Établis principalement sur base des chronologies présentées par Colette Braeckman dans Rwanda ; Histoire d’un génocide et Linda Melvem dans A People Betrayed.
1886
Signature du traité germano-britannique répartissant les zones d’influence dévolues à l’Allemagne et à l’Angleterre en Afrique Oriental. Le Rwanda à ce moment est inconnu des Européens.
1892
Oscar Baumann, autrichien, est le premier Européen à entrer au Rwanda ; géographe, chef d’une expédition « L’association allemande de lutte contre l’esclavage », il y fait un séjour de quatre jours.
1894
Premières rencontres entre les Allemands et les Rwandais ; le comte Von Götzen, accompagné de son armée, fait un séjour de deux mois dans le pays, et est le premier Européen à rencontrer le Mwami (roi) Kigeri IV Rwabughiri, au sommet de sa puissance. Le Rwanda apparaît aux Européens comme un État centralisé et remarquablement organisé.
1896
« Coup d’État de Rucunshu », mort de Mitambwe III Rudalindwa, fils et successeur légitime de Rwabugiri (mort au combat), et installant sur le trône le Mwami Yuhi V Musinga, fils de la reine-mère Kanjogera et de Rwabugiri.
1899
Musinga reconnaît la souveraineté de l’Allemagne et confie les relations exté- rieures de son pays à l’empire allemand.
Le 8 février 1900
Les Pères Blancs fondent Save, leur première mission au Rwanda, sur le plateau d’Issavi.
1907
L’Allemagne ouvre une résidence au Rwanda, à Kigali.
1916
Les troupes belges attaquent Shangi, dans le cadre des opérations menées par les Alliés contre l’Allemagne.
1926
La Société des Nations donne à la Belgique un mandat sur le Rwanda, qui prévoit une « mission civilisatrice » fondée sur une un système d’administration indirecte. De 1926 à 1931 Réforme Mortehan, amenant la « tutsification » des structures dirigeantes et de l’élite du pays, destitution de plus de 400 chefs Hutu et 40 chefs Twa.
Le 12 novembre 1931
Sous l’instigation de Mgr Classe, déposition et exil du roi Musinga en faveur de son fils, Mutara III Rudahigwa, marquant une rupture totale avec la tradition nationale rwandaise et le début de la perte de l’autorité sacrée du Mwami.
Naissance d’une alliance nouvelle et totale entre le trône et l’autel.
1933
L’administration belge organise un recensement et chaque Rwandais reçoit un livret d’identité le classant Hutu, Tutsi ou Twa.
Le 27 octobre 1946
Mutara III Rudahigwa consacre le pays au Christ-Roi. Cette cérémonie illustre l’adhésion complète du pouvoir rwandais à l’autorité missionnaire et au pouvoir colonial.
Le 13 décembre 1946
L’ONU – nouvelle organisation internationale héritière de la SDN – et la Belgique signent un nouvel accord plaçant le Ruanda-Urundi sous régime de Tutelle, avec obligation de conduire le Ruanda-Urundi à l’indépendance.
1952
Le pouvoir colonial introduit les premiers conseils représentatifs.
Le 25 mars 1956
Sacre de Mgr André Perraudin, suisse d’origine, en tant que vicaire apostolique du Rwanda. Avec lui, l’Église au Rwanda va effectuer un retournement spectaculaire, rompant le pacte d’alliance entre le Mwami et l’élite tutsi pour se tourner vers les Hutu.
1957
Le Manifeste des Bahutu est publié avec les encouragements de l’Église catholique.
Juillet 1959
Le Roi Mutara Rudahigwa meurt dans des circonstances suspectes.
Novembre 1959
La « révolution sociale et politique » rwandaise commence, soutenue par l’Église. La « Toussaint rwandaise » chasse des dizaines de milliers de Tutsi. Les premiers pogroms débutent. L’administration belge favorise maintenant les Hutu.
1960
Les élections municipales donnent une large majorité aux Hutu.
1961
La République est proclamée et la monarchie abolie.
Nouvelle vague de violence contre les Tutsi ; beaucoup fuient vers l’Ouganda, le Zaïre, le Burundi.
1962
Attaque armée des exilés Tutsi à partir du Burundi. Représailles à l’intérieur du pays et 2 000 Tutsi sont tués.
Proclamation de l’indépendance du Rwanda.
Grégoire Kayibanda est élu premier président de la « République » rwandaise, basée sur une discrimination ethnique.
1964
Le philosophe anglais Lord Bertrand Russel appelle les massacres de Tutsi au Rwanda l’extermination la plus horrible depuis l’extermination des juifs par les nazis.
1967
Massacres de Tutsi.
1973
En février, de nouvelles vagues de persécutions anti Tutsi sont déclenchées, animées par les comités de salut public. Purges de Tutsi dans les écoles et l’Université Nationale du Rwanda.
En juillet, Juvénal Habyarimana prend le pouvoir à l’issue d’un coup d’État militaire.
1975
Création du parti unique, le Mouvement Républicain National pour le Développement, MRND.
La France et le Rwanda signent un accord d’assistance militaire.
1978
Une nouvelle constitution est adoptée. Habyarimana devient président du Rwanda après des élections où il était le seul candidat. Tout Rwandais devient membre de plein droit, dès sa naissance, du parti unique, le MRND.
1979
La Rwandese National Union (RANU) est fondée au Kenya. Elle se transformera plus tard en Front Patriotique Rwandais (FPR).
1982
Les réfugiés rwandais en Ouganda sont attaqués. Ceux qui fuient à la frontière sont emprisonnés.
1983
Réélection d’Habyarimana avec 99,98% des votes.
1986
Le gouvernement de Kigali annonce que les réfugiés ne peuvent rentrer car le pays est trop petit, trop pauvre, trop peuplé.
1988
Conférence Internationale tenue par des réfugiés rwandais à Washington, D.C. Le FPR est créé en Ouganda.
Le président Habyarimana est réélu avec 99 % des voix.
1989
La crise s’amplifie : famines (depuis le début des années 80, crise de l’agriculture due à une surpopulation), chute des prix des matières premières (thé-café) destinées à l’exportation, corruption, arrestation d’opposants.
1990
Juillet : Habyarimana admet le principe du multipartisme.
Octobre : le Front Patriotique Rwandais attaque depuis la frontière ougandaise. Arrestation de 10 000 Tutsi et opposants politiques à Kigali.
Premiers massacres de Tutsi à Kibilira. Intervention militaire française, belge et zaïroise.
Départ des Belges après l’évacuation des expatriés.