ou pas grand- chose. La société, je n’ai jamais pu vrai­ment m’y faire ; il serait sans doute de peu d’intérêt d’expliquer com­ment j’ai raté mon entrée dans la société mais c’est un fait que je répugne à accepter ses oblig­a­tions, ses con­ven­tions, ses com­péti­tions, ses rétri­bu­tions, ses sanc­tions, ses déco­ra­tions, ses insti­tu­tions surtout. Donc je te dirai d’abord que j’aime l’amitié parce qu’elle ignore l’institution, y échappe, – c’est notable quand même – qu’elle ne peut pas tourn­er à insti­tu­tion, qu’elle ne s’institutionnalise pas, comme l’amour le fait, hélas !, dans le mariage ou l’esprit (la vie de l’esprit) dans l’université, dans la cul­ture au sens admin­is­tratif du mot, dans toutes les formes sociales que prend la vie intel­lectuelle, avec ces ordres (il paraît même qu’il y a un ordre des Arts & Let­tres!). L’amitié est libre, ce qui ne l’empêche pas de créer des liens (pas ceux des réseaux soci­aux, ça va de soi). ou d’avoir ses rites, ce qui est une autre affaire. C’est tou­jours une union libre. on ne peut pas lui coller d’adjectif : il n’y a pas d’amitié poli­tique (à dévelop­per), pas d’amitié pro­fes­sion­nelle (on le sait bien), pas d’amitié raciale, religieuse, etc. Je laisse de côté la ques­tion de l’amicale qui con­cerne surtout les boulistes et autres pêcheurs à la ligne.

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Jean-François Peyret
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Jean-François Peyret
Jean-François Peyret est auteur, metteur en scène et traducteur. Il a codirigé avec Jean Jourdheuil...Plus d'info
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