« L’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres »

Théâtre
Parole d’artiste
Réflexion

« L’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres »

Le 30 Avr 2016
Maurice Pialat, L’amour existe, 1960. Photo Les Films de la Pléiade.
Maurice Pialat, L’amour existe, 1960. Photo Les Films de la Pléiade.
Maurice Pialat, L’amour existe, 1960. Photo Les Films de la Pléiade.
Maurice Pialat, L’amour existe, 1960. Photo Les Films de la Pléiade.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 128 - There are aslternatives!
128

C’est un hasard, une coïn­ci­dence. Mais, pen­dant plusieurs jours, je ne suis pas par­venu à penser à autre chose.

Il y a quelques semaines, après la représen­ta­tion du spec­ta­cle Dehors, que j’ai mis en scène il y a qua­tre ans, créé au sein de ma com­pag­nie, en com­plic­ité étroite avec six acteurs, un auteur, un régis­seur, et quelques autres fidèles qui se dépensent sans compter, j’ai écouté un spec­ta­teur par­ler de ce que nous venions de mon­tr­er.

C’était dans une ren­con­tre publique d’après spec­ta­cle comme nous en vivons sou­vent, plusieurs per­son­nes avaient pris la parole, posé des ques­tions à l’équipe, for­mulé des impres­sions. J’étais assis sur scène, entouré par les six acteurs, et Hedi a pris la parole. Les pro­jecteurs m’éblouissaient un peu et ma mémoire des vis­ages n’est jamais très bonne mais, tel que je me le représente quelques semaines plus tard, Hedi a dix-sept ans. Il porte des vête­ments de sport clairs, une cas­quette avec une mar­que inter­na­tionale brodée dessus, et par­le le français avec un accent mar­seil­lais pronon­cé, mât­iné d’intonations maghrébines. 

Hedi affirme que notre spec­ta­cle mon­tre que c’est la mis­ère sociale qui pousse cer­tains indi­vidus à se met­tre en marge de la société, à devenir des clochards. Hedi affirme que c’est le partage de l’argent qui explique tout et que notre spec­ta­cle le mon­tre bien.
Je l’écoute.

Il développe son pro­pos en prenant appui sur les signes dra­maturgiques du spec­ta­cle, cer­tains très évi­dents (liés à la fable), d’autres plus sub­tils (sa per­cep­tion du sens de notre dis­posi­tif scénique, des élé­ments qui nous sem­blaient moins faciles à décel­er).

Théâtre
Parole d’artiste
Réflexion
Antoine Laubin
8
Partager
Antoine Laubin
Antoine Laubin
Metteur en scène au sein de la compagnie De Facto.Plus d'info
Partagez vos réflexions...

Vous avez aimé cet article?

Aidez-nous a en concocter d'autres

Avec votre soutien, nous pourrons continuer à produire d'autres articles de qualité accessibles à tous.
Faites un don pour soutenir notre travail
Soutenez-nous
Chaque contribution, même petite, fait une grande différence. Merci pour votre générosité !
La rédaction vous propose
Mon panier
0
Ajouter un code promo
Sous-total

 
Artistes
Institutions

Bonjour

Vous n'avez pas de compte?
Découvrez nos
formules d'abonnements